Les masses du soleil et de plusieurs planètes, étant considérablement plus grandes que celle de la terre ; il est beaucoup plus simple de faire mouvoir celle-ci, autour du soleil, que de mettre en mouvement autour d’elle, tout le systême solaire. Quelle complication dans les mouvemens célestes, entraîne l’immobilité de la terre ? Quel mouvement rapide il faut supposer alors à jupiter, à saturne près de dix fois plus éloigné que le soleil, à la planète uranus plus distante encore, pour les faire mouvoir, chaque année , autour de nous, tandis qu’ils se meuvent autour du soleil ? Cette complication et cette rapidité de mouvement disparoissent par le mouvement de translation de la terre, mouvement conforme à la loi générale suivant laquelle les petits corps célestes circulent autour des grands corps dont ils sont voisins.
Il avait - comme on vient de voir - déjà déclaré plus probable que la terre se meuve autour d'elle-même que de supposer vrai ce que nous voyons, que c'est le ciel qui se meut quottidiemment.
Donc il parle des vitesses de jupiter et saturne chaque année, comme déplacés à peu près avec le soleil. Les vitesses sont encore plus grandes si on suppose vraie la vue et les mouvements quotidiens avec le ciel, grosso modo avec un petit retard en arrière, quand même plus variable que celui du soleil, et même renversable par des mouvements rétrogrades, ou la planète devance au contraire le mouvement du ciel chaque jour.
Pourtant, cette difficultée prétendue se dissipe si on considère même comme possible et pensable cette toute-puissance de Dieu que nous enseigne le crédo de Nicée-Constantinople et le catéchisme de St Pie X. Ou Saint Thomas d'Aquin et Étienne Tempier, entre ces deux extrèmes.
Car dès qu'elle est pensible, il devient pensible que c'est elle qui explique cette vitesse, et alors cette vitesse n'aura rien d'inexplicable, et alors elle ne doit pas mordicus non plus être reduite à un problème de la vérité pour lequel on la rejette.
Mais en plus d'être méthodologiquement athée, Laplace souffre ici d'un lapsus dans la logique.
Car, il se sert des masses supposées des planètes et du soleil comme argument pour que ce soit la terre qui tourne autour du soleil, et pourtant ces masses mêmes - il donne uniquement des mesures rélatives, c'est à dire tel planète aurait la nième part de la masse du soleil, tel autre la oième ou la pième part - sont une conclusion complexe.
D'un côté les masses supposent l'explication héliocentrique des phénomènes (ou des observations).
De l'autre côté les masses supposent que les lois Newtoniennes appliquées mécaniquement expliquent le héliocentrisme.
Uniquement en disant d'abord avec beaucoup d'arbitraire que ces deux explications sont vrais et l'explication directe ou géocentrique des phénomènes, l'explication théokinétique et angélokinétique sont faux, uniquement par là arrive-t-il à la masse des planètes. Donc, ça devient un illogisme, celui connu comme cercle vicieux ou circulus vitiosus in probando.
L’analogie de la terre avec les planètes, confirme ce mouvement. Ainsi que jupiter, elle tourne sur elle-même, et elle est accompagnée d’un satellite. Un observateur à la surface de jupiter, jugeroit le systême solaire en mouvement autour de lui, et la grosseur de la planète rendroit cette illusion moins invraisemblable que pour la terre. N’est-il pas naturel de penser que le mouvement de ce systême, autour de nous, n’est semblablement qu’une apparence ?
Encore ce même parallèlisme arbitraire, cette-fois ci non entre illusion quottidienne et illusion annuelle (je rappelle, il avait lui-même utilisé le mot illusion pour nos observations), mais entre observateurs réels placés sur terre et observateurs anthropomorphes supposés placés sur jupiter. Or, l'argument par parallélisme est un faible argument, ce n'est pas un syllogisme correcte, c'est un argument vraisemblable apte à être pesé contre autres arguments vraisemblables - en occurrence que l'observation peut être supposée correspondre au réel, jusqu'à preuve - pas juste argument mais preuve - du contraire.
Transportons-nous par la pensée, à la surface du soleil, et de-là contemplons la terre et les planètes. Tous ces corps nous paroîtront se mouvoir d’occident en orient, et déjà, cette identité de direction est un indice du mouvement de la terre ; mais ce qui le démontre avec évidence, c’est la loi qui existe entre les temps des révolutions des planètes, et leurs distances au soleil. Elles circulent autour de lui, avec d’autant plus de lenteur, qu’elles en sont plus éloignées, de manière que les quarrés des temps de leurs révolutions sont comme les cubes de leurs distances moyennes à cet astre. Suivant cette loi remarquable, la durée de la révolution de la terre supposée en mouvement autour du soleil, doit être exactement celle de l’année sydérale. N’est-ce pas une preuve incontestable que la terre se meut comme toutes les planètes, et qu’elle est assujétie aux mêmes loix ?
