Tuesday, October 30, 2018

Peintres italiens du XVIIe siècle


Ceux qui me connaissent savent très bien de quoi il peut s'agir.

Oui, les longueurs de vie. Je vais prendre un matériau statistique assez large ...

Catégorie:Peintre italien du XVIIe siècle
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cat%C3%A9gorie:Peintre_italien_du_XVIIe_si%C3%A8cle


Bon, 713 est un peu trop large pour l'instant, mais j'en prends une poignée, les nombres Fibonacci 1 - 610 se trouvant entre les 713:

Ercole dell'Abate
Naissance 1563 Modène
Décès 1613 Modène
 
Guido Ubaldo Abbatini
Naissance 1600 Città di Castello
Décès 1656 Rome
 
Filippo Abbiati
Naissance 1640 Milan
Décès 1715 Milan
 
Pietro Afesa
Naissance 1579 Satriano di Lucania
Décès 1656 Pignola
 
Cherubino Alberti
Naissance 1553 Sansepolcro
Décès 1615 Rome
 
Alessandro Algardi
Naissance 31 juillet 1598 Bologne
Décès 10 juin 1654(à 55 ans) Rome
 
Stefano Amadei
Naissance 20 janvier 1589 Pérouse
Décès 20 janvier 1644(à 55 ans) Pérouse
 
Ottavio Amigoni
Naissance 1605 Brescia
Décès 1661 Brescia
 
Onofrio Avellino
Naissance 1674 Naples
Décès 17 avril 1741 Rome
 
Bartolomeo Biscaino
Naissance 1632 Gênes
Décès 1657 Gênes
 
Orazio Borgianni
Naissance 16 avril 1574 Rome
Décès 11 janvier 1616 ou 14 janvier 1616 Rome
 
Jacopo Chiavistelli
Naissance 2 juin 1618 Florence
Décès 27 avril 1698(à 79 ans) Florence
 
Giuseppe Ghezzi
Naissance 6 novembre 1634 Comunanza
Décès 10 novembre 1721(à 87 ans) Rome
 
Scarsellino
Naissance 1550 ou 1550 Ferrare
Décès 27 octobre 1620 ou 28 octobre 1620 Ferrare


Arrangeons les âges en ordre croissante:

2541505555555662677075777987
0102030405060708091011121314


Minimum, 25, maximum, 87.
Médiane, 56/62. Moyenne, 61.
Quartile basse, 55, quartile haute 75.

Raisonnons, un peu. Un peintre en Italie même à cette époque, ce n'était pas forcément un homme très riche, ayant accès mieux que tous les autres aux soins ou à l'alimentation. Mon choix quasi-arbitraire et chaotique n'a pas permis aux plus connus, peut-être donc aux plus riches à prévaloir. Un peintre appartenait à la bourgeoisie, pas à la noblesse. Donc, ceci devrait être assez représentatif pour au moins la classe moyenne, probablement aussi les grands nombres - une fois survécues les années d'enfance et jeunesse à cette époque là à une assez haute mortalité.

Un mémento mori, bien à propos ces jours qui mènent aux jours de Toussaint et des Défunts.

Et, bien entendu, encore une fois une réfutation de l'idée reçue "tout le monde mourait autour de 35 ou 40". Bien entendu, si on compte la mortalité infantile et juvénile, ça pourrait donner un peu ça au total, mais on ne peut pas prétendre, comme le font certains que de vivre à 60 était rarissime. Au contraire, c'était assez normale. Et de nos jours, mourir à 60 n'est pas rarissime non plus, Hitchens et un boulanger en Ve sont les deux morts à un âge comparable (55 pour le boulanger, 62 pour Hitchens).

Hans Georg Lundahl
BU de Nanterre
Sts Zénobe et Zénobie
un évêque et sa soeur, martyrs
30.X.2018

Aegeae, in Cilicia, passio sanctorum Zenobii Episcopi, et Zenobiae sororis, sub Diocletiano Imperatore et Lysia Praeside.

Monday, October 29, 2018

Göbekli Tepe, se trouve-t-il en "Mésopotamie"? Oui


Quand on voit une image comme celui-ci:



Alors, on peut imaginer, que "Mésopotamie" veut dire Iraq.

Or, j'ai ajouté du vert dans cette image, en deux versions. D'abord entre les frontières d'Iraq, ensuite entre les fleuves Euphrates et Tigris.



Et, oui, c'est cette dernière version qui donne vraiment l'essence du concept "Mésopotamie" ou, en termes bibliques, Sennaar.

J'ai sur la seconde version aussi montré par flèche où se trouve Göbekli Tepe dans la Mésopotamie./HGL

Les langues nordiques, sont-elles germaniques, commencent-elles au Moyen Âge? (Voir Lèguest du Bois)


Oui, les langues germaniques comprennent trois groupes, germaniques du Nord, ou nordiques, germaniques de l'Ouest, et germaniques de l'Est, ces dernières toutes éteintes sauf en écriture.

Germaniques du Nord se divisent en:

  • nordiques de l'Ouest (islandais, faroé, nynorsk)
  • nordiques de l'Est (bokmål, suédois et danois)
  • gutnique.


Le norvégien n'est pas qu'une langue, mais nynorsk et bokmål, les deux langues officielles de Norvège, et gutnique n'est pas langue officielle, et compte parfois comme un dialecte du suédois.

Les Germaniques de l'Ouest se divisent en

  • langues anglo-frisonnes
  • langues allemandes


Les langues anglo-frisonnes se divisent en

  • frison (hormis frison de l'Est)
  • langues anglo-saxonnes


Les langues anglo-saxonnes se divisent chronologiquement en

  • anglo-saxon (en plusieurs dialectes)
  • Moyen Anglais (_"_)
  • les langues anglo-saxonnes actuelles


Celles-ci se divisent en

  • anglais
  • écossais (pas à confondre avec gaélique d'Écosse)
  • Yola, resté à une prononciation assez du Moyen Anglais


Les langues allemandes se divisent en

  • bas-allemand
  • haut-allemand


Le bas-allemand se divise en

  • néerlandais (avec afrikaans)
  • platt-deutsch (y compris frison de l'Est)


Le haut-allemand se divise en

  • lombard germanique (éteint, pas à confondre avec les dialectes romans de la même région)
  • haut-allemand proprement parlé (en plusieurs dialectes, dont regardées comme langues séparés)
  • l'alsacien
  • le suisse-allemand


Et, troisième grande groupe, le germanique de l'Est se divise en

  • gothique (en plusieurs chronolectes, classique et gothique du Krim, notamment, éteint)
  • autres langues germaniques de l'Est (aussi éteintes, en plus presque inconnues)


Bon, quand commence-t-on alors à écrire les langues germaniques?

Premièrement, le gothique:

Wulfila, Ulfila ou Ulfilas (en gotique 𐍅𐌿𐌻𐍆𐌹𐌻𐌰 / Wulfila), né vers 311 et mort à Constantinople en 383, est une personnalité du christianisme ancien.

Consacré « évêque de Gothie » par l'arien modéré Eusèbe de Nicomédie, Wulfila est un tenant de l'homéisme, puis d'un subordinationisme trinitaire. On lui attribue l'évangélisation des Goths et la traduction de la Bible dans leur langue à l'aide d'un alphabet conçu par ses soins, un événement aux répercussions religieuses et culturelles importantes.

De la Wikipédie : Wulfila
https://fr.wikipedia.org/wiki/Wulfila


Donc, en IVe s. Les manuscrits qui restent de la bible gothique viennent des VIe à VIIIe siècles

Le Codex Argenteus est un luxueux évangéliaire du VIe siècle écrit en langue gotique. 188 feuillets sur 336 ont été retrouvés. Il s'agit du plus ancien document complet attestant une langue germanique qui nous soit parvenu (quelques inscriptions en alphabet runique sur des objets quotidiens et des armes sont plus anciennes). Une partie du Codex Argenteus est la copie d'un texte antérieur : la traduction en gotique de la bible faite par l'évêque Wulfila (ou Ulfila, 311 – 383).


(C'est bien un codex, et il est antérieur à la vie de Mahomet, ceci dit à propos d'un propos erroné de Deedat (ou son disciple))

The Codex Ambrosianus refers to five manuscripts, c. 6th-11th century CE,[1] written by different hands and in different alphabets. The codices contain scattered passages from the Old Testament (Nehemiah) and the New Testament (including parts of the Gospels and the Epistles), as well as some commentaries known as Skeireins, rare survivals in the Gothic language. It is therefore likely that the text had been somewhat modified by copyists.


Codex Carolinus is a Gothic-Latin diglot uncial manuscript of the New Testament on parchment, dated to the 6th or 7th century.


Ceci, par contre, ne sont pas les plus vieilles écritures en langue germanique.

Avant, il y a au moins une inscription courte et isolée.

