Friday, January 21, 2011

Did Sixth Council condemn "later" Western Theology? No.

The Sixth Ecumenical Council is the Third that was held in Constantinople.

Anyone who knows the story of Pope Honorius' compromise in the Monothelite affair, knows he was condemned by the Council. Of course this has been used to attack Papacy as defined by Vatican I. And that so long ago that the answer is already there in Catholic Encyclopedia:

Some have maintained, with Pennacchi, that he was indeed condemned as a heretic, but that the Oriental bishops of the council misunderstood the thoroughly orthodox (and dogmatic) letter of Honorius; others, with Hefele, that the council condemned the heretically sounding expressions of the pope (though his doctrine was really orthodox); others finally, with Chapman (see below), that he was condemned

because he did not, as he should have done, declare authoritatively the Petrine tradition of the Roman Church. To that tradition he had made no appeal but had merely approved and enlarged upon the half-hearted compromise of Sergius. . . Neither the pope nor the council consider that Honorius had compromised the purity of the Roman tradition, for he had never claimed to represent it. Therefore, just as today we judge the letters of Pope Honorius by the Vatican definition and deny them to be ex cathedra, because they do not define any doctrine and impose it upon the whole Church, so the Christians of the seventh century judged the same letters by the custom of their day, and saw that they did not claim what papal letters were wont to claim, viz., to speak with the mouth of Peter in the name of Roman tradition. (Chapman)


Now, more recently "the Orthodox" have launched another attack against the West. This time the point is that the Council defined the divine essence and divine energies as distnct from each other and therefore condemned the "Western" doctrine - ok, maybe it really is Western, I do not claim to know - of Absolute Simplicity of God. When St Thomas Aquinas wrote De Simplicitate Dei he would have been then condemned beforehand by that Council. This would be the "central" so to speak "Western heresy" taken up from Plotinus by Platonising writers like Origen and Fathers like St Augustine. From it "double procession of Holy Ghost" would be a valid but condemned conclusion, as would be denial of free will (Luther Calvin) or indeed of possibility to know God (Maimonides, quoted and refuted by St Thomas Aquinas, Barlaam, refuted by Gregory Palamas ... and a loadful of more modern ones).

Now, the Sixth Ecumenical Council was about one dogmatic issue: condemning Monotheletism.

Monotheletism clamied that:

  • Yes, concurring with Chalcedon, Christ had one real divine essence and one real human essence;
  • No, differring from Nestorius, Christ's divine will and his human will, his divine operation and human operation are all one.


The Sixth Council answered:

  • Yes, concurring with Chalcedon, Christ had one real divine essence and one real human essence;
  • Yes, according to that his divine will and his human will are really distinct, and his divine operation and human operation are really distinct, BUT:
  • No, differring from Nestorius, Christ's divine will and his human will, his divine operation and human operation are in total harmony, but not one single will or one single operation.


The distinction between essence and will and operation in the humanity of Christ is mere commonsense. It was not denied by either party. The distinction between divine and human on both sides was defined. Whether there was a distinction in God between what He is and what He does, what He is and What he wills was not at all the issue.

Hans-Georg Lundahl
Emmaüs Agora/Paris I
21/I/2011

Friday, January 14, 2011

Conjuguer, c'est quoi? Ça sert à quoi?

"Je jou - tu jou - il el jou - nou jouon - vou joué - il el jou."

"Ça veut dire quoi tout ça? C'est qui qui joue?"

"Je prends un example: 'si tu veux jouer nous jouons.' Tu comprends ça?"

"Ouiiii! On joue à quoi?"

"Au mots: à toi de trouver un autre exemple."

"Exemple de quoi?"

"De conjugaison."

"Conjugaison c'est quoi?"

"Ah oui, c'est vrai, c'est ce que tu viens de demander ..."

"C'est quoi?"

"Tu sais quand papa joue au piano."

"Oui, il joue de très jolis morceaux: la lala la lala lala"

"Mais il joue parfois au gammes aussi."

"Oui ... il dit que c'est pour trouver la bonne note quand il veut jouer un morceau"

"C'est vrai"

"Tu veux qu'on joue un morceau alors?"

"Non. Conjuguer, c'est comme faire les gammes. Les gammes les notes viennent comme il en a sur le piano pas comme il viennent pour sonner comme un bon morceau"

"Troooooop vrai!"

"Conjuguer aussi: les formes viennent pas comme ils viennent pour parler mais comme il en a sur un verbe."

"C'est quoi un verbe?"

"Parler, jouer, conjuguer, dormir, aller, manger"

"Je préfère aller manger à dormir!"

"Bon, tu veux un chocolat ou quoi?"

"Oui"

[pause]

[puis, à table]

"Mais jouer le piano c'est pas si facile que ça, si c'est une mélodie qu'on veut. Parler c'est facile."

"Bravo: parler et jouer, c'est pas le même mot, n'est-ce pas?"

"Non: maintenant on parle et on ne joue pas"

"Parler et parle - est-ce le même mot?"

"Je ne sais pas. Ça ne sonne pas le même, y a un é et y a pas un é - mais c'est la même chose."

"Et jouer et joue - est-ce le même mot?"

"Non. Oui. C'est aussi la même chose, mais là aussi ça ne sonne pas le même, il y a un é et il y a pas un é."

"Bon, c'est comme ça: quand c'est la même chose mais ça ne sonne pas le même parce qu'il y a un é et il n'y a pas un é, alors on parle de différents formes d'un mot!"