Je viens dans le message passé sur le même sujet de dire, que c'est possible que pas seulement les observations et les conclusions obtenables en les supposant réelles, c'est à dire le premier livre, mais aussi d'autre choses, se trouvant dans les livres après pourraient être basées sur l'observation. Or, les "loix des mouvemens" planetaires se trouvent, avec un a-peu-près, dans cette catégorie: basées sur observation, quoique réinterprétées par l'hypothèse héliocentrique.
Ignorons pour un petit instant encore l'observateur placé sur le soleil.
Oui, les lois sont assez exactes pour chaque distance entre soleil et terre, entre soleil et telle planète (sauf, biensûr la lune). Mais ça n'empêche pas qu'entre terre et soleil, ce soit le soleil qui bouge autour de la terre, tandis qu'entre soleil et jupiter ou soleil et vénus ce soit jupiter et vénus qui bougent autour d'un soleil qui bouge déjà lui-même.
Et revenons alors aux observateurs. On observe généralement quelque chose qui semble bouger de manière différente selon ce qu'on se sente bouger un-même ou non. On observe l'approche d'une figure humaine différemment si on marche et si on ne marche pas: dans le second cas, l'approche est vu comme l'autre homme s'approchant, dans le premier les mouvements peuvent être les propres ou encore mutuels entre les deux personnes avec deux figures qui s'approchent.
Selon l'explication "le ciel est mu par Dieu chaque jour et les planètes dans leurs périodes, y compris le soleil pendant l'an, par les anges", le seul observateur sur jupiter devait être l'ange qui conduit cette planète, et le seul observateur sur le soleil l'ange qui conduit la grande lumière. S'ils savent très bien qu'ils volent avec leurs corps célestes, il ne considéront pas la terre comme quelque chose de mouvante.
D’ailleurs, ne seroit-il pas bizarre de supposer le globe terrestre à peine sensible vu du soleil, immobile au milieu des planètes en mouvement autour de cet astre qui lui-même seroit emporté avec elles, autour de la terre ?
Totalement captif dans la logique des rapports des forces, et encore oublieux du fait qu'il lui restait à ce point du discours encore à prouver que le soleil soit non seulement plus gradn mais aussi plus lourd, il décide la question par le rapport des forces. Viens-je l'autre jour de voir sur FB un image de David et Goliath? Bien, ça c'est l'histoire Biblique, ouvertement Théiste, et Laplace, lui il est athée.
La force qui, pour retenir les planètes dans leurs orbes respectifs autour du soleil, balance leur force centrifuge, ne doit-elle pas agir également sur la terre, et ne faut-il pas que la terre oppose à cette action, la même force centrifuge ?
Supposons une force centrifuge - ce qui ne semble pas exclu - la toutepuissance de Dieu ne suffit-elle pas à la retenir?
D'ailleurs, on est hiver, il est le bon moment de faire une expérience, à propos la balance entre force centrifuge et force centripète.
Sur la glace on élimine beaucoup de friction. La force centripète de la gravitation peut très bien être remplacée par la force centripète d'un aimant si besoin il y a électromagnétique.
Le corps qui glisse, et qui est libre à se déplacer, on peut en varier la taille et la masse, ainsi que la vitesse initiale. Aussi peut-on varier la force centripète de l'aimant, par électromagnétisme.
Va-t-on arriver à reconstituer une seule orbitation selon le modèle causale proposé ici par Laplace? J'en doute. Si c'était le cas, pourquoi n'at-ton pas davantage fait cette expérience, plutôt que celle archiconnue de la pierre sur la chorde?
Car il se peut que la pierre sur la chorde se tient dans un orbitus circulaire par le fait que la chorde ne constitue pas une force centripète égale mais bien une force centrifixe à distance bien supérieure à la force centrifuge de la pierre.
Je m'était trompé en l'autre essai, à propos de la négligence de Bradley et de l'aberration. S'il ne les met pas dans le cinquième livre, il les met au cœur même du second. Voici l'argument:
Mais l’observateur placé sur elle, a de plus, une preuve sensible de ce mouvement, dans le phénomène de l’aberration qui en est une suite nécessaire ; c’est ce que nous allons développer.
Effectivement, donnés les mouvements posés par le héliocentrisme, l'aberration en serait une conséquence nécessaire et les observations qui y correspondent en serait des conséquences nécessaires. Mais si posé telle cause théorique telle conséquence est nécessaire, et qu'elle est l'observation ou correspond à l'observation, il ne s'ensuit pas que posée l'observation les explications fournis en sont nécessairement les vraies.