Wikipédie : Cornes d'or de Gallehus
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cornes_d%27or_de_Gallehus


Bon, semble qu'elles soient aussi de la limite basse antiquité, moyen âge. Ve siècle ... pourquoi le proto-nordique (avant la division entre nordique de l'Est ou de l'Ouest ou gutnique) compte-t-il du début de l'ère chrétienne? Ah, oui, l'épieu de Øvre Stabu en Norvège est du IIe siècle.

Bon, Gallehus:
ekhlewagastiz:holtijaz:horna:tawido:
(l'autre corne, moins clair: luba horns ens helpa hjoho)

Øvre Stabu
raunijaz

Traductions : "moi, Lèguest du-Bois, fis la corne" (moins clair : "que je, boisson/contenu de la corne, aide la maisonnée"), "explorateur". Restons sur le premier.

En islandais, on dirait, avec les mêmes vocables:

"ég Hlægestur Höltingur **táðði hornið"*

Le -z final du nominatif devenu -r dans l'islandais ou le norrois classique (500 - 1000 ans plus tard) et -ur en islandais moderne, l'article défini final ajouté pour la corne, -it en islandais classique, -ið en islandais moderne. La désinence -do affaibli en -ði ou encore -do en première personne remplacé par -ði de la troisième.

En suédois ce serait:

"jag, Lägest Hölting **tådde hornet"

hl- initial (comme hr- et hn-) devenu très tôt l-, æ=ä, perte du nominatif remplacé par un accusatif sans -er final, les i de l'islandais sont en suédois remplacés par e.

En danois ce serait:

"jeg, Lægæst Hølting **tådde hornet"

Seules différences du suédois, prononciations pour les derniers deux mots, l'orthographe pour ø=ö, et "jeg" au lieu de "jag" pour "moi".

Or, le vocable tådde n'existe plus, peut-être pas non plus táðði. Voici les vrais tradictions en suédois et danois (mon islandais n'est pas à point):

"Jeg, Lægæst, Holts søn, skabte hornet" / "Jeg Lægæst, skovmand, gjorde hornet"

Il y a une différence d'opinion si "holtingaz" veut dire "du bois" ou "fils de Holt" (d'un Holt dont le nom veut dire "bois").

En suédois, ce serait:

"Jag, Lägest Hölting gjorde hornet" ("Holts son"/"från Hultet" selon la même distinction d'une traduction plus claire que "Hölting").

Pour revenir donc à la première question, non, on n'appelle pas les langues nordiques un sous-ensemble des "langues anglo-saxonnes" parce que celles-ci sont déjà un sous-ensemble d'un autre sous-ensemble des langues germaniques. Les seules langues anglo-saxonnes de nos jours sont, l'anglais, l'écossais, le yola. Et si on veut, on peut aussi considérer le Jamaïcain et d'autres langues créoles basés sur l'anglais comme des langues anglo-saxonnes. Celui qui a voulu dire "ce ne sont pas des langues germaniques mais des langues anglo-saxonnes" a dû confondre en anglais "Germanic language" (tous les trois grands gropes) avec "German language" (l'allemand, sous-ensemble des langues germaniques de l'Ouest). Tant pis, le dernier ignare n'est pas encore né.

Hans Georg Lundahl
BU de Nanterre
Déposition de St. Théodore de Vienne
29.X.2018

* L'article Urnordisk me vient en aide, pour le norrois classique, Ek Hlégestr Hyltir táða hornit; et la première personne garde encore une désinence séparée dans le prétérit faible, et pour l'islandais moderne, Ég Hlégestur Hyltir gerði hornið; le verbe et la désinence ayant été remplacés tous les deux. L'islandais gerði correspond au suédois gjorde.

PS: parmi les langues anglo-saxonnes, j'ai énuméré écossais et yola.

Voici un article sur Yola:

https://en.wikipedia.org/wiki/Forth_and_Bargy_dialect

Et voici en un sur écossais:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Scots

Saturday, October 27, 2018

For or against Psalm 151?


Here is wiki about it:

Psalm 151 is a short psalm found in most copies of the Septuagint[1] but not in the Masoretic Text of the Hebrew Bible. The title given to this psalm in the Septuagint indicates that it is supernumerary, and no number is affixed to it: "This Psalm is ascribed to David and is outside the number. When he slew Goliath in single combat".[2] It is also included in some manuscripts of the Peshitta. The psalm concerns the story of David and Goliath.

The Eastern Orthodox Church as well as the Coptic Orthodox Church, Armenian Apostolic Church and the Armenian Catholic Church[citation needed] accept Psalm 151 as canonical. Roman Catholics, Protestants, and most Jews consider it apocryphal. However, it is found in an appendix in some Catholic Bibles, such as certain editions of the Latin Vulgate, as well as in some ecumenical translations, such as the New Revised Standard Version. Psalm 151 is cited once in the Extraordinary Form of the Roman Breviary, as a responsory of the series from the books of Kings, the second in the Roman Breviary, together with 1 Kings 17:37 in a slightly different text from the Vulgate.[3]


The phrase "Extraordinary Form of the Roman Breviary" is synonym with Traditional Roman Breviary. It is in use among those accepting the New Breviary as the Ordinary Form. So, Psalm 151 is cited in Traditional Catholic liturgy.

Now, the text given on wiki for it is fairly different from this text, which is obviously not an identic one:

Tentative translation:

[1] You have cursed ('lt), Anakite (`nq), against (b) the servant of God (`bd 'lhm);
[2] the servant of God (`bd 'lhm) has judged you (sha-pa-t.a-ka), with (b) judgements of Yahu (mi-shi-pi-t.i ya-hu);
[3] Goliath (glyt), you are dead (mtt); David (dwd) is master (b`l) for ever (lns.h.m);
[4] I arise ('qm) and we raise up (nrm) the foundation (ysd) of my kingdom (mlky);
[5] I raise up ('rm) the people (`m) of my servant (`bdy) for his virtuous acts (`l s.dqtw).

From : THE DAVID AND GOLIATH OSTRACON
AND THE ESHBAAL JAR FROM KHIRBET QEIYAFA (SHA`ARAYIM? )
Brian E. Colless
https://sites.google.com/site/collesseum/qeiyafa-ostracon-2


Cited in : Patterns of Evidence : David vs. Goliath: Is There Evidence?
by Steve Law | Oct 26, 2018 | Evidence |
https://patternsofevidence.com/blog/2018/10/26/david-battles-goliath/


So, it is not utmost direct evidence for Psalm 151, since it is a different text. But is it in any way shape or fashion evidence against it?

I would say, no, since arguably there could be other texts than Psalm 151, if by King David, and obviously mentions in I & II Samuel, I Chronicles and Ecclesiasticus 47:5, which are canonic, are ot exhaustive either.

The text on the ostracon could have been a comment by Samuel, even a prayer said before the event, or a comment by someone knowing to write, but not inspired.

The words are put in the mouth of God alternating with a prophet, and those of psalm 151 are by contrast purely the words of David, the future king.

So, the ostracon is not evidence against it either.

My own hunch is, it could be by David, and the incident is after he was anointed, so, already by an anointed King David, but he could have composed it while impure after the slaying of Goliath, and therefore not counted it among the psalms proper.

Hans Georg Lundahl
Cergy St. Christophe
Vigil of Sts Simon and Jude
27.X.2018

Pope Leo X


Φιλολoγικά/Philologica : Pope Leo X · New blog on the kid : Margaret Sanger is a "Saint" of Feminism, like LaVey is a "Saint" of Satanism

Quoting an entry from the article of Popes in connection with St Thomas More:

Pope Leo X

Next comes Leo X, famous for the line “Since God has given us the papacy, let us enjoy it.” In 1513 when he became Pope, More was undersheriff of London and slowly working up the civil service to be Under-Treasurer of the Exchequer when Leo died in 1521 (“Treasurer of the Exchequer” is similar to US Secretary of the Treasury). He was the son of Lorenzo the Magnificent, ruler of Florence and lived like it. He was a cardinal at 13. As Pope, he used the Papal army and funds to secure his nephew as Duke of Urbino. He spent money as fast as he could and borrowed without a second thought.

Leo oversaw the breakoff of Martin Luther, and large sections of modern Germany and Scandinavia started separating from the Catholic Church. He seemed more focused on Italian politics than the loss of northern territories to Protestantism.

As far as I could research, Leo was probably chaste although this is a topic of debate.

An entry from : What Popes Did Saint Thomas More Die For?
October 25, 2018 by Fr Matthew P. Schneider, LC
http://www.patheos.com/blogs/throughcatholiclenses/2018/10/what-popes-did-saint-thomas-more-die-for/


Was he really famous for that? “Since God has given us the papacy, let us enjoy it.” - Or was he just reputed for that by bilious Bale?

Wikiquote Leo X
Since God has given us the papacy, let us enjoy it.
Statement to his brother, Giuliano, as quoted in The Claims of Christianity (1894) by William Samuel Lilly, p. 191


It would seem, William Samuel Lilly, while influential in the English speaking world, was not exactly a source contemporary to Pope Leo X or his brother Giuliano. I suspect that one intermediate was Bilious Bale. I am not sure Bilious Bale was not the ultimate source.