"Donc 'parl' est une forme et 'parlé' une autre mais c'est quand même le même mot?"

"Presque! 'parl' s'écrit de trois façons, et 'parlé' s'écrit de deux façons. Pardon: trois. Chaque façon d'écrire s'appelle une forme."

"Ça sert à quoi les formes? Pourquoi trois formes pour 'parl' et trois pour 'parlé'?"

"En fait, il y en a quatre pour 'parl' quand j'y pense. Qu'est-ce que tu fais tout alors?"

"Je parle."

"Qui ça?"

"Moi."

"Et qu'est-ce que je fais maintenant?"

"Tu parlais."

"Mais coupe-moi la parole alors. Je continue et tu me rep..."

"J'ai marre."

"Pourquoi?"

"Pas de chocolat!"

"Bon, je te ferai un autre. Qu'est ce que je fais souvent au portable?"

"Tu bavardes."

"Et quand on bavarde on fait quoi?"

"On parle."

"Qui ça?"

"Toi."

"Non. 'On'."

"Mais 'on' c'est toi."

"Oui, mais pas exactement dans la conjugaison."

"Toi, c'est toi. Quand tu parles à moi, c'est moi qui suis 'toi', quand tu parles à maman c'est elle qui est 'toi', quand tu parles à papa, c'est lui qui est 'toi'."

"Non, tu n'est pas moi, elle n'est pas moi, papa n'est pas moi, jamais dans ma vie!"

[Le chocolat se sert. Le petit voyou qui préfère la philosophie à la grammaire et qui tutoie ses parents - je le faisais aussi, mais j'ai grandi dans les années 70 - goûte, pense, comprend et ayant marre de protester pour l'instant il pose la question qui montre qu'il a compri:]

"Bon, mais conjuguer sert à moi ou toi: pourquoi alors dit-on que c'est 'parl' qui s'écrit de deux façons et qui et deux formes? C'est 'jeparl' qui est une forme et 'tuparl' qui est une forme et ..."

[Heureusement la grand-soeur est une bonne linguiste et comprends que c'est pas tout faux.]

"C'est comme ça en souahéli. Mais en français on écrit les formes après une autre langue qui mettait les 'jeu' et les 'tu' à la fin des formes. Le latin."

"À la fin? Comme 'parljeu' et 'parltu'?"

"Presque. Mais 'parljeu' se disait 'parabolo' et 'parltu' se disait 'parabolas'."

"Et 'parlil'?"

"Se disait 'parabolat'. Même chose pour 'parlel', c'était aussi 'parabolat'."

"Donc les Latins ne savaient jamais si c'est maman ou papa qui 'parabolat'?"

"Oui, il le savaient. 'Parabolat hic' veut dire 'celui-ci parl' et 'parabolat illa' veut dire 'celle-là parl'."

"Mais les latins appelaient les femmes hommes alors? 'Illa' c'est 'il' n'est-ce pas?"

"Non, même pas! 'Illa' c'est bel et bien 'elle' mais c'est plutôt 'elle là-bas' - c'est 'ille' qui est 'il' ou plutôt 'lui là-bas'."

"Et les Latins ..."

"S'appelaient les Romains."

"Comme en Astérix?"

"Oui, comme en Astérix."

[Quelques semaines plus tard]

"J'ai compris."

"Tu as compris quoi?"

"'Jeparl' et 'jejou' est quand c'est moi."

"Oui."

"'Tuparl' et 'tujou' est quand c'est toi."

"Oui."

"'Ilparl' et 'iljou' c'est quand c'est un garçon ou un homme ou plusieurs."

"Oui."

"'Elparl' et 'eljou' c'est quand c'est une fille ou une femme."

"Oui, ou plusieurs filles ou femmes."

"Mais pourquoi 'ilparl' et 'elparl' compte comme une forme quand c'est 'il' l'un et 'el' l'autre?"

"Parce que 'parl' s'écrit d'une même façon et en latin c'était 'parabolat' pour les deux. Ou 'parabolant' quand ce sont plusieurs qui 'parl'. Mais ça c'est une autre forme."

"J'ai jamais entendu que tu dis 'parabolat' quand tu lis Astérix!"

"Tout le latin n'est pas en Astérix, petit."

"Mais les Romains c'est en Astérix?"

"Il y a les Romains en Astérix et il y a des autres Romains."

"Tous les Romains sont fous ou pas?"

"Non, ça c'est une blague en Astérix."

"Comment tu dis 'jeparl' et 'tuparl' et les choses en latin?"

[Au lieu de donner la réponse verbatim, je donne le tableau:

'jeparl'parabolo
'tuparl'parabolas
'ilparl'
'elparl'
parabolat
mais ça c'est quand c'est un ou une
quand c'est plusieurs c'est comme ça:
'ilparl'
'elparl'
parabolant
mais c'est aussi 'nou' qui sommes plusieurs:
'nouparlon'parabolamus
ou encore 'vou':
'vouparlé'parabolatis.


Et des formes latins viennent les formes écrites en français.]

"Non!"

"Pourquoi pas?"

"Nous sommes Gaulois. C'est papa qui l'a dit!"

"Nous sommes Gaulois, mais nous sommes Romains aussi. C'est César qui l'a dit. Et Astérix aussi quand il fallait être romain pour aller aux Jeux Olympiques."