Avant de répondre, toujours en compagnie de Frédéric Chaberlot, notons d'abord une autre divergence entre deux paradigmes. Pour les Anciens Grecs, la Guerre de Troye était hors doute un fait historique. Hérodote et Thukydide le discutent en tant que tel. Mettre en doute le Cheval de Troye est à peu près la limite de scepticisme que montrent les anciens à son égard.
Pour un "nous" dont le célèbre connaisseur d'Homère qu'était Bowra se garde de préciser les débuts (et les débuts ne sont pas la christianisation, non, mais beaucoup plus tard que ça), Homère cesse d'être du tout une source fiable et les événements et personnages doivent être confirmés au moins en partie par d'autres sources avant qu'Homer soit réadmis comme source. Heureusement Bowra écrit qu'on a bien retrouvé Atrée et Étéoklès dans des sources hittites (Étéoklès égalant ÉtéFokleFes - F=digamma - sa forme en hittite est Tavaglavas!) et les Achéens et les Danaoi aussi. Alors, réadmettons Homère dans les sources historiques. Bowra se montre très méfiant et dans sa comparaison avec les légendes germaniques il se montre autant mal informé que méfiant: Chlochilaicus serait Danois (il était Geat, c'est à dire Goth, ce que plus tard sera un des peuplades d'origine de la Suède, mais pas du Danemark) et son néveu serait une fable (comme Hercule, Beowulf était très fort: capable à nager à travers le Catégat et capable de tuer deux ogres en lutte libre, ce que les universitaires en 1930 - à l'exception peut-être des Inklings, mais ils ne s'exprimaient pas de cette façon dans leurs écrits académiques - trouvaient normalement "fabuleux"). Évidemment - pour reciter l'exemple de Beowulf - ce "nous" n'inclut pas le poëte du poëme de Beowulf qui lui faisait remonter les ogres et les autres êtres monstrueux - dont peut-être Bowra - à Cain. Assez probablement symboliquement ou moralement, vu qu'une lignée purement caïnite après le Déluge est exclue. Ce poëte était Chrétien.
Retournons à notre bon Chaberlot. La gravitation universelle d'apèrs Newton aurait alors été réfutée, falsifiée à ses débuts, mais on y croit quand même aujourd'hui. Et il ne dit ni comment on avait falsifié ni comment on a de la suite réhabilité la gravitation. Ce n'était certainement pas en faisant tomber une cuiller, vu que le paradigme pré-newtonien ne niait pas que les objets solides tombent par l'air jusqu'au sol ou jusqu'à un obstacle entre l'objet et le sol, telle une table. Mais ceci n'était pas son seul exemple contre le falsificationnisme. Il y en a encore deux:
... ou encore des observations qui, apparemment, falsifient une théorie, sont mises en attente et la théorie maintenue (c'est le cas de l'avance du périhélie de Mercure dans le cadre de la mécanique céleste du XIXe siècle); ...
Quelque mémoire me dit que ceci était un des exemples en faveur de l'Einsteinisme. D'ailleurs, pourquoi n'a-t-on pas fait de même avec le Géocentrisme après les observations de Bessel et Herschel? Bon, si c'est en faveur de l'Einsteinisme il paraît que c'est contre la mécanique céleste plutôt classique. Donc également en faveur du Géocentrisme. Mais là je ne me souviens pas du tout des détails.
... ou enfin une théorie considérée comme falsifiée pour une certaine catégorie de phénomènes est toujours utilisée par les scientifiques pour les catégories où ils estiment qu'elle est valable avec une bonne approximation (c'est le cas de la physique du XIXe siècle pour la grande majorité des phénomènes macroscopiques).
C'est à dire ce qu'un produit fier de l'école de Jules Ferry mettrait en objection contre mon Géocentrisme est en fait une chose que les scientifiques ne considèrent plus comme la vérité, mais comme uniquement un modèle commode, proche de la vérité. Eux-mêmes, ils prétendent plutôt l'Einsteinisme ou la Physique Quantique comme la vérité, mais celle-là trop complexe pour être comprise d'un coup. Donc ils admettent Newton comme une bonne approximation de la vérité.