But supposing the quote is true, it is not per se catastrophic. It depends on how he meant "enjoy". According to last line in entry, he did not mean it like in abusing it for getting a mistress.

As Pope, he used the Papal army and funds to secure his nephew as Duke of Urbino.


May I remind you, back then the Popes were also worldly rulers of Papal States?

Was it as "Pope" or as worldly ruler of Papal states, you may say "Pope in his secular capacity" that he did that? I'd say the latter.

What is the problem?

Bishop Saint Remigius was for ten years, on the death of Syagrius, worldly ruler of the central parts of France, both including Paris and his own episcopal city of Rheims (where part of Douay Rheims version was printed, btw). He also made a very impacting decision in politics of Roman Gaul : through him, Chlodevechus Rex became lawful Roman ruler of a large chunk of Roman Empire, later granted the title Patricius (if I recall right, it could be Consul) by the Basileus or Imperator in Constantinople. Both of them, as well as the woman Saint Genevieve and Saint Chlotildis, are founders of Western Europe, even, through Charlemagne, of Central Europe.

I do not consider "John Paul II" a saint or even a Pope. Is it to his discredit that he fought Communism? No, it's more the means by which he did it, like Assisi Prayer meeting and before that, thirteen days before Chernobyl disaster, visit of Rome's synagogue which are discrediting. A worldly ruler using his money and army for a political venture is not discrediting. Of course, securing his nephew as Duke of Orbino was a personal selfish thing, but better that than securing a nephew for bishop or cardinal!

Bishops and abbots being also secular rulers is not the norm (my kingdom is not of this world), but it is an acceptable exception (all nations - and such involve their governments, whether national, or as in 16th C. Italy regional to local). And what kind of Pope Leo X was spiritually is not determined by what he did in his secular capacity any more than what he did in his personal one. It's determined by what he did in his capacity of pastor of the Church.

Leo oversaw the breakoff of Martin Luther, and large sections of modern Germany and Scandinavia started separating from the Catholic Church.


I hope you will agree this is Luther's fault, not his.

Now, on items of his disagreements with Luther, Luther seems to have been a "stricter" (or more "wooden") adherent than he to the definition of Council of Vienne in Isère, which not just disciplinary-wise banned the taking of interest, but also doctrinally defined as heresy defending it, since Luther was condemning all taking of interest, even Montes Pietatis, while Leo X defined Montes Pietatis as not charging for the loan, but for transaction costs. Note, Pope Leo also defined, it is much holier that half of transaction costs are covered by municipal contribution, whether from municipal property income or from municipal taxes.

But in the items of their actual quarrel, Luther was definitely both maligning the justice of God as if it were offended by a soul in purgatory seeking relief, on the pretext that the purgatory was God's sentence (Luther later rejected the idea of purgatory), and maligning the honesty of the mendiants. If Alexander VI had burned Savonarola on the stake, Luther would have banned him from collecting money.

He seemed more focused on Italian politics than the loss of northern territories to Protestantism.


Let me remind you of dates ....

Pope Leo X (11 December 1475 – 1 December 1521),
from Pope Leo X, wikipedia


In 1521, the extant reformers were Luther, Zwingli with Oecolampadius, Münzer, and Lelio and Fausto Sozzini*. Bucer (common ground to Calvinists and Anglicans, but not to Lutherans) came to Strassburg after he died:

The events that caused Bucer to leave the Dominican Order arose from his embrace of new ideas and his growing contact with other humanists and reformers. A fellow Dominican, Jacob van Hoogstraaten, the Grand Inquisitor of Cologne, tried to prosecute Johann Reuchlin, a humanist scholar. Other humanists, including the nobles Ulrich von Hutten and Imperial Knight Franz von Sickingen, took Reuchlin's side. Hoogstraten was thwarted, but he now planned to target Bucer. On 11 November 1520, Bucer told the reformer Wolfgang Capito in a letter that Hoogstraaten was threatening to make an example of him as a follower of Luther. To escape Dominican jurisdiction, Bucer needed to be freed of his monastic vows. Capito and others were able to expedite the annulment of his vows, and on 29 April 1521 he was formally released from the Dominican order.[16][17]

For the next two years, Bucer was protected by Sickingen and Hutten. He also worked for a time at the court of Ludwig V, Elector Palatine, as chaplain to Ludwig's younger brother Frederick.[18][19] Sickingen was a senior figure at Ludwig's court.[20] This appointment enabled Bucer to live in Nuremberg, the most powerful city of the Empire, whose governing officials were strongly reformist. There he met many people who shared his viewpoint, including the humanist Willibald Pirckheimer and the future Nuremberg reformer Andreas Osiander. In September 1521, Bucer accepted Sickingen's offer of the position of pastor at Landstuhl, where Sickingen had a castle, and Bucer moved to the town in May 1522.[21] In summer 1522, he met and married Elisabeth Silbereisen, a former nun.[22]

... Bucer, excommunicated and without means of subsistence, was in a precarious situation when he arrived in Strasbourg. He was not a citizen of the city, a status that afforded protection, and on 9 June 1523 he wrote an urgent letter to the Zürich reformer, Huldrych Zwingli, pleading for a safe post in Switzerland. Fortunately for Bucer, the Strasbourg council was under the influence of the reformer, Matthew Zell; during Bucer's first few months in the city he worked as Zell's unofficial chaplain and was able to give classes on books of the Bible.[28][29] The largest guild in Strasbourg, the Gärtner or Gardeners, appointed him as the pastor of St Aurelia's Church on 24 August 1523. A month later the council accepted his application for citizenship.[30]


So, an early key figure for the eventual great success of Protestantism, was when he died a broken man "with no foreseeable future" as one would say these days.

By contrast, Pope Leo X was far from being as inactive about Luther as Fr Schneider pretends. Here is Thomas Cajetan, for you:

In 1517, Leo X made him cardinal presbyter of San Sisto in Rome for his services. In the following year, he became bishop of Palermo. He resigned as bishop of Palermo in 1519 to become bishop of Gaeta, as granted him by the Emperor Charles V, for whose election De Vio had labored zealously.

In 1518 he was sent as legate to the Diet of Augsburg and to him, at the wish of the Saxon elector, was entrusted the task of examining and testing the teachings of Luther. According to Catholic polemicist Hilaire Belloc, "[Luther] had not been treated roughly by his opponents, the roughness had been on his side. But things had gone against him, and he had been made to look foolish; he had been cross-examined into denying, for instance, the authority of a General Council--which authority was the trump card to play against the Papacy."[3]

In 1519, De Vio helped in drawing up the bill of excommunication against Luther.

De Vio was employed in several other negotiations and transactions, being as able in business as in letters. In conjunction with Cardinal Giulio de' Medici in the conclave of 1521‑1522, he secured the election of Adrian Boeyens, bishop of Tortosa, as Adrian VI.


Not only does Pope Leo X send Cajetan to Luther, basically, he made him cardinal (I think he was a better cardinal than that nephew who was certainly better off as Duke of ... Urbino (I had to check)), and this cardinal along with one relative of the Medici Pope, actually helps to elect a more serious Pope than Leo himself had been.

No, while he had side interest not totally worthy of a spiritual charge - but certainly not totally unworthy either - he was, as Pope, a good one. Bishop Nicola Bux would not have any grave issues with Pope Leo X, were he Pope now. I hope Fr Schneider does understand the difference between a corrup man who is Pope (Alexander VI comes to mind) and a man who is corrupt as a Pope (if such at all).

Also, dying for Papal Supremacy is not necessarily "dying for the Pope". With the alternative being Royal Supremacy over the Church, it is more like dying, like did St Thomas Beckett, over "ut ecclesia Anglicana libera sit". That not meaning what is now called "Anglican Church"

Hans Georg Lundahl
Torcy
Vigil of Sts Simon and Jude
27.X.2018

* I recalled an earlier check on the matter as giving me the info, Lelio and Fausto were around in 1517, checking now, this seems not to be so. Wiki:

The ideas of Socinianism date from the element of the Protestant Reformation known as the Radical Reformation and have their root in the Italian Anabaptist movement of the 1540s, such as the Antitrinitarian Council of Venice in 1550.


This means, Pope Leo can not be prioritising the more important since more evil Sozzinis, as I had thought to do, but it is still early enough for Session IV of Trent to be concerned with such ideas and condemning them:

Pope Paul III, who convoked the Council, oversaw the first eight sessions (1545–47),


Confer:

Socinian theology, as summarised in the Racovian Catechism, rejected the views of orthodox Christian theology on God's knowledge, on the doctrine of the Trinity and the divinity of Christ, and on soteriology.


Do you find my Catholic Apologetics interesting? There is more of it, over at Great Bishop of Geneva!

Monday, October 22, 2018

To Eilonwyze an Author? What's That?


C. S. Lewis in his Narnia series fairly often came up with easy to understand and yet very fine descriptions.

"It's like waking up and finding it is summer holidays"

Or "it's like finding what you have been looking for."

