Thursday, September 27, 2018

Histoire pour Pascal Praud (Rattrapage)


Histoire pour Pascal Praud (Rattrapage) · Taillable et corvéable à merci · Que dire sur un article trouvé en LaCroix ce matin?

Ce matin, j'eus le déplaisir de lire une tribune par Pascal Praud.

Je me considère, l'ayant lu, avec quelque fierté décliniste, nostalgique et amoureux d'hier (sinon d'avant-hier ou d'antan).

C'était mieux avant? Vraiment?


Oui, la France était aux Français, la Suède aux Suédois, les mariages étaient souvent gais mais pas du tout des mariages gays, la production était assez locale ce qui limitait le chômage ... et derrière tout ça, on croyait en Dieu et allait à l'église.

La variole,


Admis. La médecine a éradiqué une maladie.

la syphilis


Peut désormais être traité depuis 1940 - pourvu que Treponema pallidum ne développe pas l'immunité aux antibiotiques. Mais elle n'est pas éradiquée. Avec certains modes de vie, on est bien placé par l'éviter.

ou bien encore la lèpre


Pas éradiquée non plus, et le traitement dure 6 mois avec antibiotiques. Une guérison instantanée est donc un miracle.

La peste noire a tué pas moins de 7 millions de Français au XIVe siècle.


Pendant un an, 1348, ou pendant quelques ans, entre 1348 et 1352. Pas pendant tout le XIVe siècle, et encore moins pendant tout le Moyen Âge!

Avant 1789, un enfant sur deux ne dépassait pas 10 ans.


  • Pourquoi "avant 1789"? Parce que l'époque 1789 à 1815 augmentait encore la mortalité infantile? L'époque révolutionnaire n'était quand même pas une époque rose et salubre!
  • À part le choix de date, possible, mais allez me dire d'où vous avez vos informations, s v p!


Plus près de nous, les ouvriers travaillaient six jours par semaine, seize heures par jour.


J'aimerais savoir d'où vous avez cette statistique ... si vous parlez de travail dans la campagne, un journée qui finissait seize heures après son début (en heures équinoctielles) pendant l'été n'était pas du travail sans interruptions, et elle était compensée par des journées plus courtes en hiver. Si vous parlez des ouvriers industriels, je suis d'accord (sans lâcher la curiosité sur vos sources), mais, comme vous dites, c'était "plus près de nous" donc c'était un mal moderne, récent.

Certains des maux modernes et récents ont été améliorés, pas du tout tous.

Le temps des hôpitaux insalubres


Avant Semmelweiss et Lister?

Bon, ce temps venait après un autre temps quand les hôpitaux étaient encore réservés aux pauvres, aux très pauvres et les médecins y étaient assistés par les sans-abris accueillis. C'est à dire, des temps quand un homme en position quelque part normale n'y allait pas et les médecins y allaient parce que leur charité était bien vue et parce que ça donnait de l'expérience, comme les médecins du monde de nos jours.

le temps de la saleté


Vous parlez de quel temps et de quel type de saleté? Mettre les déchets, y compris ceux de la toilette sur des grands encombres permettait aux paysans ou aux vignerons ou aux jardiniers des alentours d'une ville de se prendre d'engrais gratuitement moyennant leur rôle dans la salubrité de la ville - à Boulogne ou à Billancourt ce système fonctionnait jusqu'aux Guerres napoléoniennes.

le temps des condamnés exécutés en place publique


De nos jours on a des condamnés qui le sont à une vie sous la psychiatrie. Mieux? Non.

Surtout que les aides-soignants psychiatriques sont mieux vus que les bourreaux, et influencent donc davantage la population.

Notons, j'ai entendu qu'en France on n'a pas exactement le même système que dans le Nord, mais quand même.

L'âge d'or ... n'a jamais existé.


Sauf avant la chute d'Adam.

Ce sera mieux demain.


L'éternité ou même, pour ceux qui croient qu'il n'ait pas été l'âge de l'église mais viendra, le millénaire, l'un ou l'autre sera mieux. Avant, il y a 3 ans et demi de misère pour les Chrétiens et du stress pour ceux qui prennent la marque de la bête.

Pascal, j'espère pour vos autres lecteurs que vos commentaires en foot sont mieux informés et équilibrés que ceux sur l'histoire passée ou future!