Mais ceci est un peu à double tranchant. Si une fausse théorie peut avoir un côté où elle est "une bonne approximation", alors il devient impossible de prendre une théorie et de la vérifier avec un seul expériment. Car l'expériment peut très bien être sur le côté d'une fausse théorie où elle est une bonne approximation. Chaberlot a très raison de dire que chaque expériment porte sur un ensemble de théories.
Donc, je peux très bien offrir une autre, et tant que les expériments ne tranchent pas entre la mienne et celle des scientifiques, je peux dire que les expériments qu'ils font portent sur le côté que leur théorie a en commun avec la vérité, avec la réalité, qui pourtant est globalement mieux exprimée dans la mienne. Rien dans l'épistémologie de Chaberlot pourrait me l'interdire après ceci. On pourra bien me dire que ma théorie dans ce qu'elle n'a pas en commun avec celle des scientifiques, n'est pas une théorie scientifique tant que je ne prédis pas le résultat d'une expérience qui falsifie la leur, je pourrais très bien répliquer que la leur en ce qu'elle n'a pas en commun avec la mienne n'est pas une théorie scientifique tant que les scientifiques ne font pas une prédiction correcte en conflit avec la mienne.
"Mais toi seul contre tous ces scientifiques?"
En science ce n'est pas le nombre d'adhérants qui décide, en bon droit, mais les preuves, les arguments.
"Et tes observations sont meilleures que les leurs?"
Si l'on parle d'observations fait par les cinq sens et leur prolongations que sont certains instruments, certainement pas.
Plutôt j'utilise leurs observations, je comptabilise celles qu'ils rejettent comme illusions, je corrige leur logique. Car désolé de le dire, mais les scientifiques qui peuvent accepter que la simultanité n'existe pas ou des mathématiciens qui nient l'axiome des parallèles qui ne se croisent pas, ou les historiens des sciances et des mathématiques qui affirment que les Grecs ne comprenaient pas que pi était "un nombre irrationnel" (tandis qu'en réalité ils comprenaient très bien que le diagonale du carrée ou le diamètre du cercle sont incommensurables avec les circomférences, mais ils ne parlaient pas de la rélation comme d'un nombre simplement) - tout ça ne me paraît pas être à la hauteur de la bonne logique.
Mais prenons des examples. Heureusement Chaberlot nous en fournit.
... les deux nouvelles théories [de Lindblad et Oort, sur la rotation galactique] proposent un nuveau modèle de la Voie Lactée. En particulier elles stipulent que le centre galactique doit se situer dans la direction de la consetllation du Sagittaire à environ 10.000 parsecs (36.000 années lumières), et que le cente doit être constitué d'une agglomération stellaire plus dense qu'ailleurs dans la Galaxie. ...
Mais, entre 1925 et 1930 les compatages d'étoiles effectués dans la direction du Sagittaire (ceux de l'astronome hollandais Pannekoek notemment) ne montrent aucune agglomération stellaire mais au contraire une diminution de la densité des étoiles dans cette direction, ...
Ici vient une phrase qui m'est mal compréhensible:
... comme d'ailleurs dans n'importe quelle direction...
Mais dans chaque direction la Voie Lactée montre plutôt une densité augmentée des étoiles, par rapport aux directions extérieures de la Voie Lactée, non? Passons:
Devant cette contradiction, un inductiviste ou falsificationniste naïf devrait conclure que soit les théories de Lindblad et Oort sont erronnées (et doivent donc être rejetées), soit que les comptages d'étoiles ont un biais inconnu (et, en l'état, ne doivent pas être considérés comme pertinents).
Les astronomes font donc une théorie ad hoc sur un nuage de gaz inconnu. Et en 1930, quelle théorie est accueillie en triomphe? Voyons:
Mais suggérée ne veut pas dire démontrée et, comme on le sait, ce genre de considérations ne furent entérinées qu'en 1930 par la découverte de Trumpler.
Vraiment découverte? J'aimerais regarder son papier.
En résumé, les astronomes ont eu raison de maintenir leurs théories bien que des évidences observationnelles incitassent à les abandonner.
!
