Sunday, May 5, 2013

J'ai Bien Aimé Lire son Père, Jacques Ploncard d'Assac; Mais ...

"On est dans la situation d'un missionaire. Ce n'est pas en crachant les papes modernes dans la figure qu'on va leur faire comprendre la beauté de la tradition. Ça serait plutôt le contraire."


Florian Rouanet : Église, Maçonnerie et Actualités
http://florianrouanet.wordpress.com/2013/04/30/eglise-maconnerie-et-actus-avec-philippe-ploncard-dassac/


Attendez ... Pape St Grégoire, appelé St Grégoire le Dialogiste par les Orthodoxes, rachète quelques esclaves sur le marché d'esclaves à Rome, il leur rend la liberté illico, il s'informe sur leurs nationalité, pays, et roi, et il en tire à chaque reprise une "moralité" ou "leçon" ou un "fruit spirituel" assez peu sérieux, assez bon enfant, mais qui sera salvifique pour la nation anglaise pour des siècles à venir. Ou pour un millénaire au moins. Si on compte la période de l'Inquisition Anglaise anti-lollarde comme une apostasie de la charité (l'Inquisition anglaise n'avait que peu de souci de la sécurité des droits d'un accusé innocent, quitte à untel de se sauver par un aveu hypocrite au moins, et ce n'est pas un autre système qui a brûlé sainte Jeanne d'Arc) il convient d'ajouter au moins les Catholiques anglais et écossais et irlandais (en partie, les indigènes étant déjà Chrétiens depuis saint Patrick) après la Réforme.

Le pape ne se souci en rien si les anglosaxons ont une culture qui paraîtrait barbare devant les autres Romains, il est prêt à sauver les âmes Papous même s'il faut envoyer des missionnaires prêts à vivre parmi des Papous.

Et Philippe Ploncard d'Assac - je viens de vérifier qu'il n'est pas mon auteur politique aimé, mais son fils - est prêt à traiter le Pape comme quasiment un Papou!

S'il entend par là que le Pape manque la foi comme les Papous manquent la foi avant l'arrivée des Pères Picpus, alors il dit qu'il n'est pas un Catholique, et il doit conclure qu'il n'est pas Pape. Mais s'il veut juste dire que le Pape manque la culture de la Tradition ... alors il traite son supérieur spirituel comme un Papou, non pas selon l'approche d'un saint Pape, comme saint Grégoire envers les Anglais, ou saint Nicolas envers les Bulgares (la lettre sur les femoralia), mais plutôt l'attitude d'un colonisateur laïc qui se fait "missionnaire" pour Pasteur et Ferry et non pas pour l'Évangile.

Si par contre le pape n'est pas un Papou, alors il faut supposer qu'il connaît l'Évangile, qu'il connaît le mot "bénissez ceux qui vous maudissent" et que soit il est innocent mais comprend les soupçons d'hérésie, soit il est coupable et c'est pour ça qu'il ne fait rien.

Soit le pape a à se justifier devant les tradis, soit il ne l'a pas. S'il a à se justifier, comme Libère par le fait que la signature de Sirmium était forcée (c'est comme ça que les Palmariens ont excusé Paul VI, qu'ils comptent comme "prisonnier du Vatican"), soit il ne doit rien à un quelconque soupçon, comme Jésus ne devait pas fournir le signe demandé par les Pharisiens, qu'ils demandaient précisément après qu'Il avait fait un grand signe déjà. Et dans ce cas, le Traditionnalisme n'a pas non plus à se comporter comme un missionnaire qui prend un Pape pour un Papou, mais de faire pénitence pour ses soupçons.

"On prend un chapître à lire en particulier, chacun doit le lire et essayer de comprendre et puis en discuter en cercle pour savoir ce qu'il faut en tirer. C'est comme ça que la francmaçonnerie a travaillé, c'est comme ça que les marxistes ont travaillé, c'est le seul travail sérieux ... former des cadres."