Sur la fin du dernier siècle, Roëmer observa que les éclipses des satellites de jupiter avancent vers les oppositions de cette planète, et retardent vers ses conjonctions ; ce qui lui fit soupçonner que la lumière ne se transmet pas dans un instant, de ces astres à la terre, et qu’elle emploie un intervalle de temps, sensible, à parcourir le diamètre de l’orbe du soleil.
Si Jupiter et chacun de ses satellites sont mus par des anges, l'explication peut être une volonté.
En effet, Jupiter dans ses oppositions, étant plus près de nous que dans ses conjonctions, d’une quantité égale à ce diamètre ; les éclipses doivent arriver pour nous, plutôt dans le premier cas, que dans le second, de tout le temps que la lumière met à traverser l’orbe solaire. La loi des retards observés de ces éclipses, répond si exactement à cette hypothèse ; qu’il n’est pas possible de s’y refuser.
Et, si la lumière se transmet in uno instanti comme le posait Saint Thomas d'Aquin, cette explication n'est pas valable que donne Rømer (un danois, comme Tychon Brahé) et Laplace. Y a-t-il une autre qui l'est? Oui, choréographie céleste.
Est-ce que la choréographie céleste reste valable, si la lumière a la vitesse limitée supposée?
Oui, car les distances seront plus longs dans les conjonctions de Jupiter et Soleil que dans leurs oppositions (autrement dit dans les oppositions de Jupiter et Terre par rapport au Soleil que dans leurs conjonctions par rapport au Soleil).
Mais laissons le mot a Laplace, en considérant que si la correspondence exacte - pourvue qu'elle y soit - ne prouve pas la Terre mouvante, elle prouve un sens d'humour derrière la choréographie céleste par rapport aux astronomes. Dieu ayant prévu l'engouement pour l'astronomie et pour le héliocentrisme peut s'être permis une blague à l'endroit des curieux. Les autres ayant la vérité devant les yeux tous les jours:
Il en résulte que la lumière emploie 571 secondes, à venir du soleil à la terre. Présentement, un observateur immobile verroit les astres suivant la direction de leurs rayons ; mais il n’en est pas ainsi dans la supposition où il se meut avec la terre. Pour ramener ce cas, à celui de l’observateur en repos ; il suffit de transporter en sens contraire, aux astres, à la lumière et à l’observateur lui-même, le mouvement dont il est animé, ce qui ne change point la position apparente des astres ; car c’est une loi générale d’optique, que si l’on imprime un mouvement commun à tous les corps d’un systême, il n’en résulte aucun changement dans leur situation respective. Concevons donc que l’on donne à la lumière, et généralement à tous les corps, un mouvement égal et contraire à celui de l’observateur, et voyons quels phénomènes il doit produire dans la position apparente des astres. On peut faire abstraction du mouvement de rotation de la terre, environ soixante fois moindre à l’équateur même, que celui de la terre autour du soleil. On peut encore supposer ici, sans erreur sensible, tous les rayons lumineux que chaque point du disque d’un astre nous envoie, parallèles entr’eux et au rayon qui parviendroit du centre de l’astre, à celui de la terre, si elle étoit transparente. Ainsi, les phénomènes que les astres présenteroient à un observateur placé à ce dernier centre, et qui dépendent du mouvement de la lumière, combiné avec celui de la terre, sont à très-peu près les mêmes pour tous les observateurs répandus sur sa surface. Enfin, nous ferons abstraction de la petite excentricité de l’orbe terrestre. Cela posé. Dans l’intervalle de 571 secondes, que la lumière emploie à parcourir le rayon de l’orbe terrestre, la terre décrit un petit arc de cet orbe, égal à 62, 5 secondes ; or il suit des loix de la composition des mouvemens, que si par le centre d’une étoile, on imagine une petite circonférence parallèle à l’écliptique, et dont le diamètre sous-tende dans le ciel, un angle de 125 secondes ; la direction du mouvement de la lumière, lorsqu’on le compose avec le mouvement de la terre, appliqué en sens contraire, rencontre cette circonférence, au point où elle est coupée par un plan mené par le centre de l’étoile, tangentiellement à l’orbe terrestre ; l’étoile doit donc paroître se mouvoir sur cette circonférence, et la décrire, chaque année, de manière qu’elle y soit constamment moins avancée de cent degrés, que le soleil dans son orbite apparente. Ce phénomène est exactement celui que nous avons exposé dans le chapitre xi du premier livre, d’après les observations de Bradley à qui l’on doit sa découverte et celle de sa cause. Pour rapporter les étoiles à leur vraie position, il suffit de les placer au centre de la petite circonférence qu’elles nous semblent décrire ; leur mouvement annuel n’est donc qu’une illusion produite par la combinaison du mouvement de la lumière, avec celui de la terre. Ses rapports avec la position du soleil, pouvoient faire soupçonner qu’il n'est qu’apparent ; mais l’explication précédente le prouve avec évidence
Selon ce lien ci, la grandeur de l'aberration entre juin et décembre est de 40" (quarante secondes):
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Aberration3.png.