"les astronomes ont eu raison de maintenir leurs théories bien que des évidences observationnelles incitassent à les abandonner"!
Elle est belle, l'empirie!
À part Oort et Lindblad, il y a une autre raison quasi "ultérieure aux preuves directes et observationnelles" pourquoi le papier de Trumpler a été très bien accueilli. Sans l'extinction stellaire - j'ai peut-être déjà dit - dans un univers infini avec des étoiles en chaque direction on recevrait lumière de partout et on ne verrait pas du noir entre les étoiles. Or, on voit du noir entre les étoiles, donc, soit l'univers est fini, soit ... il y a de l'extinction interstellaire. Et un univers fini a l'inconvénient que la gravitation est universelle et ne baisse jamais à nulle quelle que soit la distance, donc soit l'univers a un début, soit on serait déjà coincé entre toute la matière de l'univers rassemblé depuis longtemps dans un point. Ou si on croît que ce point donnerait automatiquement naissance à un nouvel univers, qui se contracterait et ainsi de suite ad infinitum (comme le propose notemment Carl Sagan) cette série devait avoir un début aussi, ou encore l'expansion de l'univers être arrêtée sans perte de matière chaque fois et donc nécessairement, car autrement on serait déjà depuis des éternités en panne de matière. Donc une excuse de regarder l'univers comme infini était très bienvenu.
On est d'ailleurs à l'époque où Georges Lemaître propose le Big Bang à Einstein.
Et maintenant Chaberlot vient à la question s'il y a une différence intrinsèque à la nature de la pensée scientifique vis-à-vis le bon sens ou non. Il prétend si je l'ai bien compris - suivant en ceci Gaston Bachelard alors - que oui. Il prend la cosmographie comme exemple. Il dit en effet que sans quasi saute épistémologique dehors du simple bon sens commun on ne serait jamais arrivé à notre cosmographie moderne. Et là je pourrais acclamer cette honnêteté et dire: alors, refusant de sortir du bon sens commun, je refuse donc aussi la cosmographie moderne. Voyons si je réussis avec le détail souhaitable.
Il fut un temps pas si lointain où l'Homo Sapiens pensait que la Terre était plate et immobile.
Carrément l'Homo Sapiens l'espèce en entier? Non seulement immobile (ce que je crois toujours et d'autres avec moi) mais aussi plate (erreur démontrée comme telle par Ératosthène et Magellan)? Mais d'où veut-il savoir ça?
Certaines des vieilles civilisations ont effectivement eu une cosmographie de terre plate. Il paraît que les textes sacrées du Bouddhisme et du Jaïnisme décrivent la terre très explicitement comme un disque dont le centre serait la montagne Méru (ne pas confondre avec un lieu dans l'Oise). La mythologie nordique nous décrit la terre comme un disque entre les flottes d'un fleuve avec un monstre qui mord sa queue dedans. Une cosmographie Hindou nous décrit la terre comme un disque au dos d'une tortue. Si j'ai bien compris le récit de création des Babyloniens, la terre devait avoir un côté submergé et un côté "plat" dans le sens d'être circonscrit par les flottes.
On m'avait dit que la Bible décrive aussi la Terre comme plate. C'est faux. On venait de préciser livre d'Hénoch et les III ou IV livres de Machabéens. Je viens de regarder le livre astronomique dans le livre de Hénoch. Un lecteur non avisé croyant déjà la terre plate ne se verrait pas contredit par ce texte. Mais il n'est nul part dit que la terre soit plate. Que l'année ait exactement 364 jours (4*91) n'est pas vrai en notre époque mais peut l'avoir été à l'époque de Hénoch. Et la même observation - quoiqu'il en soit ds derniers livres des Machabéens, que je n'ai pas encore regardés - vaut pour les livres tenus comme canoniques par le Concile de Trente. Les quatre coins de la Terre peuvent très bien être quatre coins "du Continent", de ce qu'on appelle en Géographie Le Vieux Monde: Europe de Nord-Ouest, Afrique de Sud, Indochine ou même "Australie" (si l'île Ulimaroa et l'île de Tasman furent tardivement coupées du continent) et le Kamtchatka avec Corée et Japon. Nul besoin de nier la rondeur de la terre pour croire l'inerrance biblique. Nul besoin de tout.