Hans Georg Lundahl
BU de Nanterre
Sts Côme et Damien*
27.IX.2018

* Aegeae natalis sanctorum Martyrum Cosmae et Damiani fratrum, qui, in persecutione Diocletiani, post multa tormenta, vincula et carceres, post mare et ignes, cruces, lapidationem et sagittas divinitus superatas, capite plectuntur; cum quibus etiam referuntur passi tres eorum fratres germani, id est Anthimus, Leontius et Euprepius.

Friday, September 21, 2018

Je n'ai pas lu ni entendu le propos entier d'un Macron sur Gaulois et Danois


J'ai par contre lu la réponse de Bernard Antony ou d'AGRIF.

Cela est piteux car ses paroles désormais soi-disant humoristiques sur « le Gaulois » ne peuvent être dissociées de ses mots simultanément en contraste sur le peuple danois, « luthérien ». Ou alors il aurait dû affirmer aussi aujourd’hui que ses considérations formulées dans la même phrase sur la spécificité gauloise du Français réfractaire au changement et celle sur la spécificité du Danois apte au changement parce que « luthérien »ne peuvent être évidemment dissociées. Aurait-il fait « en même temps » de l’humour en parlant du Gaulois et pas d’humour en parlant du Danois luthérien ?

De : Propos d’Emmanuel Macron : si cela avait été de l’humour…
http://www.lagrif.fr/s-informer/nos-communiques/106-propos-d-emmanuel-macron-si-cela-avait-ete-de-l-humour


Prétendre:

  • le peuple danois "luthérien" est vraiment, sinon humour, au moins une blague!
  • le peuple danois "apte au changement" est, au moins contestable
  • que l'aptitude éventuelle des Danois au changement vienne du Luthéranisme est comme de prétendre que l'aptitude des Gaulois auc changement vienne du Catholicisme.


J'ai lu une pareille confusion sur confession réelle d'un pays Protestant des siècles après sa Réforme dans l'hors-série de PRÉSENT.

Le grand apostat d'Alembert avait loué le socinianisme quasi parfait de Genève, et déploré que la ville quand même interdisait le spectacle de théâtre (ou le canton).

Un écrivain publié par Francis Bergeron, qui semble avoir été rédacteur de cet hors-série avait:

  • imaginé que la Genève au temps d'Alembert était calviniste (comme de prétendre la population actuelle de Paris des Catholiques intégristes);
  • imaginé également que si Genève était en effet socinienne, ceci se voyait juste en deux choses : négation de la Trinité et de la divinité du Christ (comme de les prétendre Témoins, tandis que les Témoins ont au moins quelque respect pour l'inerrance biblique, quoique insuffisante, mais les Sociniens étaient libre-penseurs comme Bergoglio ou ses homologues "luthériens" ou "anglicains")


Les pays protestants sont en réalité, hormis les colonies ou ex-colonies, Sociniens depuis le XVIII S. dans l'élite et depuis la Guerre de 14 dans le peuple.

À Genève, un Calviniste réel se trouve en minorité, comme en Angleterre un Anglicain réel ou en Suède ou encore Danemark un Luthérien réel.

Ceux qui se réclament "Chrétiens" sont quasi des Sociniens, car nient l'inerrance biblique et, si on leur reproche que Notre Seigneur la croyait à propos la Genèse, ils ont tendance à répondre avec une christologie plutôt arienne ou ultra-nestorienne. Ceux qui ne sont pas comme ça, ils sont en minorité.

En Suède, un Luthérien réel est presque aussi rare qu'un Catholique ou Évangélique. Le Danemark est encore plus sécularisé.

Si les Danois sont aptes aux changements, c'est à cause de la sécularisation. Par contre, quand j'étais là, il y en avait qui défendaient Christiania contre le changement de Fogh Rasmussen, comme il y avait récemment des gens qui défendaient Notre Dame des Landes contre le changement. Bien entendu, Fogh Rasmussen avait compté qu'ils étaient plus aptes au changement que ce que montraient les faits de la suite.

Ici-même on a eu des gens réfractaires aux changements dans le code du travail. Si Marine les avait soutenus, elle aurait pu avoir des voix ex-mélenchonistes, et ainsi être la présidente. Il semble qu'elle ne les ait pas soutenus.

Par contre, à l'époque de la Réforme en Suède, comme (mais moins) au Danemark, il y a eu des gens réfractaires aux changements. Et qui étaient populistes. Les Chouans de la Suède, pour ainsi dire. Bien entendu, des Catholiques.

