D'abord en quel livre il venait d'être présenté comme un tel défenseur - et combien (peu) j'en ai lu.
Il paraît que Chesterton avait l'habitude très louable de lire chaque livre dont il se prononçait, et même davantage. Mais il dormait aussi très bien, dans la collection d'essais traduits en allemand, Ballspiel mit Ideen, un des essais est "über das im Bett Liegenbleiben". Sur la grasse matinée. N'ayant pas profité d'une grasse matinée ce matin, j'ai quitté impatiemment un livre bien avant de le finir, et voici lequel:
Arlette Jouanne :
La Saint-Barthélémy Les mystères d'un crime d'état (24 août 1572). Je l'ai quitté à la page 39.
Très impatient de répondre à un point. Voir le titre.
Il y a parmi des lecteurs certains qui sont impatients aussi. Il voudraient savoir comment je me positionne vis-à-vis le crime d'état commis par un état catholiques. Commençons par ce que j'ai appris sur Coligny avant la page 39 avec mes propres évaluations et comparaisons.
Un jour, il avait jugé 250 paysans ayant résisté en guerilla. Il les a tous tués. Un peu comme la Gestapo en raflant des résistants, eux aussi avait la fâcheuse habitude de tuer tous. Normal, leurs ordres venaient de Berlin, leurs chefs ultimes venaient de Berlin, et à Berlin se trouvaient certains de la progéniture spirituelle de Coligny, non? La paix de 1570 avait stipulé aucune vengeance de quel côté que ce soit. Donc, pas non plus des vengeances contre Coligny de la part de Catholiques, pour ce genre de massacre. C'est un peu comme si un officier de Gestapo ou de Wehrmacht avait profité d'un amnistie pour les faits pendants la guerre contre les résistants. Et certains semblaient avoir voulu insister pour que quelques coupables principaux, dont Coligny, seraient quand même punis (un peu comme certains entre Néguev et la Méditerranée avaient été très contre l'amnistie donnée de fait par Argentine, pas accordée "de la part d'Israël", à Dr. Mengele, et on l'a kidnappé pour le juger), et ceci de manière de justice sauvage, sauf qu'ordonné quand même pour le roi. ET de la suite quand Coligny est assassiné (mot dubieux, car la justice royale aurait été impliquée, en dépit des termes de la paix), certains trouvent bien de se venger sur les Huguenots tout court, un peu comme l'Épuration ou les épurations sous l'Armée Rouge font une "justice" un peu trop tueuse.
Bon, après de satisfaire ce genre de curiosité, allons aux choses sérieuses. L'auteure nous présente les raisons de haine mutuelle, et elle commence par les haines des Huguenots envers les Catholiques. Je la cite:
Pire, en croyant qu'au moment de la consécration eucharistique, au cours de la messe, le pain de l'hostie et le vin du calice devenaient le corps et le sang du Christ, ils faisaient preuve d'une crédulité qui méconnaissait gravement la transcendance divine : selon Théodore de Bèze, le principal disciple de Calvin, le corps du Christ "est éloigné du pain et du vin autant que le plus haut ciel est éloigné de la terre."
Je me passe de regarder la note 5, je n'ai pas eu ma grasse matinée. Je crois la citation des mots de Bèze correcte, Arlette Jouanne devrait avoir eu le sommeil suffisant pour faire un livre pleinement académique.
Mais par contre, elle semble avoir voulu interpréter
"éloigné ... autant que le plus haut ciel est éloigné de la terre" comme une manière pittoresque et ancienne
nt d'affirmer qu'il y avait deux catégories dont l'une transcendait totalement l'autre. Le corps du Christ n'est pas séparé de Sa Divinité, mais n'est pas non plus identique à Celle-ci, et la transcendance divine n'est pas un attribut du corps du Christ, ni dans la théologie catholique, ni dans la théologie calviniste. Le corps du Christ avait du temps de Sa vie terrestre (de Son âge adulte) une hauteur qui dépassait vraisemblablement 1 mètre 50, et vraisemblablement pas 2 mètres. Ce corps a toujours une hauteur d'entre 1.50 et 2. Ou comme j'ai dit : six pieds célestes, le pied étant environ un sixième d'un homme en longueur et le roi d'un pays étant celui dont ce sixième sert de modèle, et Lui, Il est le Roi du Ciel.
Ce corps se trouve dans un endroit, pas dans une pure transcendance. Bèze et St. François de Sales croyaient les deux ce point de Firmiter credimus*, que ke Christ descenda aux Enfers par l'âme, résurgit le troisième jour par le corps, et ascendit aux cieux par les deux, et ils seraient donc très d'accord les deux que
l'endroit est "le plus haut ciel", et que "le plus haut ciel" ne décrit donc pas la transcendance, mais
un endroit. Le mot Ciel est dit de trois au moins divisions de l'espace totale de l'univers créé:
- 1) l'atmosphère
- 2) l'espace étudié par les astronomes
- 3) le plus haut ciel.
