Saturday, December 25, 2010

Cratylus redivivus ...

Quand un enfant babille elle-enne, est-ce qu'il nomme sa tante (ou sœur ou même mère) Hélène? Elle voudra le croire. Si elle est belle, elle a raison. Car jamais chose laide peut être bien dénommée elen. Il y a des Hélène qui sont laides comme il y a des Jean qui sont grossiers ou des Georges qui ni ne prient ni ne luttent ...

Bon, selon la vérité chrétienne, nous fêtons qui le logothète primaire parmi toute créature raisonnable, leur créateur, est devenu un enfant qui babille.

Avec les syllabes qui n'ont jamais bien dénommée chose laide, je vous renvoie aux eaux de Cuivienen dans le mythos de Tolkien. Le premier mot pourrait être un babillement d'enfant: el. Et il se prononce tout juste quand le peuple commence à exister. Il veut dire "regard là", comme "en" en latin, il veut aussi dans la forme développé en elen dire étoile. Comme pour réunir l'enfant qui babille et les trois rois mages. Si le myth grec réunit plusieurs inspirations de la Genèse, la mythologie pour Angleterre est endettée à l'évangile, plus précisemment celui ou ceux d'aujourd'hui. Car il y en a trois.

Un chrétien (ou une chrétienne) aussi ami de Tolkien faisait une carte de Noël avec l'étoile et les trois rois mages et la salutation elfique - les elfes sont le peuple réveillé à Cuivienen, les logothètes dans le myth de Tolkien:

elen síla lúmenn'omentielvo
(une) étoile brille sur (l')heure de notre rencontre


JRRT aurait apprécié, car dans un autre livre il donne la langue quenya aux lutins du père Noël - un homme immortel qui a vécu depuis le début de l'ère chrétienne, qui est donc créé pour célébrer son créateur devenu homme.

Mais là on peut se poser des questions sur la qualité logothétique du quenya. Est-ce que les verbes que Socrate énumère comme ayant un R puisque mouvementés sont les verbes qui contiennent un R en quenya aussi? J'ai oublié la plupart des choses apprises là-dessus dans le bon cour de quenya par Helge Fauskanger. Il y a un terrain pour des tolkienistes plus experts à discuter. Au moins nul doute que Tolkien, en tant que logothète d'une langue à construire avait des ambitions cratyléens: l'épisode connue où il hésitait entre la diphthongue ae et la diphthongue oe et que le regard d'un oiseau (qui devait avoir l'un ou l'autre dans le nom sindarin ou noldorin pour oiseau) le décida très résolument pour ae.

Tolkien n'est pas le seul de s'interesser pour Cratylus, semble-t-il. J'avais lu quelque part dans le sud-ouest une œuvre où la première langue de l'humanité serait un amas de quelques très peu de syllabes (at, al, am, ab ...) dont chacune aurait un sens idéologique ou émotionnelle plutôt que concret et notionnelle. Encore une des tentatives échouées de donner une explication évolutionniste à la langue humaine.

Si Dieu peut faire ou pourrait avoir fait qu'un crossoptérygien ait de postérité amphibienne, il peut avoir créé l'un comme l'autre de rien ou des matériaux de la terre. Si Dieu peut faire ou pourrait avoir fait qu'un être adulte babillant ses sentiments sans vrai lexique puisse avoir Cicéron et Thukydides dans sa postérité, il peut également avoir créé Adam avec le don d'une langue déjà faite - il n'avait qu'être le logothète pour les animaux. C'est le deuxième Adam qui est logothète pour l'Univers. Et ce qu'est plus: son créateur.

Hans-Georg Lundahl
Jour de Noël, MMX
Georges Pompidou/Paris

Tuesday, December 21, 2010

Grec et Latin, deux langues deux destins

Je viens de lire parti de La Naissance du Français.

Environ l'an 600, les évêques en concile décide de récommender un style bas de langue pour la prêche: celui que comprend le peuple. Venire habes plutôt que venies. [De] mansionem/casam plutôt que domus ou domo. Qui se plaignait alors que ce qu'on écrivait venire habes se prononçait vieniraves ou vieniras? On avait l'habitude de faire une écriture plus détaillé en syllabes et plus imprécise dans les diphtongues des voyelles toniques que la prononciation réelle.