Hans Georg Lundahl
BU de Nanterre
St. Mathieu Apôtre
21.IX.2018

Les historiens insistent d’ordinaire plus volontiers sur la stabilité des peuples du nord de l’Europe que les révolutions n’ont guère secoués depuis des siècles.


Merci, mais vous avez loupé les révolutions sexuelles et encore culturelles (soixante-huitardes souvent sans le hippie-isme) qui ont frappé le Nord très fort.

Vous avez loupé des criminels dans les services sociales de Norvège qui d'abord prennent des enfants d'une famille roumaine et ensuite un fils d'un couple canadien, et dans les deux cas pour le motif que la vraie famille est trop chrétienne.

Vous avez loupé une école publique de la Suède infiltré par l'exemple de l'Allemagne de l'Est ou même par les Stasi - avec interdit encore de nos jours d'avoir une école privé hors contrat et à l'époque un interdit presque total d'en avoir une école entièrement privé même sous contrat.

Vous avez loupé une psychiatrie suédoise assez totalitaire (il me semble que Marine venait de risquer un rattrapage là-dessus). De la part d'un Suédois persécuté pour Christianisme et conservatisme réactionnaire, vous méritez un gifle, comme à une certaine époque les collabos des Communistes./HGL

Wednesday, September 19, 2018

Titus et Bérénice


Deux versions nettement différentes sur leur séparation:

Wikipedia
En 79, quand Titus devient empereur après la mort de son père, il demande à Bérénice de quitter Rome38 et elle retourne en Galilée. Suetone et Dion Cassius donnent la raison de cette rupture: Titus se rend compte que de nombreux romains sont opposés à son union avec Bérénice39,38. Il renvoie Bérénice, « malgré lui, malgré elle » — invitus invitam, écrit Suétone —. Cette phrase est à l'origine des tragédies de Corneille et de Racine38. Il meurt après seulement deux ans de règne, en septembre 81, sans avoir voulu revoir sa maîtresse.

38
Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, Paris, 2011, p. 276.
39
Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, Paris, 2011, p. 277.

Brasillach? Junod?
On connaît la suite de ce drame actuellement joué au Théâtre du Nord-Ouest, à Paris, et qui tient dans les retrouvailles entre Titus et Berenice, reine de Palestine, dont il fut jadis l'amant, mais que les lois de Rome lui interdisent d'épouser, car de race étrangère. L'Empereur sacrifie ses sentiments sur l'autel des devoirs que lui imposent sa fonction et les lois de la Cité. Dura lex sed lex ...

De:
page 17 de la hors-série sur le théâtre du journal PRÉSENT, l'article "La Reine de Césarée aux arènes d'Avanches (1957) signé Philippe Junod, qui est en plus précisé comme Président de l'Association des Amis de Robert Brasillach


Je rêve? Tite de Rome soumis aux lois racialistes d'Athènes, comme le sont encore aujourd'hui les Juifs observants?

Quelqu'un semble avoir lu et mal digéré La Cité antique de Fustel de Coulanges, sans s'en être rendu compte que Robert Flacellière sur l'Athène aux temps de Péricles n'est pas un bon substitut pour - mon "Vichyssois" préféré - Jérôme Carcopino sur la Rome des Antonins.

En Athènes, à la ville comme les villages entourants, un mariage avec une non-citoyenne était effectivement un délit contre les lois. Et devenir Athénien ou Athénienne sans avoir des parents n'était pas très facile.

Rome après Jules César avait par contre .... que dis-je, après Scipion l'Africain déjà ... avait par contre une visée plutôt universaliste. Tite avait quand même accordé (si ce n'était pas son père Vespasien ou son frère Domitien) la citoyenté romaine à un nommé Flave Josèphe ... non, non l'explication ne tient pas l'eau ... mais, n'ayant pas lu le drame de Brasillach, et la phrase "on connaît la suite" étant un peu équivoque, est-ce que cette bourde est de Brasillach lui-même? Ou est-ce que c'est uniquement de son sectateur un peu mal renseigné voir inculte Junod? De toute manière, Junod ne semble pas être réservé contre cette explication.

