Friday, November 12, 2010

Nouvelles questionnettes de philologie


Blanc en verlan

La règle première du verlan est: en disyllabes échanger la position des syllabes.

"Lan-ver" ("l'envers") > "verlan".

Pour mon oreille d'étranger, donc fautive, "noir" = "nou-ar" et devrait donc donner "arnou". Pour les oreilles françaises "noir" = "nouar" = juste une syllabe, = la règle première n'est pas applicable. Comme pour "beur", qui est déjà en soi verlan.

La règle deuxième dit qu'un monosyllabe C1VC2 - ou surtout C1aC2 se retourne C2euC1: "femme"="fam" > "meuf", "(a)rab(e)" > "beur".

La règle troisième semble applicable aux adjectifs: "louche" > "chelou".

D'abord, "louche" est normalement un monosyllabe: "louch'". Ensuite la consonne finale est traitée comme le debut d'une autre syllabe: "lou-che", ce qui permet l'application indirecte de la règle première: "che-lou". Item pour "noir" > "noi-re" > "re-noi", item pour "beur" > "beu-re" > "re-beu". Louche et noir sont adjectifs. Beur est substantif, mais comme nom ethnonyme est applicable en adjectif. J'opte pour l'analyse "noi-re" (correcte dans la prononciation académique) et "beu-re" et "lou-che" (inexistants) en tant que formes au moins théoriques du féminin comme base de "re-noi" et "re-beu" et encore "che-lou". D'où ma conjoncture: le verlan de "blanc" doit être "cheblan": "blanc" > "blanche" > "cheblan".

martyr et martyre:

  • la personne est un ou une martyr (lat. hic vel haec martyr)
  • la confession hardie jusqu'à souffrir une mort imposée est un martyre (hoc martyrium)

1 comment:

Hans Georg Lundahl said...

Diverses questionnettes ... qui donnent aussi lieu à l'index d'une série d'étymologie et d'orthographe.