Comme si on dirait "mec plutôt qu'homme" ou "être humain plutôt qu'homme". Ou "je suis allé à Saint Jacques en ..." plutôt que "je fis chemin à Saint Jacques en ...". Et biensûr à prononcer Chuiallé ... en écrivant "je suis allé".

L'an 813 ils décident (c'est dans le nord des Gaules) de traduire le sermon en "linguam romanam rusticam". Une autre langue à côté du latin ou de la langue "theutisca". Viendras plutôt que venies.

Précisement comme si on dirait à un prêtre ayant fait l'école française sans latin de traduire systématiquement "viendras" en "venies" et c selon les observations sur la langue latine.

Pour le grec ce n'est pas pareille du tout, on a gardé la glossa katharévousa jusqu'en les années 1970' comme langue officielle. Quitte à qui le voulait de supplémenter les lacunes de l'attique pur néotestamentaire (quand même glossa et non glotta!) de soi-même ou de l'interlocuteur ou correspondant par quelque terme tamponné comme δnμoτιkn.

Et pourtant le premier écrivain en Gaule, Caesar et un des derniers, Camus sont séparés par autant de siècles que Δíωv Kaccιoc de Kazantsakis.

Ceci a un corrélat: dans le huitième siècle, la compétence du latin a du être jugé très différemment par un gaulois et un byzantin. La prétention que "les latins ne comprennent plus leur propre langue qu'à peine, encore moins la notre" doivent être pris comme compétence populaire quant aux langues classiques.

Il y a biensûr des érudits restés en place qui ont maitrisé les langues écrits de leur forme classique, sinon en Gaule au moins en Angleterre (où la langue parlé était proche de la theutisca) et même chose à Reichenau en les Allemagnes. D'où la vacuité complête comme argument théologique "les latins ont mal compris ça, ils ne parlaient plus grec" - même si les diplomates du βacιλeυc ont effectivement constaté ça en place, ça n'a rien à dire sur la compétence lingustiue d'un théologien.

L'argument devient biensûr encore plus spécieux quand on considère pour telle théologoumène - l'Immaculé Conception - que dans ce cas là, les russes auraient souffert de la même incompétence linguistique. Et alors? À Constantinople il y avait des doctes qui pouvaient traduire la phrase grèque en Conceptio Immaculata ou en Conceptio Ste Anne selon ce que voulait dire la phrase grècque. Et quand on introduit une fête de Constantinople, on fait biensûr un effort raisonnable de s'informer sur la signifcation exacte de cette fête. Ce ne sont pas juste nous les Latins qui croyons l'Immaculée Conception, c'étaient les Russes aussi, jusqu'à recevoir le Skirgeal en 16671.

Mais, qu'il s'agisse de ceci ou d'une autre question, ça fait temps que les byzantinistes cessent de faire valoir "malentendu des latins à cause de leur incompétence linguistique". Les byzantins de l'époque, ayant un peuple où l'école donnait accès à la langue classique par Soudas, sauf pour le bas populace, n'avaient pas l'habitude de chercher un savoir linguistique uniquement chez le prêtre du village ou chez l'évêque et les moines d'une ville. Ils jugeaient selon ce que leurs oreilles dans les rues entendaient, que le peuple ne parlait plus le grec du tout ni le latin de César. Ce qui n'est pas faux, mais qui ne vaut pas comme passepartout contre les latins non plus.

Hans-Georg Lundahl
21/XII/2010
Boulogne-Billancourt

1En anglais j'ai fait un peu plus brèvement le même argument avant d'introduire le lien vers une étude approfondie sur la question: pour l'Immaculée Conception chez les Staroviéri, je renvoi par mon introduction à cette étude: Movn aγvn, movn eυλoγnμevn.

Monday, December 6, 2010

After saying I believe Romulus' founding of Rome plausible ...

... why not add I believe Aineias founded Aineia (by leaving the weak ones behind there)?

In other words, I think the Greek were right mainly about their myths.