It seems he was appreciated by Lloyd Alexander, since he put such descriptions in the mouth of Eilonwy - it's a mannerism of hers too, except, not living under English school system, she is not likely to speak about "summer holidays". And, in her case, it is often a remark to someone, very often that someone being Taran. "I'm glad you are awake, looking at someone sleeping is like counting the bricks in a wall."

I reread after decades The Book of Three, yesterday, and it's still as enjoyable as in my pre-teens and teens. Some of the things I did not recall, however, I so to speak discovered "for the first time", like how he Eilonwyzed this mannerism of C. S. Lewis.

I also noted the year. 1964 ... was it in the sixties that both Narnia and Middle-Earth had a kind of Renaissance? I think so. I also think Lloyd Alexander may have contributed to that.

Chronology : 1950 - 1956, Seven Chronicles of Narnia. 1954 - 1955, Lord of the Rings. 1964 - 1968, the Prydain series.

I don't mean it in a bad way, but Lloyd Alexander was rehashing some of the appeal of the former two. In some ways going one better. Gwydion is real Welsh, while Aragorn is Sindarin, which, however much of a conlang it may be, is still kind of - also - a "substitute Welsh". Please, conlangers and Tolkien fans, I am not belittling Sindarin, but ... Welsh is still Welsh. A language which made even a coal waggon on a train attractive to Tolkien./HGL

Friday, October 19, 2018

Que dire sur un article trouvé en LaCroix ce matin?


Histoire pour Pascal Praud (Rattrapage) · Taillable et corvéable à merci · Que dire sur un article trouvé en LaCroix ce matin?

Je dirais qu'il a au moins une certaine tendance à démoniser le Moyen Âge, et de peindre les réformateurs en rose. Au moins c'est le cas pour ce passage, que j'ai copié, et par souci de m'épargner encore des copies à mains (les journaux et les ordi ne sont pas en même salle à la BU de Nanterre), j'ai arrêté la lecture.

Le public du Moyen Âge n'avait accès à la Bible que par la liturgie de la messe en latin et les homélies, les scupltures et peintures des églises ou les pièces de théâtre jouées sur le ârvis des églises à Noël et Pâques. En favorisant le passage aux langues d'usage, les réformateurs vont permettre un accès plus large aux textes. Dès les débuts du protestantisme, ceux qui adhèrent à la Réforme vont s'atteler à retrouver le sens littéral des textes bibliques, délaissant l'interprétation allégorique très en vogue au Moyen Âge. Cette forme d'exégèse, qui prêtait aux mots d'autres sens (Jérusalem pouvait renvoyer à l'Église et non à la ville de Judée), pouvait ainsi donner lieu à des interprétations fantaisistes. Fils de leur époque, bercés par un humanisme florissant et le progrès des sciences, les protestants vont privilégier un rapport au texte plus rigoureux.


Est-ce que c'est la vérité ...? Prenons détail après détail ...

Le public du Moyen Âge n'avait accès à la Bible que par la liturgie de la messe en latin et les homélies, les scupltures et peintures des églises ou les pièces de théâtre jouées sur le ârvis des églises à Noël et Pâques.


La phraséologie "n'avait ... que par ..." donne l'impression d'un genre de disette. Si on analyse ce qui est positivement dit et se souvient de l'adage de C. S. Lewis qu'il est difficile de prouver un négatif universel, alors il semble qu'au Moyen Âge tous les média étaient aussi bien au service de la Bible que de nos jours tous les média sont au service des attaques à sa crédibilité.

En plus, de fait, la liste n'est pas exhaustive, on avait fait un abrégé de l'histoire biblique, appelé Historia Scholastica, œuvre qui comporte quelque érudition de type humaniste extrabiblique mais qui se concentre sur l'histoire biblique. Or, on faisait des traductions de cette histoire biblique, entre autres en Flamand, appelée Die Rijmbijbel - la "Bible en rimes".

Ou le Speculum Generale de Vincent de Beauvais semble, selon les mots de mon ami érudit en Suède, Stephan Borgehammar, aussi converti, d'avoir comporté une partie de l'histoire biblique, quoique le contenu était du type encyclopédie. Imaginez donc une culture dans laquelle une encyclopédie ne comporte rien des dinosaures ayant vécu il y a 65 millions d'années, ni d'affirmation que nous nous sommes développés des primates, mais par contre des choses comme ceci (je reviens à Historia Scholastica):

Natus est autem Salvator anno regni Augusti Caesaris quadragesimo secundo. Mais le Sauveur est né, en l'an du règne d'Auguste César le quarante second.
 
Annos enim duodecim qui a morte Julii duxerant, usque ad Actium [Col.1540B] bellum, regno Augusti connumeramus. Car nous comptons avec le règne d'Auguste les douze ans qui mènent de la mort de Jules jusqu'à la Guerre d'Actium.
 
Anno vero regni Herodis trigesimo universo orbe pacato, Olympiadis centesimae nonagesimae tertiae anno tertio. Et l'an du règne d'Hérode le trentième, quand le tour du monde était en paix, dans la troisième année de la cent neuvant et troisième Olympiade.
 
Anno ab Urbe condita septingentesimo quinquagesimo secundo, natus est Dominus. L'an de la Ville fondée sept cent cinquante second, est né le Seigneur.
 
Natus est autem nocte Dominicae diei, quia si tabulam computi retro percurras, invenies hujus anni concurrentem quintum, regularem Januarii tertium. Mais il est né la nuit de Dimanche, parce que si on parcourt en arrière la table de computus, on trouve de cette année "un cinquième concurrent, le troisième régulier de Janvier" (je ne comprends pas!)
 
Quibus junctis et sublatis septem, remanet unum. Auxquelles ont enlève depuis la somme sept, restent un.
 
Itaque Kalend. Januarii in Dominica invenies quae concurrunt. Donc, on trouve qu'ils concourent en premier Janvier en un Dimanche.
 
Nam ea die qua dixit: Fiat lux, facta est lux (Gen. I),--visitavit nos Oriens ex alto (Luc. I). Car le jour sur lequel est dit Que la lumière soit ! et la lumière fut (Genèse I), -- nous a visités, d'en haut, le Soleil levant (Luc I).
 
Inchoata vero secundum quosdam septima aetas a Nativitate Christi, secundum Apostolum, qui ait: Cum venerit plenitudo temporis, etc. Débutant donc, selon certains le septième âge de la Naissance du Christ, selon l'Apôtre qui dit : lorsque est venue la plénitude des temps, etc. [Galates 4:4]
 
Secundum alios a die qua baptizatus, propter vim regenerativam datam aquis. Selon d'autres du jour qu'Il est baptisé, à cause du pouvoir donné aux eaux [dans le baptême] de régénérer les âmes.
 
Secundum alios a passione, quia tunc aperta est porta, et inchoata est quodammodo septima quiescentium. Selon d'autres dès la passion, parce qu'alors est ouverte la porte, et débuta en certaine manière un septième [âge] des réposants.
 
Fluxerant quidem ab Adam anni quinque milleni centum nonaginta sex, aliis nonaginta novem, ab Abraham duo millia duodecim, secundum LXX; secundum Hebraeos vero longe pauciores. Mais étaient écoulées d'Adam cinc mille cent neuvante six années, pour d'autres neuvante neuf, d'Abraham deux mille douze, selon les LXX; mais selon les Hébreux, beaucoup moins nombreuses.


Ma traduction, le texte de gauche tiré de:
Historia Scholastica/Evangelists
sur Vicifons (wikisource en latin]
https://la.wikisource.org/wiki/Historia_Scholastica/Evangelists


Et ceci était aussi accessible en langue vernaculaire, par Rijmbijbel, par les éditions vernaculaires de Vincent de Beauvais. En plus, ce latin médiéval ecclésiastique (pas à confondre avec le "latin médiéval" d'un Grégoire de Tours!) était assez facile à apprendre, et donc le clergé n'était pas du tout seul à l'avoir appris. Certes, pendant la Renaissance, les ambitions des latinistes à copier les tournures et l'usage en total d'un Cicéron vont rendre le latin davantage difficile.

En favorisant le passage aux langues d'usage, les réformateurs vont permettre un accès plus large aux textes.


Pas beaucoup, aux textes bibliques mêmes. On ne parle pas des Gidéonites, qui distribuent des Bibles gratuitement en masse. Au temps des Réformateurs, ça va permettre à des commerçants qui n'ont pas appris le latin, et aux nobles qui ont été trop paresseux pour l'apprendre (pas tous) d'approcher les textes, pas à la masse du peuple.

Dès les débuts du protestantisme, ceux qui adhèrent à la Réforme vont s'atteler à retrouver le sens littéral des textes bibliques, délaissant l'interprétation allégorique très en vogue au Moyen Âge. Cette forme d'exégèse, qui prêtait aux mots d'autres sens (Jérusalem pouvait renvoyer à l'Église et non à la ville de Judée), pouvait ainsi donner lieu à des interprétations fantaisistes.


