Wednesday, September 7, 2011

"idiot, fripon, ne pouvais tu pas laisser la première lecture!"

Voici le lien où j'ai trouvé cette fleur de politesse:

http://aimer-jesus.com/alteration_manuscrits_bible.php

Voici le contexte:

L'altération qu'ont subi les manuscrits de la bible prend parfois des sens parodiques, c'est l'exemple de la page 1512 du codex Vaticanus , ou un scribe correcteur écris un message sur le coté se plaignant du scribe qui a altéré le texte d'Hebreux 1.3 :


Et voici ce verset, en Crampon:

Ce Fils, qui est le rayonnement de sa gloire, l'empreinte de sa substance, et qui soutient toutes choses par sa puissante parole, après nous avoir purifiés de nos péchés, s'est assis à la droite de la majesté divine au plus haut des cieux,


et cela vient de subir une altération dans le codex Vaticanus, mais regardez le contexte:

Après avoir, à plusieurs reprises et en diverses manières, parlé autrefois à nos pères par les Prophètes, Dieu,
2 dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu'il a établi héritier de toutes choses, et par lequel il a aussi créé le monde.
3 Ce Fils, qui est le rayonnement de sa gloire, l'empreinte de sa substance, et qui soutient toutes choses par sa puissante parole, après nous avoir purifiés de nos péchés, s'est assis à la droite de la majesté divine au plus haut des cieux,
4 d'autant plus grand que les anges, que le nom qu'il possède est plus excellent que le leur.
5 Auquel des anges en effet Dieu a-t-il jamais dit: " Tu es mon Fils, aujourd'hui je t'ai engendré "? Et encore " Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un Fils "?


Si c'est juste un verset qui a subi une altération, le contexte nous dit que les autres versets non altérés ne sont pas des versets musulmans. Ni l'image, ni le contexte nous dit comment l'autre lecture du verset 3 était différente. L'exclamation donne à voir comment on prenait au sérieux l'exactitude de la copie.

Le commentaire de "aimer-jesus":

Le docteur Robert Kehl de Zurich écrit : " Fréquemment le même passage a été 'corrigé' par un correcteur dans un sens et 'recorrigé' immédiatement dans le sens opposé par un autre, dépendant entièrement de quelle vue dogmatique devait être défendue dans l'école appropriée. ".


Il ne précise pas exactement pourquoi nous ferions confiance à ce docteur, sauf le seul fait qu'il est docteur. Il ne donne pas les examples que ce docteur a certainement donnés, et qui sont de moindre importance.

Il y a un exemple, Jésus interdit le divorce et le rémariage "nisi pro fornicatione" ou "nisi fornicationis causa" mais pape Innocent III cite avec un "etsi" - "nisi" veut dire "à moins que" et "etsi" veut dire "même si". Après Rome à adopté la lecture "nisi" depuis l'original grec, mais gardé la doctrine de Pape Innocent III en analysant le mot fornicatio. C'est le seul endroit, et aussi des versets qui manquent en certains manuscrits, où la différence entre copies aurait même pensablement - mais comme dans ce contexte pas réellement - une différence doctrinale. Mais "aimer-jesus" à continuer:

Résumons un peu ce qu'on vient de voir :

Les originaux des manuscrits n'existent pas .
Nous ne possédons que des copies des copies de copies .., écrites des siècles après Jésus.
Ces mêmes copies ont subi un très grand nombre d'altérations et de changements dans leur texte .

Tout être doué d'intelligence arrivera à la même conclusion :

On ne peut vraiment savoir ce que Jésus avait réellement dit , ni ce qu'il a réellement fait, ni s'il fut réellement crucifié , ni s'il a été ressuscité .


C'est profondement malhonnête. Si quelqu'un récopie "si je serais là, on se verra" comme "on se verra si je serais là" on ne change pas le sens. Si on change l'orthographe "chasteau" en "château" on ne change pas le sens. Dans ce lieu, où on nous présente une querelle verbalement violente entre lectures, il n'y a aucune indication que le sens ait été changé. On cite Bart Ehrmann à propos des quelques versets où le passage a été non trouvé dans un petit nombre des manuscrits, dont on n'a pas retenu "la lecture" ou plutôt "non-lecture" de ces passages, mais où les modernes contre toute vraisemblance se trouvent eux-mêmes mieux dotés pour savoir la bonne lecture que les gens qui avaient une pléthore de manuscrits:

“ Il serait sans doute faux d'affirmer - comme le font parfois les gens - que les changements dans nos textes n'ont pas de réelles influences sur ce que les textes voulaient dire ou sur les conclusions théologiques qu'on peut en déduire . nous avons vu en fait que que c'est juste le contraire qui se passe . dans certaines instances , le sens dépend entièrement de la manière dont on résout un problème textuel : Jésus était il un home nerveux ? Etait il complètement effondré en face d la mort ? a il dit aux disciples qu'ils pouvaient boire le poison sans que cela ne leur fasse mal? avait il laissé partir la femme adultère avec seulement un doux avertissement ? la doctrine de trinité a elle été citée explicitement dans le nouveau testament? Jésus est il nommé le Dieu unique dedans ? le nouveau testament indique il que même le fils de Dieu ne connait pas quand viendra la fin? les questions continuent et continuent..." ([Misquoting Jesus par Bart D. Ehrman page 207-208] ).


Notons que Bart Ehrmann, à différence notable de "aimer-jesus" n'y énumère pas les récits cruciaux comme crucifixion ou résurrection. Notons que c'est juste un passage chez St Jean faisant mention de la Trinité qui est regardé par les modernes - à tort - comme douteux, tandis que la fin de l'évangile selon St Mathieu ne fait aucune doute. Notons que la réponse à question rhétorique après question rhétorique est simplement oui, ce passage existe.

Ou encore non, il l'interprète mauvaisement, comme "effondré devant la mort" - celui de Lazare - est bien vrai, mais mal interprété en "homme nerveux". Car la vraie raison est qu'il était venu détruire la mort il avait créés les hommes sans la mort. Et Notre Seigneur n'avait pas les réaction que les gentlemen occidentaux cultivent depuis les Lumières, mais des réaction plus émotives, comme encore les Palestiniens d'aujourd'hui. Mais ça dépasse les questions textuelles.

Par contre, le Qoran des Musulmans a des problèmes bien pires: l'Arabe n'avait pas son écriture complète au temps de Mahomet, il y a des finesses qui ont été inventées après pour remédier à la transmission douteuse du Qoran, tandis que pour le Grec on avait déjà eu tant des poètes payens ayant vécu des siècles avant les doctes d'Alexandrie (800 avant Jésus Christ contre 200 avant Jésus Christ), que ceux-ci avaient resolu les signes à mettre pour éviter toute ambiguité, les auteurs avaient déjà accès à une langue parfaite.

On fait valoir que les manuscrits originaux - des évangiles par exemple - n'existent plus, c'est vrai mais ce n'est pas faux pour Jules César De Bello Gallico non plus, ni pour - le Qoran. Il n'y a pas d'hommes sensés qui exigent la survie du manuscrit original comme preuve quand la tradition textuelle est bien suffisante.

Hans-Georg Lundahl
Reims
7 sept 2011
Veille de la Nativité de
la Sainte Vierge.