Dom Aubourg était pour certains l'auteur du livre Entretien sur les Choses de Dieu, éd. NEL, il semble avoir aussi écrit:
Dom Aubourg. Le Vrai mystère de Jeanne d'Arc : Méditation
http://www.amazon.fr/Aubourg-Vrai-mystère-Jeanne-dArc/dp/B0018JN0GI
Mais passons à sa biographie, telle que je l'ai connue sur une conférence mardi le 16 octobre 2012 à Bayeux. Les informations que j'en donne correctement sont dues au conférencier, seuls mes erreurs de mémoire et mes à propos sont mon œuvre. Il vécut 1887-1967. Éduqué par une mère pieuse il va déjà au petit-seminaire (rappelons: un seminaire des probables futurs prêtres à l'âge de collège et lycée), ensuite au seminaire, il reçoit le sacerdoce à l'âge de 23 ans, dans la cathédrale de Bayeux. Il rejoint Solemnes. Il était très proche de St Thomas d'Aquin et de Sainte Thérèse de Lisieux.
Quand les lois de Jules Ferry contre les congrégations s'empirent dans l'application, il doit aller avec une communauté sur Isle of Wight (?), dont il retiendra un anglais parfait.
Au retour il doit quitter Solemnes quand le Pape Pie XI interdit l'Action Française, ce qu'il juge excessif. Pour éviter des tensions autour de ce fort charactère, il doit résider hors de Solemnes, à St Vigor juste dehors de Bayeux. Là se trouve le Couvent de la Charité, il y reçoit pendant la guerre des orphelins, des réfugiés d'Espagne, des enfants de Paris.
Après la guerre il aide son ami l'évêque de Bayeux et Lisieux, Mgr Picaud, de rebâtir les églises et monastères endommagés ou détruits pendant la guerre, dont une église ou chapelle - à Caen - en style moderne avec un architecte juif. Mgr Picaud devient évêque de Bayeux et Lisieux en 1931 et démissionne en 54, Dom Aubourg se retire aussi au même temps ou peu après, car il n'est pas si proche avec le prochain évêque.
Ceux qui l'ont connu à Bayeux témoignent qu'il avait le don de l'écoute. Aussi une dame de l'auditorium doit la connaissance de celui qui devint son mari à la présentation faite par Dom Aubourg. La plupart de ses écrits restent encore à publier, il était un écrivain prodigieux, mais très peu fut publié.
À ses côtés pendant la guerre se trouvent, d'abord biensûr Dom Picaud, et les sœurs de La Charité de St Vigor, dont il prenait en charge la direction spirituelle, donc surtout une Mère Yvonne-Aimée de Jésus, la Supérieure du Couvent, ensuite le très pieux maire de Bayeux, Élie Dodeman, en service de 1929 à 1945, l'a connu au moins aussi le préfet (sous-préfet?) de la Gendarmerie, Lieutenant Lepère, qui pendant la guerre "montrait une neutralité exemplaire"* mais qui après la guerre était torturé pendant l'épuration. Et tous les autres.
Parlant de "neutralité exemplaire", j'avais moi-même l'occasion de lire dans tout un autre contexte les articles du très bon Dictionnaire Apologétique de la Foi Catholique sur Insurrection Juste (qui peut commencer avec actes isolés de défense légitime contre des actes concrets de tyrannie: si celle-ci persiste on pourra alors amplifier), Légitimisme, Usurpation. Il parait que pendant une usurpation on peut collaborer avec des actes de régime parfaitement normaux, comme la punition des brigands. Principe à retenir pour ceux qui ont collaboré avec Napoléon - et pour ceux qui ont collaboré avec l'Occupation. Pourtant, que dire si les résistants pour financier leur but volent et le policier les attrape comme justement voleurs? Je ne sais pas, mais je redoute qu'une histoire comme ça ait pu jouer quand plus tard Lepère fut passé sous torture après la guerre. J'avais malheureusement pas demandé pendant la conférence. De toute façon, Lieutenant Lepère fut sur place pendant la libération, et il agissait dans le but de sauver les vies.*
Que se passe-t-il alors pendant la libération?
Mardi le 6 juin 1944 - connu comme D-Day - la ville a été consacré à la Très Sainte Vierge Marie par le maire Dodeman. "La population prie, les vœux et les promesses se multiplient, les Allemands déguerpissent dès le début du bombardement".(Il a dit "déguerpillen"t au lieu de "déguerpissent", ou alors il a dit "commencent à déguerpir" et je n'ai pas entendu "commencent à")* La gendarmérie de Ryes fut la première délivrée, il y a eu un mort, Lieutenant Lepère était au courant, et à part le fait que ça fut une mémoire douloureuse qu'il a raconté à François Leberre, je ne vois pas comment ça change les fait ou possibilités à propos le geste de Dom Aubourg.
Le conférencier se base, à part des informations non écrites, sur P. Émile de Vallée qui a fait un livre de témoignages, et sur Fr. Godefroi qui témoigne de battailles autour de l'abbaye de Juaye Mondaye jusqu'au 11 juillet.
Fait remarcable: les Allemands auraient pu tirer plus tôt sur les Britanniques pour rentrer en ville, mais ils y renoncent.