Juste parce que les Réformateurs ont, je ne vais pas faire d'euphémisme et dire "délaissé", mais carrément rejeté l'interprétation allégorique, ne veut pas dire que les Médiévaux avaient délaissé ou négligé le sens littéral. Il n'était pas "ensévéli" sous l'exégèse allégorique et ne restait donc pas à "retrouver". Ils avaient donc une manie de "retrouver" ce qui n'était pas perdu. Mais du tout.

Je viens justement de citer un exemple dans lequel le sens littéral, historique, des renseignements chronologiques, tels que Genèse 5 et 11 pour les années écoulées entre Adam et Abraham. Et ici la manie de retrouver ce qui n'était pas perdu va encourager de préférer les Hébreux aux LXX.

Fils de leur époque, bercés par un humanisme florissant et le progrès des sciences, les protestants vont privilégier un rapport au texte plus rigoureux.


Écarter le sens allégorique ne constitue pas une approche plus rigoureuse au sens littéral. Préférer les Hébreux aux LXX ne la constitue pas non plus. Le "rapport au texte plus rigoureux" est donc simplement un slogan de publicité.

On a par contre encouragé une prise "à la lettre" ou "au pied de la lettre" prématurée vis-à-vis des choses qui n'étaient pas des renseignements, mais des règles. Certes, on ne l'a pas faite de la manière des scoptses, en se coupant des membres chirurgicalement pour éviter des tentations (mais leurs successeurs puritains au XXe siècle l'ont fait, voir les stérilisations forcées qui ne débutent pas avec les Nazis, mais avec des Protestants en démocraties, ou les lobotomies ... ou ça a vaguement été l'inspiration et parfois une excuse).

Que les Réformateurs étaient fils de leur époque est par contre trop vrai.

Chesterton vient de dire, dans une énumération des vertus de l'église catholique "elle est la seule chose qui nous sauve de l'esclavage dégradant d'être des fils de notre époque".

Or, ici on a mal compris cette époque. Les réformateurs étaient certes bercés de l'humanisme, mais pas des "progrès des sciences". L'humanisme avait certes un progrès des disciplines historiques, mais pas des sciences naturelles. D'un côté, je ne regarde pas Copernic comme un vrai progrès, sauf en peu d'exactitude pour les tables du computus, déjà évoqué pour le Moyen Âge, là il va être devancé par Tycho Brahe, qui va être devancé par son disciple Kepler, et celui-ci est né après les actes qui constituent la Réforme, en 1571. D'un autre côté, quand à ce qui est intéressant comme pseudo-progrès, les Humanistes s'en fichent. Et les Réformateurs avec, ou le considèrent comme un égomane. Newton (né 1642), Harvey (né 1578), pour l'acoustique Mersenne (né 1588) et Galilée (né 1564), ils font des vrais progrès, mais qui sont postérieurs à l'humanisme et donc aussi aux actes majeures de la Réforme.

Mais pour les disciplines historiques, certains progrès débutaient qui allaient vers leur perfection dans le XIXe s. Quand Calvin accusait les Catholiques d'adorer Vénus, en faisant allusion à la prétendue "mariolatrie", il faisait référence à un à peu près humaniste, cette accusation n'aurait pas pu subsister sous la rigueur des humaniores disciplinae d'une Allemagne du XIXe s. Ce genre d'accusations, qui comprennent le paganisme ancien encore pire que le Catholicisme dont était issu Calvin lui-même, se retranchent en XIXe s. dans les très arriérés parmi les doctes ou sémidoctes, tel un Hislop.

Et pour ce qui est de la vérité biblique, autre question que l'accès aux textes mêmes, l'esprit critique des Réformateurs vis-à-vis l'Église et le Moyen Âge a mis des armes dans les mains de ceux qui l'attaquent, qu'ils le comprenaient ou non, Galilée, Darwin, Freud, Marx etc.

Hans Georg Lundahl
BU de Nanterre
Lendemain de St. Luc
19.X.2018

Thursday, October 18, 2018

Taillable et corvéable à merci


Histoire pour Pascal Praud (Rattrapage) · Taillable et corvéable à merci · Que dire sur un article trouvé en LaCroix ce matin?

Si cette phrase a persisté pendant le Moyen Âge (quoique j'en suis pas davantage convaincu que pour "ius primae noctis"), ce serait normalement pour décrire une catégorie spéciale.

Si on lit Régine Pernoud, Pour en finir avec le Moyen Âge, il semble que les corvées comme les devoirs en argent liquide se soient accumulés pendant la fin de l'Ancien Régime, quand la vieille noblesse issue des chevaliers fut remplacée mainte fois par des roturiers anoblis qui étant juristes lisaient les vieux contrats entre seigneurs et village, et, ne trouvant pas dans chaque nouveau contrat une annulation des devoirs de ceux d'avant explicité, imaginaient que les devoirs des villageois se soient accumulés selon les temps.

Ceci de mémoire. C'est en 1991 (ou 1992?) que j'ai acheté ce livre magnifique.

Un peu plus récemment, mais en référence oublié (je pourrai éventuellement retrouver une autre fois), il semble que les évêques pendant le Grand Siècle se soient rendus impopulaires, par préférence Janséniste pour le travail, en supprimant de jours obligatoirement chômés.

Donc, au Moyen Âge, les campagnards travaillaient moins que c'était le cas après, pour les autres. Déjà parce qu'ils étaient une plus grande proportion de la population. En CNEWS-matin ou 20minutes je viens de trouver une chiffre pour les agriculteurs, selon laquelle, en supposant les Français au nombre de 65 000 000, il y en avait un agriculteur par 73 Français.

Au Moyen Âge, c'était davantage comme 9 de la population agricole par 10 en total.

La comparaison est un peu déséquilibré, par le fait que l'agriculteur par 73 Français, ses enfants avant l'âge actif sont comptés comme "autres", tandis que les 9 agriculteurs sur 10 étaient comptés avec leurs familles. Mais, il y a quand même une différence entre le fait de travailler pour sa propre famille et 35 ou 36 autres, et le fait de travailler pour sa propre famille et ensemble avec 8 autres familles d'agriculteurs, pour une dixième famille.

Tant que je sache, l'agriculteur de nos jours est autant accablé par dettes que ceux des pires périodes par les tailles et corvées. Et, il semble que ces pires périodes n'étaient pas le Moyen Âge classique, ni le Moyen Âge tardif.

Hans Georg Lundahl
Montreuil
St. Luc Évangéliste
18.X.2018

Tuesday, October 9, 2018

Can Languages Borrow Basic Grammar from Each Other? Feat. Germanic and Finnish, Not Forgetting Phrygian


Only one Germanic Language has Duplicated Preterites · Can Languages Borrow Basic Grammar from Each Other? Feat. Germanic and Finnish, Not Forgetting Phrygian

Some who know me since earlier also know, I consider commonalities between diverse branches of Indo-European (IE) language community to have risen the Balkanic way, as a Sprachbund phenomenon, not the Romance way as a Common-Protolanguage phenomenon.

Now, obviously, IE grammatical traits common to all and many groups would be contradicting this, if we knew that languages never borrow grammatical featers from each other.

Consider Spanish panadero, French boulang(i)er, where the modern form loses the (i) after the soft or palatal "g", German Bäcker, English baker, Swedish bagare .... what do these have in common, beyond meaning?

Well, they have in common a Latin ending -arius, which becomes -ero in Spanish, -ier in French, -er in English and German, and -are in Swedish. Oh, while we are at it ... in Finnish a suutari makes a kenkä when a cobbler makes a shoe, here the product has a Finnish stem, while the producer looks like a Latin loan word. So also a muurari makes a seinä when a mason makes a wall, where Swedish has a Latin loan for both producer and product (murare, mur). But the ending -ri is not restricted to these loans, look at a leipuri who makes leipä. Here the stem is a word also found in Germanic (including English loaf) and in Slavic (hleb in Polish), and so we do not get the -ri ending within the general context of a Latin loan. This to me looks like -ri is productive as a producer or agent ending all over Finnish, like -are in Swedish or like -er in English.

But producer names are perhaps not all that basic as grammar goes? Oh yeah, what about numerals?

Within the Indo-European context, it is accepted that numerals 1 to 10 are same because of common ancestry, which for 1 apparently have two different words. Latin "unus" is the same word as English "one" while Greek "heis, mia, hen" is apparently rather the same word as English "same". But for 2 to 10, the words are very clearly related all over the groups.

Just, within Finnish etymology, it is equally accepted that while "kymmenen" might be unrelated to "ten" (but I am not sure about that), the words for eight and nine respectively mean "two from ten" and "one from ten" except the part meaning "ten" is not "kymmenen" but related to "ten" in a much clearer way: kahdeksan yhdeksän ... beginnings explainably reverse yksi kaksi, but the ending deksan / deksän which should mean ten if kahdeksan means two from ten, and which therefore probably means ten, actually is the IE version of the concept, and presumed - not controversially, but commonplace - to be a loan from some form of Persian or other Iranian language. If we go to Hungarian, a known relative of Finnish, "eight, nine, ten" goes "nyolc kilenc tíz". Here it is rather "ten" which could be suspected of being related to Latin "decem" and therefore to "ten".