Déjà deux choses qui me sautent dans les yeux.

Premièrement, Philippe Ploncard d'Assac admire les méthodes des Marxistes et des Franc-Maçons, quoiqu'il n'approuve pas (comme on le sait et comme ça sera évident du context futur du vidéo) leur buts.

Deuxièmement, il pense que la formation des cadres et le travail sérieux sont des méthodes neutres qu'on peut tout aussi bien utiliser contre la maçonnerie et le marxisme, que pour.

Il me semble que cette méthode pourrait très bien correspondre à la méthode de lecture de la Yéchiva. Notons, je ne suis pas partie d'une Yéchiva, je n'ambitionne pas m'y joindre non plus. C'est d'ailleurs assez logique quand on se rend compte qu'un but de la Yéchiva est la formation des cadres: rabbins, kétuvim, ceux-ci étant protocollaires en certains but religieux, comme le mariage judäique et la répudiation que Moïse avait autorisé pro tempore mais qu'ils considèrent toujours une chose valable après un mariage même valide, qu'ils n'obéissent pas au Législateur Divin qui vient d'abolir la répudiation, dans le Sermon sur la Montagne.

Je ne partage pas cette vue.

Un lecteur chrétien n'est pas un lecteur qui se prépare pour prendre parole dans la yéchiva. Déjà pour les saints et spirituelles écritures, la lectio divina, qu'elle soit de la Sainte Bible ou des Pères de l'Église, n'est pas en but de préparer un discours devant les autres moines.

Ceci est une démarche qui tend à sérieusement concentrer le lecteur sur l'impression qu'il fera, qu'elle compréhension les autres trouveront mûre et laquelle les autres trouveront immature, qu'elle compréhension ils trouveront sophistiquée et laquelle ils trouveront trop simpliste.

En plus, un lecteur chrétien n'est pas en train de lire quelque chose pour se former comme cadre. Je qualifie: il y a des gens dont il sera le devoir professionnel d'être cadres. Donc, il y a la possibilité de faire des choses en but de devenir cadre par "devoir d'état". Parmi les Francs, c'était écouter les Chansons de Geste et faire la chasse et l'entrainement en bataille, et probablement assister quand le père ou autre éducateur commendait à ses leudes guerroyers ou à ses serfs agriculteurs ou artisans. Le docte n'était pas en tant que tel un cadre. Il lisait par l'amour des choses étudiées. Et ça se voit. La litérature médiévale est plein de l'enthousiasme, parfois même un brin de précipitation enthousiaste, pour la chose lue. Ce n'est qu'aux temps d'Érasme (ou un ou deux siècles avant en Italie) et de ses (ou leurs) semblables que cette lecture qui se pose déjà en interprète devant les colecteurs apparaît. Je ne sais pas ce que les Ploncards d'Assac pensent de la Renaissance et de ses fruits, moi - avec Clive Staples Lewis - je n'en suis pas très friand.

J'écris ceci en précisant avec ironie, que j'ai étudié précisément Érasme (Opus de Conscribendis Epistolis) dans le but étranger à la pure appréciation et méditation d'en écrire un essai académique.

Le père, me semble-t-il, de ce Philippe, avait écrit l'année de ma naissance une étude sur Lénine comme technicien du coup d'état. Je me demande si le fils de ce Jacques ait considéré les choses selon Senèque, conseilleur de Néron (qui se prenait comme missionnaire face à un Papou, plus ou moins, mais avec des questions non doctrinales ni culturelles, concernées de sa conduite morale) qui disait "fas est et ab hoste doceri". Je préfère l'attitude qu'avait Jean Ousset en 1961 (ou qu'il exprilmait au moins cette année), que nulle chose maçonnique ni communiste serait à imiter dans les méthodes de la résistance catholique.

Hans-Georg Lundahl
Pompidolianâ Bibliothecâ
Sixième Dimanche de Pâques
5-V-2013

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