Et même si on prétendrait les hommes de Cro Magnon et des Eyzies de Tagnac âgés de 20.000 ans environs et donc antérieures aux civilisations dont nous parlons - ce que je ne crois pas - même alors ils n'ont pas laissé d'écriture et donc on ne sait pas s'ils imaginaient la terre comme un globe ou comme une galette (l'évocation de Pannekoek comme astronome doit avoir inspiré un suédois comédien et raconteur nommé Staffan Westerberg, il m'inspire de toute façon à moi, d'évoquer cette cosmographie - dont la prédiction expérimentale serait Le Voyage du Passeur d'Aurore, qu'on le sache désormais, plutôt que le voyage bien historique de Magellan - comme une cosmographie de "terre-galette"). En absence d'écriture on ne sait pas très bien ce qu'ils pensaient des choses.
Il fut un temps pas si lointain où l'Homo Sapiens pensait que la Terre était plate et immobile. [déjà répondu] Pour induire et renforcer cette pensée, il lui suffisait de faire confiance aux faits bruts sensoriels suivants : je vois que l'horizon est plat et je ne ressens aucun mouvement sous mes pieds.
Mais s'il était capable de "faire confiance à" ces deux faits bruts sensoriels - et le troisième que voir que le soleil et la lune et l'orion bougent - et d'induire de là que la terre est plate et immobile, alors il était aussi scientifique que d'être capable de se faire une idée de l'implication expérimentelle de la terre plate : Le Voyage du Passeur d'Aurore. Nous voyons pas mal de mythes - pas de légendes héroïques décrivant les héros en interaction historique mais légendes soit divines soit des héros solitaires - nous donner un Ersatz de cet expériment. Ce qui est déjà un aveu d'une réflection scientifique.
Comme Valérian et Laureline (et Han Solo, et Dr Spock, etc.) sont un Ersatz pour un vrai voyage spatiale dans un autre système solaire nous permettant une vraie observation héliocentrique.
Plus tard, notemment dans l'Antiquité grecque (mais ailleurs aussi sans doute), certains observateurs ont recolté des faits peut-être moins bruts mais qui s'avèreront surprenants pour les tenants de la terre plate.
Serait-ce ici une erreur typographique "des faits peut-être moins bruts" pour un intenté "des faits peut-être pas moins bruts"? Ça serait une honneur pour la clarté de pensée de Chaberlot!
Plusieurs de ces faits ont été compilés par Aristote dans son ouvrage Du Ciel:
- 1. Quand un navire s'approche de la côte depuis l'horizonn apparaît d'abord le haut du mat, seulement ensuite le reste du navire.
- 2. Le ciel étoilé change d'aspect selon la latitude du lieu d'observation.
- 3. Lors des éclipses de Lune, l'ombre de la Terre sur la Lune est de forme circulaire.
- 4. Les Indes et Gibraltar se rejoignent.
Nous constatons que les faits 1 à 3 sont toujours considérés comme valables, tandis que le 4 montre qu'Aristote faisait trop de confiance en ses informateurs et qu'il n'avait pas une idée claire des dimensions terrestres.
Le dernier point dépend de ce qu'Aristote entendait par "Les Indes et Gibraltar se rejoignent." Les deux lieux sont en effet plus proches que s'ils avaient été séparés par les mêmes contrées sur une terre plate. N'ayant pas eu l'occasion de lire le tout du De Caelo (à mon époque à la fac j'avais tellement de soucis avec la langue grecque en soi, je n'ai toujours pas une maîtrise fonctionnelle comme je l'ai pour le latin), je ne peux pas me prononcer sur ce qu'il faudrait en penser.
Une lecture superficielle de l'argumentation d'Aristote ... pourrait accréditer la thèse selon laquelle Aristote ne fait qu'utiliser une banale induction, certes plus systématique mais finalement simple extension de l'induction utilisée par les tenants de la terre plate. Le passage de la pensée "la Terre est plate" à la pensée "la Terre est ronde" serait donc continuiste.