By the way, hundred in Hungarian is száz and in Finnish sata. Recall the satem languages, in IE philology? Yes, Hungarian and Finnish borrowed the word for hundred.

With thousand, Finnish tuhat, probably, but certainly not Hungarian ezer, is the same word as thousand, or in Lithuanian tūkstantis and in Polish tysiąc. Now Baltic involves Lithuanian, Slavic involves Polish, English is Germanic, and Slavic, Baltic and Germanian are all IE - but this word is shared between them and Finnish, and not with other "branches of IE" : Latin and Celtic have "mille", Greek has kilioi, Panjabi has Hazāra, which resembles Hungarian ezer.* And Finnish doesn't share tuhat with ezer.

Or sound changes. The Germanic sound change called Grimm's law is shared with Hungarian. Suppose both Finnish and Hungarian borrow "deksan" from Ossetic or Persian or whatever Iranian language may have had such a form. Finnish keeps it basically like that, but Hungarian would make d > t, k > h, so first syllable would go from deks to tehs, which easily turns into tíz ... intriguingly, Hungarian and Germanic are neighbours - these days along the Austro-Hungarian border, but they have been neighbours longer, especially if Etruscan is a version of Hungarian.

So, if we look again at the idea that basic grammatic material is not borrowed, and then forget what we just learned why this is not so, have a look at Finnish present and Old Greek imperfect verb endings ... enter the word "leave", and in Old Greek I'll take imperfect and in Finnish present for a reason I will later explain.

eleipon lähden
eleipes lähdet
eleipe lähdee
eleipomen lähdemme
eleipete lähdette
eleipon lähdevät


In first and second person singular and in first and second person plural, we find a fairly clear correspondence, perhaps a bit doubtful for second singular.

In third singular, there is a potential correpondence, but it could just be coincidence too. Only in third person plural there is no correspondence at all. Unless perhaps one would guess that "vat" had been "vnt" and "nt" is the standard IE ending for third person singular, but this is as moot as taking vocalic ending in third singular as a correspondence, the one case could be a coincidence, the other case the correspondence if such is unclear.

Now, what would have happened if I had taken present in Old Greek?

The first person singular would have been obscured, because -o in leipo is a clearly unrelated ending to -n in lähden. Likewise, if we go from verb endings to pronouns, the -n in both Finnish and Greek is reasonably presumed to be a previous -m, and related to the pronouns me in Old Greek, and minä in Finnish. Now, me is a good accusative, but in nominative you have ego. Which is clearly heteroclite in relation to me, and also unrelated to Finnish minä.

This is the reason why -s is suspected to be related to the pronoun tu, te, which in Old Greek was sy, se - and if so, it could be related to -t in lähdet.

If you are an Old Earther, don't care a whit about Adam and Eve, or don't care a whit about the generations between Adam and Abraham, or so, you might of course say that Finnish minä and Old Greek me are related because Uralic and IE both go back to a protolanguage even earlier than Proto-Indo-European and Proto-Uralic. To a Christian, this is not an option. Coincidence is not an option to a scientific mind. So, either IE is a Sprachbund, but some other Sprachbünder have involved some of them along with Finnish, or Finnish is a hybrid language, IE and Uralic, or IE is a hybrid language, Uralic and Semitic.

I favour the idea that IE is a Sprachbund, and that the original one was Anatolian-Aegean, and that Old Cretan was Aryan, i e an old form of Indo-Persian.

It was followed by later ones.

Now, what would be the place of Germanic in Anatolian-Aegean world? Phrygian. What would the stem "phryg" be in Germanic and what was it in Phrygian? "bruk" and "bryg". "Phryges in their own language are Bryges". And Greek ph = Germanic b, Greek (and presumably Phrygian) g = Germanic k.

Could there be a reason for a Germanic concept like "bruk" to be an ethnonym? Yes, since "bruk" means "use" (English has borrowed "use" from Latin via French). A bonnet which a Phrygian would have considered "usual" (in Danish "brugelig", in German "gebrauchlich") and also "useful" (Swedish "brukbar", German "gebrauchbar") would by a neighbouring people have been considered as "Phrygian" because they didn't usually make those bonnets themselves.

Phrygian does share parts of the Grimm's law sound changes with Germanic proper and - as mentioned - with Hungarian (and its old form or sister language to old form Etruscan). Nevertheless, Phrygian and Germanic are counted as different branches.

So, if Germans are Phrygians removed from Aegeo-Anatolian home, that would explain how they came to be part of an Aegeo-Anatolian Sprachbund, known as Indo-European, precisely as Aryans originating from Crete (which is disputed, so much that the linguist proposing it took his page down, he felt he could not support it) would explain why Sanskrit and Avestic came to share traits with an Aegeo-Anatolian Sprachbund.

Hans Georg Lundahl
Nanterre UL
St. Denis of Areopagus
and of Paris
9.X.2018

* For Persian, I don't get any pronunciation guide beyond Arabic alphabet, but Kurdish is written in Latin letters : hezar. Iranian languages are closer to Hungarian than Indic ones are. And in Armenian, it is hazar.

This word probably means heap, since one thousand pebbles or grains of whatever are often found in a heap of it, and it is probably related to "hazard" in the sense of chance, like drawing one item out of a heap./HGL

Tuesday, October 2, 2018

Colin Renfrew, Marxisme, Anthropologie A-Chrétienne


Comme on sait, j'apprécie beaucoup ce que Colin Renfrew a fait à propos les cultures européennes du paléo- et néolithique de l'Europe, puisque ça a servi de base pour entre autres, Alinei.

Ça dit, la vue en général sur la préhistoire, sur "notre passé comme espèce" et donc notre identité, la sienne, je l'apprécie beaucoup moins.

1) Que dit-il d'ailleurs de la mienne?

Même si très peu de gens sans doute avaient pris au sérieux la date 4004 av. J.-C. calculée à partir de l'Ancien Testament comme point de départ de la création, il y en avait probablement aussi peu pour croire que le passé de l'humanité antérieur aux écrits des Grecs et des Romains et aux récits de la Bible présentait un quelconque intérêt. (P. 27).


La seconde moitié, je ne le dispute pas, mais la première?

Il est né le divin Enfant a une strophe débutant avec "depuis plus que quatre mille ans" - indécis si c'était 4004 ou 5199 ou 5500 ans, mais certainement pas très directement ouvert à l'idée de même 10 000 ans. Et la publication en est en 1874, en France. Le catéchisme de St Pie X est assez directement créationniste-jeune-terre. 1905 - et Colin parle ici d'un passé avant la publication par Darwin du livre Sur l'Origine des Espèces. Avant 1859.

Dans le diocèse de Paris, un prêtre publie une traduction corrigée de Syncellus, du Grec en Latin. En forme de dissertation, car il la commente aussi:

Chronographia
by Georgius Syncellus (G. G. Bredovius / Iacobus Goar, O. P.), 1829
https://archive.org/details/chronographia01syncgoog


Champollion et Biot vont scruter le Zodiaque de Denderah pour défendre - la chronologie biblique. Travail qui satisfait au Pape Léon XII. Comme je l'ai évoqué en cet article:

Φιλολoγικά/Philologica : Champollion et le Zodiaque de Denderah
http://filolohika.blogspot.com/2017/08/champollion-et-le-zodiaque-de-denderah.html


Ou, peut-être l'attaque n'était même pas faite, je ne trouvais même pas des indications d'une estimation "très vieille" (ultrabiblique) de ce Zodiaque. Ou, plutôt pas avant que Albert Slosman (résistant pendant la II Guerre Mondiale va peut-être attribuer sa propre idée à l'œuvre de Biot ...

Donc, sans raison apparente, Colin Renfrew dont l'histoire culturelle du XIX S. n'est pas au niveau de ses connaissances en "préhistoire" (ou parahistoire), croit que la vue biblique n'était pas très partagée ...

2) Quel type de religion considère-t-il comme la plus ancienne?

Les patriarches de la plupart de la Genèse? Abraham à Joseph en Égypte? Plus probablement, il serait entièrement d'accord avec Thomas L. Thompson et avec John Van Seters que ces patriarches sont mythiques et construites en termes d'une religion élaboré beaucoup plus tard. Mais s'il acceptait de poser une ère patriarcale, genre entre 2100 et 1800 av. J.-C., alors il la préférerait comme datable par carbone 14 à 2100 jusqu'à 1800 av. J.-C. aussi.

Il a des religions plus vieilles que ça dans son livre ... bien que Teotihuacan et Palenque dates beaucoup plus récemment - environs de 200 av. J.-C. et vers 100 av. J.-C. (beaucoup plus récents que l'ère patriarcale) - il considère leur orientation vers une organisation du cosmos comme très représentative pour les débuts de la religion.