Comme la 2
e est plus éloigné du centre de la terre que la 1
ère, ainsi la 3
e est plus éloigné du centre de la terre que la 2
e. Plus haut veut donc dire, plus périphérique. Plus bas, plus proche du centre de l'univers, qu'est la terre, et de son centre.
À personne à cette époque ne serait venue l'idée que le ciel des étoiles serait 13 milliards d'années-lumières ou davantage en rayon, et à très peux, et ceux-ci ou celui-ci (je vise Giordano Bruno) pas orthodoxe, que le ciel des étoiles serait infini, tout court. Il était très vaste, suffisamment pour que l'extendu de la terre soit en comparaison comme un point, mais point infini, donc limité. Et au-delà de sa limite supérieure se trouvait "le très haut ciel". Dedans, Jésus le Christ est assis (ou débout, s'Il préfère se promener). Eh oui, Il n'a pas cessé d'être Homme, ni d'avoir un Corps en ascendant aux cieux.
Vu que Jésus-Christ est placé là-haut, thèse commune accordé par Calvinistes et par Catholiques, était-Il
aussi dans l'hostie eucharistique ou non? Les Catholiques, nous croyons à un miracle pas identique, mais adombré par les bilocations qu'ont vécu certains saints. Dont la Sainte Vierge au moment d'apparaître à St. Jaques en Espagne, dont beaucoup plus récemment Padre Pio, qui avait écouté la confession d'une Italienne non anglophone à Chicago, qui manquait de prêtre italophone avant de mourir - si c'est vrai, ce qui est moins assuré que l'apparition Notre Dame du Pilier. Les Calvinistes
refusaient ce genre de miracle à l'eucharistie.
Et, je ne vois pas comment ce serait affirmer la transcendance de Dieu que de ne pas Lui accorder un miracle si celui-ci s'accorde mieux avec le sens grammatical simple des mots de l'institution.
En plus, ce serait aussi affirmer la transcendance de Dieu que de refuser notre causalité par libre arbitre impliqué dans notre salut. Ici, je n'ai pas noté les mots exactes, pardon. Mais, l'idée, c'est le contraire que d'affirmer la transcendance de Dieu. C'est nous Catholiques qui affirmons que la transcendance de Dieu est suffisamment transcendante pour permettre (pas partout nécessiter!) des causes non transcendantes aussi. Dieu cause notre salut comme cause première. Notre choix le cause comme cause secondaire. Dieu pourrait le choisir comme causé uniquement par Lui-même, ou comme causé par n'importe quel cause sécondaire, mais Il a préféré de de le choisir comme causé par notre libre choix comme la cause secondaire choisie.
Pour les Calvinistes, la causalité de Dieu est tellement peu transcendante que le fait qu'Il cause implique que la Créature ne cause pas. Comme si causalité première et la causalité secondaire étaient la même catégorie.
Hans Georg Lundahl
St. Maur
Ste. Viviane
2.XII.2019
PS, comme je n'ai
vraiment pas eu une grasse matinée, je me suis même trompé sur le nom de l'auteure. Elle s'appelle apparemment,
selon Amazon, Arlette Jouanna!/HGL
PPS, l'excellent essai par Chesterton en v.o.:
G. K. Chesterton's Works on the Web : On Lying in Bed
http://www.gkc.org.uk/gkc/books/On_Lying_In_Bed.html
* St. François aurait cru ça
à cause de Firmiter credimus, mais Bèze n'était pas un Albigeois non plus!
801 429 Et tandem unigenitus Dei Filius Jesus Christus, a tota Trinitate communiter incarnatus, ex Maria semper Virgine Spiritus Sancti cooperatione conceptus, verus homo factus, ex anima rationali et humana carne compositus, una in duabus naturis persona, viam vitae manifestius demonstravit. Qui cum secundum divinitatem sit immortalis et impassibilis, idem ipse secundum humanitatem factus est passibilis et mortalis: qui(n) etiam pro salute humani generis in ligno crucis passus et mortuus, descendit ad infernos, resurrexit a mortuis et ascendit in caelum: sed descendit in anima, et resurrexit in carne: ascenditque pariter in utroque: venturus in fine saeculi, iudicaturus vivos et mortuos, et redditurus singulis secundum opera sua, tam reprobis quam electis: qui omnes cum suis propriis resurgent corporibus, quae nunc gestant, ut recipiant secundum opera sua, sive bona fuerint sive mala, illi cum diabolo poenam perpetuam, et isti cum Christo gloriam sempiternam.