La vérité : Rome avait une culture de noblesse de Sénat qui était vraiment trop "qu'en dira-t-on?" et c'est probable que la Rome sénatoriale avant les Césars était la Quatrième Bête de Daniel. Or, l'idée de se plier devant ce "qu'en dira-t-on?" trop dur ou encore des diktats de famille avait persisté. Auguste avait ainsi gâché le bonheur de Tibère. Hélas, à cette niveau là, un préjugé suffisait, une loi n'était pas nécessaire. Et se plier devant un tel préjugé ne me paraît nullement une dévotion exemplaire aux devoirs.

Notons, l'épisode à ses sources anciennes:

....Tacite (Histoires II.2), Suétone (Titus, 7, 1) et l'historien tardif Dion Cassius (Histoire Romaine, LXVI, 15)37. Juvénal en parle aussi dans ses Satires (Satires, VI). « Flavius Josèphe n'en dit rien, car proche d'Agrippa II et de sa sœur, il ne veut pas rappeler à celle-ci un souvenir particulièrement humiliant37


Note 37 nous dit que ces sources sont énumérés par Christian-Georges Schwentzel, sur sa page 275. Opere citato.

Tacite? Pas trouvé Bérénice dans le texte.

Suétone? Bingo:

VII. Son intempérance. Sa rapacité. Sur le trône, il remplace par des vertus tous ses vices. Ses spectacles

(1) Outre sa cruauté, on redoutait son intempérance; car il prolongeait ses orgies jusqu'au milieu de la nuit avec les plus déréglés de ses compagnons. On craignait aussi son penchant à la débauche, en le voyant entouré d'une foule de mignons et d'eunuques, et éperdument épris de Bérénice, à laquelle, disait-on, il avait promis le mariage. On l'accusait aussi de rapacité, parce qu'on savait que, dans les affaires de la juridiction de son père, il marchandait et vendait la justice à prix d'argent. Enfin on croyait et l'on disait ouvertement que ce serait un autre Néron. (2) Mais cette réputation tourna à son avantage, et ce fut précisément ce qui lui valut les plus grandes louanges, lorsqu'on s'aperçut qu'au lieu de s'abandonner à ses vices, il montrait les plus hautes vertus. (3) Ses festins étaient agréables, mais sans profusion. (4) Il choisit des amis d'un tel mérite que ses successeurs les conservèrent pour eux comme les meilleurs soutiens de l'État. Il renvoya Bérénice malgré lui et malgré elle. (5) Il cessa de favoriser de ses libéralités quelques-uns de ses plus chers favoris. Quoiqu'ils fussent si habiles danseurs qu'ils brillèrent dans la suite sur la scène, il ne voulut plus même les voir en public. (6) Il ne fit jamais aucun tort à qui que ce fût, respecta toujours le bien d'autrui, et refusa même les souscriptions autorisées par l'usage. (7) Cependant il ne le céda à personne en munificence. Après avoir inauguré l'amphithéâtre et construit promptement des thermes autour de cet édifice, il y donna un splendide et riche spectacle. Il fit représenter aussi une bataille navale dans l'ancienne naumachie; il y ajouta des gladiateurs, et cinq mille bêtes de toute espèce combattirent le même jour.


Dion Cassius:

15. Sous le sixième consulat de Vespasien et le quatrième de Titus, le temple de la Paix fut dédié ; et ce qu'on nomme le Colosse fut dressé dans la voie Sacrée ; ce colosse a. dit-on, une hauteur de cent pieds, et c'est la figure de Néron, suivant les uns, celle de Titus, suivant les autres. Vespasien donnait des chasses sur les théâtres ; quant aux combats de gladiateurs, il y prenait fort peu de plaisir, bien que Titus, à des jeux donnés par les jeunes gens dans sa patrie, eût un jour simulé un combat les armes à la main contre Aliénus. Les Parthes étant entrés en guerre avec d'autres peuples et lui ayant demandé son alliance, il ne leur accorda pas de secours, disant qu'il ne lui convenait pas de se mêler des affaires d'autrui. Bérénice était en grande considération, aussi vint-elle à Rome avec son frère Agrippa. Agrippa fut décoré des ornements de la préture, Rérénice habita le palais et devint la maîtresse de Titus. Elle s'attendait même à l'épouser et faisait tout déjà comme si elle eût été sa femme, au point que Titus, voyant les Romains réprouver cette conduite, la renvoya. D'ailleurs on répandait beaucoup de bruits désavantageux, et, quelques sophistes cyniques étant entrés secrètement à Rome, Diogène, le premier, se rendit au théâtre, et, pour avoir dit force insolences au peuple qui y était assemblé, fut battu de verges ; Hères, après lui, persuadé qu'il ne recevrait pas un châtiment plus rigoureux, se mit à pousser, avec toute l'impudence d'un chien, une foule de cris injurieux, et eut, pour ce fait, la tête tranchée.