Environ 200 personnes furent sacrifiées pendant la construction de la pyramide du Serpent à plumes. (P. 225 s.)


Ceci sur Teotichuacan, voici Palenque:

Très différent dans la forme d'expression, mais très proche dans sa volonté d'associer le dirigeant au bien-être de l'État et à l'immortalité, est la symbolique des Mayas de Mésoamérique. On le voit clairement dans le cas de Pacal, dirigeant de l'État Maya de Palenque (P. 231.)


Résumons : son corps, sa mort, est placée dans l'axis mundi. Les scènes de combat à Sipán (IIIe siècle!) recensées par Donnan:

Dans ces scènes, le vainqueur finit par déshabiller le vaincu et l'exhiber devant une personnalité importante, parfois au pied d'une pyramide. Puis on coupe la gorge du vaincu ... (P. 233 s.)


Je passe. Ce type de religion, puisqu'il est cosmique, orienté vers le Soleil, la Lune, la Terre, l'axis mundi, les saisons, jour et nuit, doit être la première, puisque ces choses sont visibles, à notre porté, même comme venant d'animaux a-religieux, dans la dernière analyse.

La découverte la plus spectaculaire fut effectuée non loin de là, dans le grand cimitière dela ville sumérienne d'Ur, par Sir Leonard Woolley. En 1928, il exhuma les "tombes royales", des tombeaux intacts datant de 2300 av. J.-C. remplis d'or et de lapis-lazuli, et portant la trace des rites funéraires, dont la mise à mort de dizaines de serviteurs qui accompagnent leurs maîtres. (P. 38)


Et bien entendu, 2300 av. J. C. est bien antérieur à l'ère patriarcale, si la datation est correcte, cette religion qui sacrifiait des serviteurs à leurs maîtres aurait donc été antérieure à celle d'Abraham ...

Notons, la datation carbonique de 2300 av. J. C. serait à mon avis, exprimés dans mes tables, plutôt d'après Joseph en Égypte (c. 1700 av. Jésus-Christ, daté comme 2600, car il serait probablement Imhotep, donc, la date carbonique de Djoser nous le rendent). Donc, ces tombes royales d'Ur sont bien postérieurs à Abraham. Ce qui change un peu l'antériorité entre les types de religion.

La richesse stupéfiante du cimitère d'Anyang, même si l'or y est absent lui permet de rivaliser avec celui d'Ur, et nous renseigne sur une société fortement centralisée, avec des princes (ou "ducs"), voire des rois. Ici aussi il s'agit clairement d'une société très hiérarchisée comme le suggèrent les massacres de serviteurs qui font penser à ceux d'Ur. (p. 42)


La date pour Anyang est un peu plus récente, environ 1500 avant Jésus-Christ, mais la société chinoise existe encore ... et Renfrew n'accepte pas la date 1510 pour l'Exode d'Israël d'Égypte.

3) Comment voit-il la préhistoire? Et Karl Marx, y est-il pour quelque chose?

Notons, je commence avant les techniques de datations.

De 1859 aux années 1950, on peut affirmer que la théorie archéologique n'a guère évolué. ... En Union soviétique, comme nous l'avons noté, il s'agissait d'appliquer de manière systématique les principes de Marx au développement des cultures humaines. Mais le dogmatisme de l'ère stalinienne y étouffa tout débat d'idées et l'archéologie marxiste, version soviétique, dégénéra en un récit unilinéaire composé de stades culturels différents - la "société matriarcale", la "société clanique", la "société de classes" - qui avait davantage à voir avec les concepts proposés par Morgan en 1877 dans La société archaïque qu'avec les résultats du terrain. (pp. 54-55)


Bon, alors, il valorise davantage les résultats du terrain que des concepts théoriques ... c'est un peu un "alibi" puisque le même terrain peut donner des résultats forts différents selon les théories utilisés pour l'approcher. J. R. R. Tolkien n'a pas épuisé sa créativité dans les récits de "la Terre du Milieu" seuls, il s'est amusé un jour ou quelques semaines de faire une théorie - un peu magique, il me semble, géants ou druides y figuraient - sur le Stonehenge. Il va de soi (pour ceux qui le connaissent) qu'il négligeait aucun détail des résultats du terrain. Il les approchait juste par une autre théorie. Avec la rhétorique de Colin Renfrew ici cité, n'importe quelle théorie à la mode peut se réclamer des résultats du terrain et dire avec dédain pour les théories démodés (qui ne font plus les fouilles) qu'il y a peu à faire avec les résultats du terrain. Puisque la théorie en question est démodée, elle n'a pas d'académiciens pour la défendre au milieu des résultats du terrain accessibles de nos jours.

Il avait déjà noté que l'archéologie préhistorique était enclin aux théories de Marx? L'archéologie marxiste dégénéra, mais uniquement dans sa version soviétique?

Il convient toutefois de noter que les choses étaient tout à fait différentes en Union soviétique. La recherche archéologique était déjà bien avancée suite aux travaux du XIXe siècle consacrés aux riches contenus des tertres funéraires scythes découverts au nord de la mer Noire. À partir des années 1920, les écrits de Karl Marx et de Friedrich Engels servirent de cadre d'interprétation de la préhistoire. (Pp. 51-52)


Je cherchais en effet autre chose ... oui, ici, il cite Gordon Childe, La Naissance de la Civilisation:

Il est donc heureux que l'histoire politique ait dû finalement renoncer à s'arroger exclusivement le titre d'histoire. On sait que Karl Marx a été un des premiers à mettre l'accent sur l'importance primordiale des conditions économiques, des forces sociales de production et des applications de la science en tant que facteurs de changement historique. Sa conception réaliste de l'histoire s'est imposée à l'attention des hommes de science, indépendamment des passions partisanes enflammées par d'autres aspects du marxisme. [...] Ainsi conçue, l'histoire se relie tout naturellement à la préhistoire. (Citation sur les pp. 55-56)


Ah, oui. Donc, en Soviétique, on s'inclinait servilement devant Marx, autre part, on s'inclinait de manière moins servile, mais devant le-même!

4) Comment voit-il l'humanisation? Le développement d'un primate en homme?

Il voit l'homme comme un être qui découle tel quel de la culture.

Il considère que l'humanisation ait eu cinq étapes.

  • stade épisodique - comme chez les autres primates, on réagit à des stimuli
  • stade mimétique - pour fabriquer et continuer de fabriquer des outils, on apprend de la société (sans avoir besoin d'une langue verbale!)
  • stade mythique, première stade narrative qui demande un langage
  • stade matériel symbolique (comprend argent et religions, les deux comportements donnent des valeurs abstraits à d'objets matériels!)
  • stade théorique (requiert une mémoire externe au cervau, genre livres, bibliothèques, ordinateurs)


D'objets d'utilité typiquement humaine, types d'outils encore avec nous, auraient donc été inventés avant que l'homme soit capable de parler, et la faculté de penser n'existait pas avant les mémoires externes!

Il considère aussi que l'humanisation se passe graduellement, à fur et à mesure qu'on s'implique dans le matériel.

Ainsi, un homme vivant dans une société de chasse et cueillette ne serait pas capable à théoriser, les théories qu'on considère comme mythes seraient de nature différente des théories qu'on ait trouvé depuis les bibliothèques, et l'agriculture était l'adoption d'une société très hiérarchisée où on massacrait les serviteurs des rois, pour qu'ils aient de la compagnie dans le tombeau. Et si nous "avons dépassé" ceci, ce "stade", ce serait grâce à une implication dans le matériel encore plus poussée. Mais pour pas mal de cultures, sacrifier des serviteurs sur les tombeaux des rois ou se sacrifier à des dieux, ça aurait été un "stade" nécessaire pour arriver là où on est.

5) Note-t-il le paradoxe de la connaissance?

De quoi, d'abord, s'agit-il?

Selon l'anthropologie moderne, les premiers squelettes humains du type Homo sapiens sapiens (pas Néanderthaliens, pas Heidelbergensis, pas Antecessor, pas Erectus, ceux-si seraient encore plus vieux) daterait de 150 000 ans, et encore a-t-on trouvé un autre squelette depuis qui remonterait à 200 000 ou 300 000 ans.

Ceci selon les datations autre que carbone 14, par exemple potassium argon.

Or, on n'a pas noté de l'agriculture, ni d'architecture, ni de vêtements pour les premiers, pas avant telle ou telle date beaucoup plus récente, genre 40 000 ans ou quelque chose, peut-être 50 000 ans. Donc, les hommes avant, ils ne comprenaient pas comment faire ou inventer ces choses?

Comme Chrétien, je l'explique par la non-pertinence de dates trouvés par des méthodes ineptes à donner des dates correctes, au moins pour il y a si longtemps (une date carbone 14 récente, genre de la Renaissance, est correcte, mais une date de "40 000 ans" est d'une époque quand l'atmosphère en avait moins, donc la plupart de "l'âge carbonique" était déjà là quand l'objet était récent).

