Dans son livre La science est-elle un conte de fées? cet auteur - auquel je reviens (j'aurais ceci et encore un essai à écrire avant de lui transmettre mon petit dossier) - se veut distancé de l'éthique scientiste ou de la croyance dans le sciences et le progrès.
D'un côté on pourrait se demander, en ne pas croyant en Dieu, quoi est-ce précisément qu'il reconnait comme base ultime de l'éthique humaine, c'est-à-dire, pour quelle raison y a-t-il une éthique. Cette question n'est pas identique à l'autre, sur quelles considérations il fonde la sienne, mais une théorie incorrecte quand au pourquoi-y-a-t-il-l'éthique peut donner une confusion dans cet autre niveau aussi.
De l'autre côté, c'est de ça que je reviens maintenant: si son éthique n'est pas identique au "profit / croissance maximum physique en prestations fournies par les technologies fournies par les sciences, à quel que soit le prix, et par là la dominance des scientifiques sur les sentimentaux" on se demande s'il ne s'égare pas quand même.
Il y a un chapître sur les questions d'éthique, mais il y a des choses dans lesquelles il évite de répondre.
Récemment on a eu le Téléthon, et l'admission que partie des fonds cueillis par la générosité allaient à la recherche sur les embryons humains et à leur exploitation comme cellules souches. Frédéric Chaberlot, est-il conscient que l'éthique reliegieuse, ou plutôt plus précisément chrétienne et catholique, regarde ça comme relevant du meurtre et de profanation de cadavre? Que dit-il sur un prêtre qui observe, que les enfants portraités comme sains à cause du Téléthon, n'ont jamais été malades, qu'ils ne sont pas le résultat d'une guérison, mais d'une sélection qui a tué les autres?
Aujourd'hui je lis dans PRÉSENT que l'état n'oblige plus les institutions français de reconnaître les degrés académiques issus par des instituts qui relèvent du Vatican? Frédéric Charberlot, est-il prêt à défendre pas seulement cas par cas mais en principe l'égalité des universités tenues par le clergé?
Une fois toutes les universités étaient tenues par des pouvoirs publiques chrétiens et la Sorbonne très directement du clergé, c'est à dire de l'évêque de Paris. Que dit-il sur l'évêque Étienne Tempier qui s'est mêlé assez étroitement dans les choses académiques avec la condemnation de certains livres assez populaires mais aussi de 219 thèses assez répandues, le dimanche de laetare début mars en 1277 (date qu'on comptait à l'époque comme encore 1276)?
À côté de ça, ça devient un peu ringarde de parler sur des clercs comme Aringarosa ou le Camerlengo dans les deux romans de Dan Brown. Les clercs ou laïcs catholiques conservateurs ou intégristes qui se mêlent dans le débat ne le font pas sur la base d'un "non" à la science prise en bloc. Ils le font sur la base d'un non beaucoup plus spécifique que ça. Un non à l'avortement, à la contraception, à la récherche sur les embryons humains, à la recherche sur les cellules souchers issues des embryons humains, parfois aussi un non à l'évolution comme théorie et à l'héliocentrisme comme théorie, parfois aussi un non aux greffes d'organes vitaux issus de "cadavres" dont la circulation a cessé dans le cerveau mais dont le cœur bat encore.
J'aimerais savoir si Frédéric Chaberlot se montrerait aussi conciliant sur ces points là que sur le liste assez fantaisiste des conflits ou conciliations entre science et spiritualité qu'il offre dans son chapître Un Mythe Moderne.
Dans ce chapître, il cite un script par Carl Sagan et Ann Druyan et basés dessus un roman et un film de Robert Zemeckis (Zemecki?), à savoir Contact. Je viens de regarder sur un site créationniste un article pourquoi il est important pour un Chrétien de savoir d'où Caïn avait son épouse, un des raisons est que dans ce film Ellie Arroway est citée comme disant avoir perdu la foi quand elle s'est penchée sur ce problème. La réponse créationniste (que je modifie en point quatre pour tenir compte de la loi canonique catholique) est que:
- 1) La femme de Caïn était probablement sa sœur, à la limite sa nièce.
- 2) Ceci était un corrollaire nécessaire du fait que l'humanité commence avec un seul couple, en dernier analyse un homme, car Éve vient elle-même d'Adam.
- 3) Il n'y a pas d'inconvénient génétique, puisque ces premiers générations humaines n'avaient pas encore les défauts génétiques (ou mutations néfastes) qui, par réproduction entre des proches risquent d'être doublés et de faire surface avec comme résultat un individu gravement malade, ayant le gène maladif des deux parents.
- 4) Vues à la fois la nécessité de permettre frères et sœurs qui dans cette génération là étaient les proches les plus éloignés de se marier et la possibilité de le permettre en absence de mutations si proche à la source génétiquement oparfaite de l'humanité, Dieu n'a pas montré une quelconque incohérence en permettant à par exemple Seth et Caïn d'épouser des sœurs et en interdisant plus tard aux autres de le faire, par exemple dans la loi de Moïse ou la loi canonique qui tient compte des interdits d'inceste dedans, mais qui ajoute aussi, depuis Decretum Gratianum (interdit d'épouser cousins plus proches que sept, plus tard quatre degrés depuis l'ancêtre commun jusqu'aux contrahents ou jusqu'au contrahent les plus proche de l'ancêtre).
J'aimerais savoir si Frédéric Chaberlot trouve quoi que ce soit malhonnête dans cette réponse créationniste, et s'il soupçonne en quoi que ce soit Carl Sagan d'une malhonnêteté ou stupidité opiniâtre en posant le problème ainsi. Donc, qui est selon lui l'intellectuel honnête et qui est intellectuellement malhonnête (soit les deux parties honnêtes, soit la malhonnêteté chez Sagan, soit la malhonnêteté chez les créationnistes - car c'est difficile d'imaginer que les deux parties soient à la fois malhonnêtes à propos la lecture de la Genèse en regards à la génétique et à la morale dans cette question).
Ceci sont le genre de conditions que je pose avant de me permettre de trouver les scientifiques étiques et cohérents et honnêtes et bienfaisants - et le genre de raisons pourquoi je les trouve parfois immoraux, incohérents ou malhonnêtes, malfaisants. Pourrait être bien de poser son apologétique pour "le projet scientifique" (plus ou moins dans sa forme actuelle) sur un terrain qui tient compte des critiques vraiment là parmis les vraiment moins enthousiastes.
Mais bien-sûr, on apprécie que Chaberlot n'ait pas de parti pris si le rechauffement climatique existe, s'il soit lié aux effets de dioxyde de carbon et si les humains sur terre devraient en produire moins et si les gouvernements devraient mettre leurs efforts environnementalistes plutôt dans ce sens là. - Il y en a qui ne sont pas du tout environnementalistes, il y en a, comme moi, qui redoutent plutôt les déchêts nucléaires et de la pharmacopée.
Hans-Georg Lundahl
Bpi, Georges Pompidou
Bx Urbain V, Pape
19-XII-2012
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