Elle est une rupture d'application de méthode, mais pas une rupture de méthode, dirais-je. Je me tiens à cette "lecture superficielle" donc, jusqu'à ce que le contraire soit prouvé.
En fait, une lecture plus attentive et une connaissance plus approfondie de l'œuvre d'Aristote montrent que le Stagirite fait un usage bien plus subtil du complexe empirie-théorie que le commun des mortels.
Dans ce cas, ça serait vrai pour les premiers tenants explicitement d'une terre plate aussi.
Pour dépasser l'obstacle épistémologique de la Terre plate ...
Une terre plate n'est pas un obstacle épistémologique plus que n'importe quelle autre erreur.
... afin de prouver que la Terre est ronde, Aristote utilise la rationalité d'une manière radicalement différente de la plupart de ses contemporains (il ne s'appelle pas Aristote pour rien).
Aristote se serait donc pris pour un Übermensch en épistémologie? Juste parce que les scientifiques modernes ont l'air de se prendre pour tels? Bien, non. Il utilise la rationnalité d'une manière sensiblement différente de la plupart de nos contemporains, serait plus juste. Parce qu'il a une terminologie devenue désuète depuis - comme le dit notre auteur ailleurs - l'époque de la Renaissance. Ça peut donner un des deux effets sur un lecteur moderne: soit il prend Aristote pour un fou, soit quand il voit que ce n'est pas le cas il l'érige en "génie" - un mot qui avait assez peu de sens pour Aristote, qui refusait d'ériger Socrate et Platon en "génies" avec son fameux "amicus Plato sed magis amica veritas". Chaberlot tombe dans la seconde piège. Mais un des courants de la pensée d'Aristote est précisément de révaloriser la pensée populaire, sous-estimée par Platon.
Par exemple, compiler différentes observations pour les comparer et en analyser la pertinence constitue déjà une action qui tranche singulièrement sur le fonctionnement habituel de tout un chacun, même encore à notre époque.
MÊME encore à notre époque? Surtout à notre époque, pas dans chaque chose, mais dans les choses scientifiques. Parce que notre époque est imbu du sens que ça est le boulot des scientifiques, ils l'ont déjà fait pour tous les autres, et on va tous dans l'école, non pour apprendre l'Iliade et l'Odyssée (comme à l'époque d'Aristote et de Platon en Attique), ni pour apprendre la recherche scientifique, mais pour en apprendre les résultats supposément vérifiés jusqu'au bout. Bon nombre vont des leçons de science et des maths avec un sentiment de sursatiété, non parce que serait l'effort intellectuel trop grande, mais parce que ce ne sont pas les matières en lesquelles on aime utiliser les facultés de cette façon. (Et les matières dans lesquelles ils aiment les utiliser ne sont peut-être pas celles qui interessent M. Chaberlot). Et après ils sont prêts à répéter dogmatiquement ce que leur raconte le prof de sciences et tenir chaque voix opposante pour une folie. Parce qu'on a été obligés d'étudier les sciences sans en avoir la curiosité et l'interêt. Moi, j'avais encore faim après mes cours de sciences.
La phrase "même à notre époque" trahit une vision d'une rationalité des hommes grandissante. Un peu comme le fait que pour lui le procédé des scientifiques du passé ne semble pas trahir une faille dans la rationalité de leurs théories mais dès que la méthode conduit à la thèse aujourd'hui acceptée, c'était pour lui une bonne épistémologie. On ne cultive pas le syndrome d'Übermensch dans l'épistémologie impunément : voici le châtiment. Une naïveté béate digne d'un pied-noir exalté pour qui les leçons de l'école de Jules Ferry sont le non plus ultra en vérité, voie et vie. (Certains ont entre-temps compris que c'est Jésus qui est la Vérité, la Voie et la Vie, d'autres non).
J'allais écrire une analyse détaillée des arguments de Chaberlot pour l'héliocentrisme (et avec : le "dépassement du bon sens" pour ainsi dire), mais fatigué des heures d'écriture je le laisse pour demain, si Dieu le veut.
Hans-Georg Lundahl
Bpi Georges Pompidou, Paris
St François Xavier
3-XII-2012
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