Autre fait remarcable: dans le contexte de la consécration de la ville, on avait donné la consigne de tous rester à maison, une seule ne l'a pas fait et elle fut la seule tuée. Un projetil d'obus au moins a aterri sans éclater.
Les Anglais arrivent, ils rencontrent Dom Aubourg (à Saint Vigor?), ils lui demandent s'il y avait des Allemands dans la ville. Il dit non, ce qui n'était pas tout à fait exacte. Les Anglais lui disent de passer le chemin avec eux, et s'il avait dit faux, c'était lui qui passe: ils le prennent donc en hôtage. Après une marche par la ville, les Anglais n'ayant trouvé aucun Allemand, ils le relachent et renoncent à bombarder la ville.
Il y a dans cette histoire des choses remarcables. Refugiés d'Espagne qui n'étaient pas dans des camps. Un bénédictin qui n'a pas exactement le goût des douze étapes de l'humilité quand il s'agit de défendre Maurras et les Cathos à ses côtés. Mais encore: que des alliés non-Communistes prennent un prêtre en hôtage me semble peu probable. Et que Lepère ait gardé la stricte neutralité, sans actes inimicales envers les partisans, alors il a du avoir de la chance. Sinon, ça a pu être une chose à répéter pendant les tortures de l'épuration - et après il aurait gardé la même histoire en rencontrant par exemple François Leberre quand celui-ci fut encore en service comme gendarme. Mais ce n'est pas impossible. Aussi un homme à Caen m'a dit que toute la Normandie fut bombardé ou toute la côte normande, sans exeption pour Bayeux.** Et si la ville n'a pas été bombardé du tout, d'où vient le projetil d'obus non éclaté? Pourtant, ce que le conférencier met en doute n'est rien de tout ça, mais autre chose.
En acceptant que les choses se soient passées ainsi, on peut se demander si le geste de Dom Aubourg aurait sauvé Bayeux. François Leberre et son ami "le général Bresse" (si ma mémoire ne me trompe pas) ont conclu que Bayeux allait de toute façon être une ville hospitalière, et que c'était déjà décidé bien avant les Anglais qui arrivent. Fort bien, mais même en acceptant une telle possibilité, voire probabilité, une telle décision demande aussi la collaboration des Allemands. S'ils auraient voulu faire de la résistance là, on aurait du casser le plan d'épargner Bayeux. Donc, soit on avait déjà conclu un tel accord avec des militaires allemands (rien d'impossible, ça a été fait déjà en juin 1944 aussi en Assise)*** soit on doit vérifier s'il y a encore d'Allemands. Même en supposant un accord déjà fait, il aurait fallu que les alliés vérifient que les Allemands le tiennent en évacuant Bayeux. Ce qui a été fait - selon le conférencier - avec Dom Aubourg comme témoin et comme hôtage.
On ne peut pas mettre en doute, que si la ville a été placée sous la protection spéciale de la Vierge, si elle a été épargné, on ne nie pas les mérites de Dom Aubourg, ni des Allemands ayant éventuellement quitté la ville pour la laisser comme ville hospitalière, en attribuant la ville sauvegardé à la protection de la Vierge.
Comme on ne nie pas les mérites, ni de l'évêque Nicolini (et son confidant Père Ruffino Nicacci, sauveteur des Juifs), ni ceux du commendant allemand Müller, en attribuant le maintien d'Assise à Saint François. Quand François Leberre évoque que Dom Aubourg et l'évêque Mgr Picaud auraient fait une œuvre très discrète de la résistance, je ne me pus pas empêcher de penser à Mgr Niccolini et Père Niccacci.
En ceci ma propre conclusion diffère de ce que François Leberre a conclu il y a une semaine à 20 h. dans l'espace Saint Patrice. Aussi un intervenant après la conférance a conclu en faveur de Dom Aubourg comme sauveur de la ville.
Bien, faites vos propres récherches à Bayeux, ceci ne sont pas les miens, je n'ai que transmi la conférence donnée. Avec mes doutes et remarques.
Hans-Georg Lundahl
Le Havre
St Jean de Capistran
23/X/2012
*Tels les mots du conférencier, François Leberre - j'avais cru entendre François Auber, gendarme à la retraite, qui a connu Lieutenant Lepère et d'autres personnes impliqués aux événements.
**On peut vérifier indépendemment de moi et mieux que je ne le puis moi-même. Si Bayeux n'a pas été bombardé, Bayeux même ne doit pas avoir des frais de rebâtir les dégâts. Mais c'est vrai que Bayeux garde une vieille architecture, tandis que Le Havre, entièrement rebâti après la guerre, en a une très moderne.
***Wiki nous renseigne:
Pendant la Seconde Guerre mondiale, en février 1944, parmi les officiers allemands figure le médecin Valentin Müller[2] commandant militaire de la ville d'Assise qui la fait déclarer « ville hôpital » (Lazarettstadt) par sa hiérarchie et l'évêque Giuseppe Placido Nicolini, pour en évacuer les troupes et éviter les affrontements armés dans la ville. En juin 1944, il fait évacuer 2 000 blessés et le personnel hospitalier pour protéger la ville des bombardements alliés.