First off a disclaimer: Greeks did not believe in the true God as revealed to the Hebrews. But neither did they necessarily believe in their own false gods as we believe the true one. Here is a dialogue about their beliefs, the bold are by a modern interviewer come to them in a time machine:

- Guys, is Zeus the son of Kronos?
- Sure thing. That is what everyone is saying anyway.
- It is in the Theogonia by Hesiod.
- And a few things by Homer too, and he lived 100 years before Hesiod.
- Of course, Homer was telling stories for the fun of it.
- And in his hymns he was paying compliments to the gods that were likely to please them. If he guessed wrong, probably Zeus forgave him, or whoever the guy is who rules the heavens.
- Yeah, ok: but how can you be so sure he was the son of Kronos?
- Oh, we are not!
- I mean Egyptians says Horus was the son of Osiris. Is Osiris Kronos and Horus Zeus, or is Osiris Zeus and Horus Herakles?
- Beats me anyway! Not sure they even know of Kronos, I mean maybe their Seth was Kronos, but he was against his brother, not against his father and his sons.
- I think they reckon Seth as Kronos the murderer and maimer. Then again Osiris as both Ouranos and Zeus. Like as same person. Anyway they are saying Horus is the new Osiris, so ... they just mixed up the genealogy a bit.
- Unless we did.
- Hear, hear, he's no patriot! Let's stick with our story and let them stick with theirs!
- And what if neither story is true?
- OK, you are a sophist, no problem.
- We cannot actually prove all that Hesiod heard from the Muses was the truth, whole truth and nothing but the truth.
- I mean poetry and dreams are a bit the same: some come by the ivory gate and some by the golden one.


At least that would have been a typical attitude from Euripides and Socrates and Plato onwards. In Athens. When Hta ceased to be a long broad Ei and became a long Iwta. By the time St Paul was preaching this attitude was taken as common sense. But when we come to Kekrops of Athens and Priamos of Troy the attitude is not quite the same. Let me cite for you "Troy Between Greece and Rome" by Andrew Erskine.1 Here goes page 3, starting last line previous page:

In what follows, I will often refer to the Trojan War and related stories as mythical. In doing so I am adopting a modern perspective, one which distinguishes myth from history, but it is important to remember that the Greeks would not have made this distinction. For them heroes such as Agamemnon, Achilles, Hektor all existed, and the Trojan War was a historical event.


To shorten I abridge examples: Thucydides was not a poet, in the sense Homer was. He was making common sense analyses of motives behind events. Including why Agamemnon was obeyed. Eratosthenes was not a poet either, he was making a Chronology, where the Trojan War was in 1184/3 BC. Pausanias doubted the Trojan horse - would Phrygians have been that gullible?, but not the war. Another source by this time inscriptions giving date after date begins with Kekrops about 1500 before Christ and has Trojan War a bit before 1200 BC. It goes on without any break to things like battle of Salamis or Alexander the Great.

The author believes the ancient ones were mistaken in this view. He argues that Aineia got its mythical founder Aineias as a juridical defence against the harrassments of Thracian tribes. If so these tribes were not very impressed. But scenes we know from the Aeneid, Aineias carrying Anchises out of Troy, were on coins from Aineia dated to 600 BC. Six hundred years before Virgil, nearly. Neither have I verified if he had any complete explanation why that city would have simply forgotten a much more recent "non-mythical"2 founder. A motive is hardly a complete explanation. At least his name would have been preserved. And then the enemies of the city would have said "but so and so, whom you call Nth successor of Aineias was the founder only N centuries ago when we had already discovered this place". I have just skimmed a few pages, if I do find anything approaching a more complete explanation, I will be back.

Hans-Georg Lundahl
Marie du III/Paris
St Nicholas day of Church Year MMXI
or 6/XII/2010 civil date.

1 I give a shorted url, which does not work in Versailles Municipal Library (or did not when I checked last), because they consider that url-burner a porn site: http://o-x.fr/iivv - the code for this one is easy to remember anyway.

2 Actually such one is non-mythic in a real sense too: no stories left about him. Unless as suggested, disguised as a mere successor of a back-projection of himself, but I find that less likely. Whether it is about Aineias and his Sixth-C. BC successors or about St Peter and his VIIth C. successor St Gregory the Great.