En d'autres mots, Titus n'a pas été sur le bout d'oublier la loi romaine avec Bérénice, elle était plutôt redouté comme Yoko Ono par certains fans des Beatles.

Et Junod, peut-être Brasillach, de se faire ridicule avec ce que des bons catholiques en Allemagne et Autriche appellent Rassenwahn.

Hans Georg Lundahl
Paris
St Eustoche de Tours
19.IX.2018

Tuesday, September 18, 2018

Historiographe Musulman : Ibn al Athir


Ibn-Al-Athir X, 185-188, implique une analyse géopolitique, visant le propos que la Terre Sainte ait été choisie comme cible parce que l'Afrique du Nord était difficile. Mais cette analyse géopolitique est présenté comme de l'histoire - ou peut-être plutôt pseudo-histoire. Voyons un extrait, avec le commentaire:*

Extrait:
Les choses commencèrent ainsi : leur roi Baudouin parent du Franc Roger qui avait conquis la Sicile, réunit un grand nombre de Francs et fit dire à Roger:

" - J'ai rassemblé une forte armée et je vais venir chez toi pour aller, en partant de tes bases, conquérir la côte d'Afrique et devenir ainsi ton voisin." Roger réunit ses compagnons et les consulta sur cette proposition.

" - Par l'Évangile, firent-ils, voilà une bonne chose, et pour eux, et pour nous; ainsi ces pays deviendront chrétiens." Là-dessus Roger, levant une jambe, fit un gros pet et leur dit ...

Commentaire avant l'extrait:
Le Baudouin (Bardawil) dont on va parler est un personnage imaginaire, né par analogie avec lesw divers Baudouin de Flandre et de Jérusalem ; ou alors le premier Baudouin est pris par erreur pour un roi d'Occident.

Qui est
le Roger de Sicile ici mentionné?

Wiki Roger Ier de Sicile
Le chroniqueur d'origine normande Geoffroi Malaterra, témoin contemporain des événements, nous dit de Roger :

« …Roger est un jeune homme de la plus grande beauté, robuste, de haute stature, de forme gracieuse, extrêmement éloquent, ayant beaucoup d'esprit et de facilité à s'exprimer (…). Toujours affable, plein de gaieté, de force et de bravoure, sachant allier à ses qualités la sagesse et la prévoyance. Il est prévoyant dans toutes ses actions, amical et joyeux avec tous ses hommes, fort et courageux, et sauvage dans la bataille (…). On ne pouvait lui reprocher qu'un désir immodéré de gloire et peut-être aussi un esprit d'insubordination qui le portait à s'entourer de ceux dont le caractère se rapprochait du sien, et à les combler de bienfaits… ».


Quelque chose me dit, le Roger de Sicile mentionné de cet Ibn-Al-Athir est quelque part aussi un personnage imaginaire. La description par Geoffroi Malaterra me paraît plus fiable que celle d'Ibn-al-Athir.

Mais, si lever une jambe et laisser un gros pet n'est pas l'habitude de la noblesse européenne chrétienne à cette époque, je me pose la question si c'était l'habitude de quelques Chrétiens du tout, qu'Ibn-al-Athir aurait pu voir?

Il me semble probable que oui, on est quasi obligé de dire "sur la tête de ma mère" ou "sur le Coran" pour convaincre un Musulman qu'on a vraiment suffisemment mangé, déjà (si par exemple on est un mendiant) et puisque les Chrétiens n'ont pas l'habitude de ces phrases, ils arrivent parfois pas à se faire comprendre là-dessus. Sous peine de trop manger, et donc de laisser des gros pets.

Notons en passant que, la phrase "par l'Évangile, voilà une bonne chose" semble être calquée, bien entendu mutatis mutandis des Musulmans qui entre eux se disent des "voilà" et des "sur le Coran" ...

J'ai eu cette nuit, partie de la nuit, le plaisir un peu douteux d'être à côté de gens qui écoutent le rap. Quand je m'étais éloigné, car un tube rap était méchant, on m'avait même proposé de m'appeler les services de secours ou Samu social ou quelque chose ...