Peut-être que j'ai mal compris le texte de Laplace, il me semble y avoir une discrépance. Notons encore une fois, ici revient le mot "illusion", une observation de mouvement se voit taxée d'illusion plutôt que comme reflet exacte du mouvement réel. Et, ayant vérifié le chapitre 11 du premier livre, je vois cette citation:
Le grand axe de cette ellipse, toujours tangent au cercle de latitude, et dans le plan de ce grand cercle, sous-tend un angle d’environ 62, 2 secondes, et le petit axe sous-tend un angle de 46, 3 secondes. La situation du vrai pôle de l’équateur, sur cette ellipse, se détermine ainsi.
Donc, pour la discrépance c'est bon.
De la suite, on a observé - c'était bien après Laplace - la si-dite parallaxe.
D'abord, pourquoi n'a-t-on pas attribué au phénomène de parallaxe ces 40" par étoile entre juin et décembre?
Évidemment, en le faisant on aurait eu une parallaxe à peu près pareille. Les étoiles auraient été en même distance. Ce qui n'était pas la cosmologie qu'on essayait à confirmer.
Ensuite, comme le dit la wikipédie sur Bradley:
Le grand axe de cette ellipse, toujours tangent au cercle de latitude, et dans le plan de ce grand cercle, sous-tend un angle d’environ 62, 2 secondes, et le petit axe sous-tend un angle de 46, 3 secondes. La situation du vrai pôle de l’équateur, sur cette ellipse, se détermine ainsi.
Donc, si on avait accepté comme parallaxe le phénomène connu comme aberration, on aurait eu une "parallaxe inverse" - ou "négative".
Les ordinateurs sont une vraie ressource parfois:
There are 1,058,332 objects in the Tycho Main Catalogue, and these have a median astrometric precision of 7 mas for visual magnitude 9 and below, increasing through 25 mas for visual magnitude 10-11.
Using the ESA's parameter entry table [5], we selected field three (parallax) and specified a range of -919 (min) to -20 (max) mas, over the entire dataset. This produced 262,100 records of negative parallax objects, or 25% of the total.
Next we selected the positive parallax objects via a minimum value of 20 mas and a maximum of 701.5 mas. This resulted in 310,758 records, or 29% of the total.
The remaining 46% of the Tycho Main Catalogue entries can be assumed to possess zero parallax, within the precision of (0 ± 20) mas.
Ceci vient d'être recupéré par un forum, je donne le lien vers la première page du débat et le lien là-dessus que je viens de citer:
http://www.realityreviewed.com/Negative%20parallax.htm
Si les autres débats sur Catholic Forums vous interessent, je vous donne aussi le lien vers ma collection de tels:
Bonne lecture (le débat dont je ne cite que la première page est 4c sur ma collection, est le géocentrique qui l'ouvre n'est pas moi, il était vérouillé avant que je ne le voie).
Juste encore un petit bémol. Quand un malfaiteur d'une quelconque religion est cité, ça arrive que l'on fasse porter la responsabilité à "l'obscurantisme religieux", ainsi alors Rivarol N°3032, sur l'affaire des rabbins pédophiles.
Et qu'on ne parle pas, une fois encore, d'antisémitisme. Au premier rang de ceux qui se battent contre ces crimes, conséquences d'un obscurantisme religieux partout ailleurs rejeté, il y a d'abord des groupes confessionnels juifs.
Mon emphase. Tant mieux pour eux qui se battent contre ces crimes, mais au nom de quoi est-ce que par exemple créationnisme, géocentrisme ou - chez eux, je ne suis pas juif et il y a des Père de l'Église qui acceptaient la terre comme un globe - encore terre plate aurait à porter la même désignation que les solidarités communautaires qui ont facilité certains crimes, ceux-ci et ceux commis contre Saint Guillaume de Norwich, Saint André Ochser ou Ochsner, et ainsi de suite? Des réfractaires contre les idéologies scientifiques, parfaitement paisibles et innocents, se trouvent ainsi mis dans le sac avec des criminels on ne peut plus abjectes?
Hans-Georg Lundahl
BpI G. Pompidou
8 - II - 2012
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