Comme non-Chrétien, il explique ce paradoxe par précisément la théorie sur l'humanisation déjà esquissée en 4. Donc, les dizaines de milliers d'années qu'il y avait, selon lui, hommes mais pas d'agriculture, ça s'explique pour les cinq étapes de l'humanisation. Et les cinq étapes sont donc prouvés par ce paradoxe de la connaissance.

Conclusion:

Comme Chrétien, je me sens obligé de rejeter la théorie marxisante sur les origines de l'homme qu'il profère, et je considère qu'elle serait quand même cohérente avec les trouvailles, si les méthodes de datations étaient vraiment fiables, ce qu'il pense. Donc, je considère qu'un Chrétien a tout intérêt de rejeter sa confiance exagérée en carbone 14.

Là-dessus, la prochaine fois, j'ai un livre à redonner à la bibliothèque, mais les pages sur carbone 14 sont photocopiés, je pourrai les consulter après!

Hans Georg Lundahl
BU de Nanterre
Saints Anges gardiens
2.X.2018

Only one Germanic Language has Duplicated Preterites


Only one Germanic Language has Duplicated Preterites · Can Languages Borrow Basic Grammar from Each Other? Feat. Germanic and Finnish, Not Forgetting Phrygian

Gothic, probably along with Burgundian and Vandalic as well - except those aren't attested:

Given the fragmentary nature of the evidence aside from Gothic (§1.11), then, it is not possible to identify features that can with assurance be called distinctively East Germanic. A few of the features that distinguish Gothic from the NGmc. and WGmc. languages, however, may be indicated: (a) retention of reduplication in the seventh class of strong verbs, without innovatory replacements for these (§12:20);


R.D. Fulk : A Comparative Grammar of the Early Germanic Languages, p. 13

Looking up §12:20, I do not find there are several different ways (except ana-steroz as parallel form to ana-stiez and heht as parallel to hēt) in which the reduplication is replaced, but as single one, inserting -e- before the root vowel or diphthong. (Jasanoff is considered as rejecting this explanation, which is otherwise fairly well accepted these days.

If it were not for Germanic with Gothic taken as descending from a PIE which has reduplication in the perfect (pepuli in Latin from pello, pephyga in Greek from pheugo), one would perhaps not have concluded that Germanic in the Class VII strong verbs had originally reduplication as in Gothic, one could instead have concluded that ...

  • a) the original preterite marker in these verbs was indeed some kind of insertion of -e- before the vowel of the stem or root, rather ("stem" properly speaking is like preterite stem involving this -e-!);
  • b) this was somehow felt as awkward or not sufficiently clear in these verbs in Gothic, which then borrowed the reduplication from Greek or Latin
  • or b') Germanic was from start divided into dialects with or without this borrowing precisely in these verbs.


On the other side, we have the fact that the Germanic Ablaut system kind of matches the IE one ... post-Babelic Iavanite ancestral to Greek and whatever was the post-Babelic ancestor of Latin, plus post-Babelic Gomerite ancestral to Celtic as well as to an Anatolian tongue in Cappadocia (btw, do you recall that recent paper in which Celtic and Anatolian syntax are said to be closely related on the point of pre-verb particles and placing of negation and such?) may have borrowed the Ablaut feature from whatever Germanic came from. Or all Germanic have borrowed that feature, while perfect reduplication was just borrowed by Gothic branch.

I am not denying that each or at least each of most of the Indo-European common traits has a proto-language, I am just sceptic of this being for all traits the same one and separate from the diverse "branches". Languages exchanging features or traits occurs in Sprachbund situations.

What is the next feature distinguishing Gothic?

(b) genitive plural inflection in -ē in all noun classes except feminine ō-, ōn-, and ein-stems (cf. OHG OS -o, OE ON -a, §7.8); [ibid.]


This trait is not explicable in terms of a direct PIE origin for this feature of Gothic. The most accepted explanation I have heard of is, genitive plurals were originally all -ō, but then -ē replaced it in most positions. Obviously not in feminine ō-stems, though. And -ō could be a reflex of *PIE *-ōm. Reflected in turn in Greek attested -ōn, in Latin -um and a few more. Including the few Gothic ones in -ō.

Instead, Gothic -ē could be original for Gothic, cognate of AS -a, and then OHG -o may have been the way in which the "IE" genitive plural ending influenced some Gothic original -ē to become -ō. Or Gothic could originally have had this attested variation between -ē and -ō, and the AS and OHG forms attest analogic levelling.

A third fact is less than quite conducive to accepting Germanic was simply one branch descending from PIE.

For example, Schleicher’s tree reveals at a glance that there are greater similarities between the Baltic and the Slavic languages than are detectable between these and any other language group. But trees also by their nature make specific claims about issues that may in fact be controversial, such as the robustness of the affinity between Italic and Celtic, and the precise relation of Albanian to the other IE languages. The proper position of Germanic within such a tree is particularly difficult to determine.4 (page 6)


Why so, if isogloss after isogloss separates branch after branch?

Yet in most cases it is exceedingly difficult to specify with assurance particular affinities between IE branches, and this is especially true in connection with Germanic. Such similarities as are discoverable between Germanic and any other particular IE branch are not generally impressive and may not be common inheritances from the mother language but the result of later contact between neighboring peoples or of substrate influence (§§1.4–5) or, in some cases, of convergent but independent developments.1


What a contrast with intra-Germanic comparisons!

Generally we accept that:

  • a) N, W and E Germanic are distinct;
  • b) N split into West Norse, East Norse and Guthnic around or before AD 1000, and East Norse has since then been heavily influenced by Low German;
  • c) W first splits into Anglo-Frisian and German (with novelties on Anglo-Frisian ground) and then Anglo-Frisian into English and Frisian by AD 400 or before AD 500, by Anglo-Saxon conquest, of English the two modern languages are English and Scots;
  • d) German about the same time splits into High German (with innovations) and Low German, and Low German is in turn diversified - beforehand or by supervening splits - into Low Saxon, which is Low German proper and Low Franconian which is Dutch, Flemish and Afrikaans, the latter splitting off by a colonial situation.


So, Germanic cannot be traced along splits with any certainty within IE like Afrikaans can within Germanic. How remarcable.

One could of course consider PIE as starting with four dialects, the Satem innovation making an East-West divide in the West of it crossing a North-South divide where N = all of them make mediae aspiratae into mediae. Supposing of course, they did not start out as mediae, in which case it is the South which is innovating - in diverse ways. Within this NW quarter (*North Indo-European with mediae where Sanscrit has mediae aspiratae and Centum) we find only Celtic and Germanic, but Celtic is related to the "South" language group Italic, Germanic about equidistant (!) between Celtic, Italic, Greek and perhaps even (despite Satem being one of the isglosses separating them) Balto-Slavic. And Germanic separates by lots and lots of innovations. One of them shared with Phrygian, which is an Anatolian language .... or one can consider that story so remarcable as to be unlikely, and that instead Germanic, Italic, Greek at the lost very early stages borrowing traits and words from each other as well as from more Oriental languages. Which I do.

Although there has been widespread disagreement about the extent of the substrate vocabulary in Gmc., most scholars regard the incidence as particularly high in this branch: e.g., Markey (1988a: 7–8; cf. Kallio 1997: 127) estimates that such constitutes 28 percent of the Germanic ‘core’ vocabulary. (page 10)


In vocabulary overall, I had heard (as I recall a lecture fragment with my Greek professor) a figure as high as 80 % of words with no certain IE etymology. Note that Markey uses the escape clause of limiting the low number to "core" vocabulary, Fulk may have noted the word for that reason.

Hans Georg Lundahl
Nanterre UL
Holy Guardian Angels
2.X.2018

PS, here is a passage I missed, after the 28 % core vocabulary:

In this respect it is prudent to heed the advice of Polomé (1989: 54–5) about what criteria should be taken into account before lexical borrowings are posited:

(a) the lexical items under consideration must either belong to the basic vocabulary of the language or relate to the type of cultural activities that characterize the civilization of the pre-Indo-European population or describe specific elements relevant to the ecology of the area; (b) there must be clear evidence that the terms belong to the archaic vocabulary of the Northern European languages under investigation and that they can not plausibly be explained as part of their Indo-European heritage; (c) the vocabulary tentatively identified as ‘non-Indo-European’ must be screened for possible ancient borrowings from neighboring language families or ‘Wanderwörter’;[5] d) the terms must be analyzed linguistically to look for any discrepant phonological and/or morphological features that would point to their non-Indo-European background.


In other words, a clear preference to taking as much as possible of Germanic vocabulary as inherited from Proto-Indo-European ... perhaps even if there is no satisfactory etymology?/HGL

PPS, considering the screening for Wanderwörter, a phenomenon clearly harmonious with my take, also a clear preference against localised substrates of the type which fascinated Tolkien and inspired, partly, the invention of elf languages like Quenya./HGL