Pertes de sommeil, ça provoque aussi une facilité à trop manger, donc enfin à laisser des gros pets ... donc, si le détail n'est pas génuine pour Roger de Hauteville, il pourrait bien l'avoir été pour un pauvre Dhimmi se trouvant chez les Musulmans.

Avec des trucs comme ça dans leur propre historiographie, je comprends un peu mieux pourquoi ils ont une méfiance assez grande envers l'histoire en général. Dommage.

Hans Georg Lundahl
BU de Nanterre
St Joseph de Cupertin
18.IX.2018

* Source : Chroniques arabes des Croisades. textes recueillis et présentés par Francesco Gabrieli. traduits de l'italien par Viviana Pâques. Sindbad, Actes Sud. J'avais trouvé le même texte avec le même gros pet dans une édition Que Sais-je? Les Croisades vues par les Musulmans.

Monday, September 3, 2018

Why are Languages Different?


They have different words, right? English has "gloves" and German has "Hand-Schuhe".

Words that are "same word" are pronounced differently, right? "Hand-Schuhe" is composed of "Hand" = "hand", but it is pronounced "hunt" and of "Schuhe" = "shoes" ... wait, the stem is pronounced the same ...

And endings are different ... plural of "shoe" is "shoes" - add an -s, while plural of "Schuh" (same pronunciation as "shoe") is "Schuhe" as just mentioned, add an -e.

If this were all, learning a foreign language would be more straight-forward than it is ... here is one real thorough difference, namely basic grammar, sentence building, we study English and Latin, for four clauses in Genesis 11:1-2.

Genesis chapter 11: [1] And the earth was of one tongue, and of the same speech. (1) [2] And when they removed from the east, (2) they found a plain in the land of Sennaar, (3) and dwelt in it. (4)

Geneseos caput 11: [1] Erat autem terra labii unius, et sermonum eorumdem. (1) [2] Cumque proficiscerentur de oriente, (2) invenerunt campum in terra Senaar, (3) et habitaverunt in eo. (4)

And now for the clauses in English and in Latin:

1 Eng
and [conjunction comes before]
the earth [subject which comes before]
was [finite verb which comes before]
of one tongue and of the same speech [compliment]

1 Lat
erat [finite verb is in singular]
autem [conjunction can be tucked in after first word!]
terra [this noun could be nominative, and if so singular, so is probably subject of the finite singular verb]
labii unius, et sermonum eorundem [and here is a compliment which is not in nominative - though after erat it could have been]

2 Eng
And when [conjunctions come before]
they [subject which comes before]
removed [finite verb which comes before]
from the east, [compliment]

2 Lat
Cumque [conjunctions are joined]
proficiscerentur [subject in plural is understood from finite verb in plural]
de oriente, [compliment in non-nominative]

3 Eng
they [subject - neutral "they" indicates identity of subjects with previous - comes before]
found [finite verb which comes before]
a plain [compliment of accusative]
in the land of Sennaar, [while prepositional compliment could have been preposed ...]

3 Lat
invenerunt [finite verb in plural indicates subject in plural, no subject stated implies same subject as previous]
campum [compliment of accusative is an accusative]
in terra Senaar, [prepositional compliment in Latin also could have been changed as to position, but it's not a unique privilege, so could "campum" since marked by accusative]

4 Eng
and [conjunction comes before]
[subject omitted, as per identity with previous subject]
dwelt [finite verb comes before]
in it. [prepopositional compliment - neutral "it" indicates identity with previous compliment]

4 Lat
et [conjunction comes before! yeah!]
habitaverunt [finite verb includes subject, and no subject stated implies same subject as previous - as long as number and person are the same]
in eo. [prepositional compliment - masculine "is, eius, ei, eum, eo" indicates identity with "campus" which is masculine]


If you have been taught dancing, you may say "English and Latin do different dance moves" ... and that is summing it up very well.

If you have ever wondered why you were taught grammar in your own language, despite understanding it, well, in some complicated sentences being able to parse them actually helps, in any language, but mostly : it is so you shall be able to learn a foreign language, especially Latin or Greek. And this last, well, Latin and Greek are the languages a lot of the terms come from, so your grammar terms are best adapted to learning these and similar ones.

Hans Georg Lundahl
Nanterre UL
Pope St. Pius X
3.IX.2018