Wednesday, February 29, 2012

Conversion des Ninivites

Un homme m'avait invité ce matin à la messe chez les Carmes de Pontoise.

C'était en Novus Ordo - ce qui n'était pas le pire parmi les choses que j'ai entendues là.

L'épître était la conversion de Ninive - le E n'est pas muet, il s'agit d'un vocable étranger, que je sache! - par la prêche de Jonas.

L'évangile était les mots de Notre Seigneur, Matthieu chapître 12, versets 38 à 42.

Bon, d'abord, les mots de Notre Seigneur indiquent très clairement que la conversion de Ninive par la prêche de Jonas est un événement historique: car autrement il faudrait dire que des gens fictionnels aussi pourraient se lever dans le jugement à venir. Comme d'ailleurs la Reine de Saba, ancêtre de Ménélik et de Haile Selassie avec Salomon. Elle aussi est historique.

Mais ensuite, il convient à noter que les gens qui avaient tout juste demandé un signe en avaient tout alors déjà vu un signe qu'ils avaient blasphémé: l'exorcisme qu'ils attribuaient avec beaucoup de mauvaise foi au diable, au démon.

La traduction anglaise catholique, Douay Reims* se trouve en ligne avec commentaires tirés de celui de Haydock, en voici un passage rélévant:

[31] The blasphemy of the Spirit: The sin here spoken of is that blasphemy, by which the Pharisees attributed the miracles of Christ, wrought by the Spirit of God, to Beelzebub the prince of devils. Now this kind of sin is usually accompanied with so much obstinacy, and such wilful opposing the Spirit of God, and the known truth, that men who are guilty of it, are seldom or never converted: and therefore are never forgiven, because they will not repent. Otherwise there is no sin, which God cannot or will not forgive to such as sincerely repent, and have recourse to the keys of the church.


Bon, c'est donc à eux que s'adressent les mots de Notre Seigneur.

Après avoir vu un exorcisme, ils demandent un signe. Il y a des gens, ils demandent toujours autre chose que ce qu'on leur offre. Ils ignorent ou déprécient toujours la chose offerte.

Jésus leur répond qu'il ne leur sera donné autre signe que celui de Jonas.

Pas que Notre Seigneur ne veuille pas obliger les consciences des honnêtes par des signes, comme l'a prétendu le prêtre.

Il a dit que Notre Seigneur laissait la conscience libre plutôt que de la lier avec des signes visibles. C'est faux. Il abondait un tas de signes visibles, il n'en voulaient pas. Ils étaient libre de rejeter les signes très nettement visibles précisemment dans la mesure qu'ils étaient libres à regarder avec mauvaise foi.

Les signes de Notre Seigneur obligeaient vraiement ceux qui étaient en bonne foi, ils obligeaient vraiment "en bonne conscience". Accepter Notre Seigneur ou le rejeter n'était pas une libre option offerte, comme par exemple entre vie mariée ou vie monastique.

Il dit donc qu'il leur sera donné le signe de Jonas, et en indiquant qu'il leur sera donné, il me semble qu'il veut dire que même eux ne seront pas capables à attribuer le signe au démon, pour le rejeter ils seront obligés à rejeter l'évidence.

Ils n'ont pas pu prétendre envers eux mêmes que la résurrection était du démon: ils ont du prétendre, pour s'obstiner, que les gardes devant le tombeau avaient dormi et que les disciples avaient volé le corps.

Curieux de temoins qui témoignent avec une telle précision ce que se passe pendant leur sommeil.

Curieux d'escroqueurs, dont l'escroc - si tel il avait été - se solde avec le martyre et aucun d'entre eux retracte, même sous les pires supplices.

Tel était la parallèle donnée par Notre Seigneur. On peut y ajouter:

Il y a un temoin contre son gré, qui avait vraiement voulu ne pas témoigner, et il y aura Shaül de Tarsis, converti en St Paul.

Déjà avant, il y avait une large foule convertie en un jour - devant Jonas à Ninive, devant St Pierre à Jérusalem.

Comme ils ont maligné La Résurrection comme escroc, ils ont maligné le converteur et ses convertis comme désobéissants, donc hors la loi de Moïse, avec le seul Gamaliel (dont Shaül et Barnabé étaient disciples) se levant en une défense basé sur le "nous ne savons pas encore". Défense qui n'a pas valu pour retirer les apôtres du martyre, finalement. St Pierre et St Paul seront martyrisés le même jour.

Mais, là il y a une autre parallèle: le roi de Ninive se convertit et ordonne les gens de jeûner. Et un autre Empire payen aussi se convertit, avec Constantin le grand, avec Théodose le grand.

Le signe de Jonas est parfaitement accompli dans le Christianisme. Comme les miracles du Christ étaient parfaitement obligeants devant la bonne et droite conscience.

Et encore une fois le judaïsme rejette le signe de Jonas, puisque des temps des Césars Chrétiens, au moins du temps d'Héraclius qu'ils trahissent pour Chosroës, jusqu'à la trahison du Czar de Toutes les Russies par Lénine et Bronstein, les Juifs de cette synagogue là n'ont pas cessé de comploter contre ce qu'ils n'étaient pas facilement capables de maligner avec une explication perfide.

Aujourd'hui on dit que le livre de Jonas serait un livre d'humour. Une fiction. Évidemment ceci contredit les dits de Notre Seigneur. Par contre, en écoutant l'épître j'ai vacillé un moment.

Le livre de Jonas nous montre des Ninivites étonnemment prêts à se convertir. Jonas prêche, s'ils ne connaissent pas le Nom du Seigneur pourquoi se convertissent-ils si vite?

Le livre ne nous montre pas à quel époque ça s'est passé. Par contre, il y a eu des époques que les Ninivites étaient prêts à entendre parler du Seigneur, de l'Éternel. Par exemple quand Naëman est guéri par les eaux du Jourdain (préfigurant le Baptême, tant de St Jean que celui Trinitaire conféré par les Apôtres et les Successeurs des Apôtres. Ou encore quand tout Ninive est effrayé parce que l'armée a été miraculausement tuée pendant la nuit. Les deux occasions se déroulent au vivant d'Élisée.

Les Slavons, notemment des alentours de Kiev, ont aussi été préparé pour leur conversion par une défaite. À différence des Ninivites il leur suffit la nuit d'un premier octobre, de voire une dame en blanc protéger Constantinople pour se détourner du projet impie. Les Slavons célèbrent encore cette fête le premier octobre - dont la date julienne coincide (20e et 21e SS.) avec le 14 octobre en calendrier grégorien. La veille de cette fête en 1917 il y a le miracle à Fatima.

Et la foule converti par St Pierre le premier Pentécôte avait été préparé par les trois heures que le Soleil refusait de briller, les Prophètes et Patriarches et tant d'autres de l'Ancien Testament résurgis et prophétisant après la Mort de Notre Seigneur, la Mort sur le Croix de Dieu en tant qu'Homme.

Encore une circonstance qui rendait l'obstination des antichrétiens inexcusable. Et les dires à la prêche aujourd'hui font parti d'une théologie ou plutôt théophobie visant à excuser l'inexcusable incrédulité des Juifs d'alors, pour flatter les Juifs d'aujourd'hui.

Il y aurait encore à dire sur les présupposés hérétiques de ces mots de la prêche, mais je m'excuse par mon rhume.**

Que le Novus Ordo soit licite ou illicite, c'est claire pour moi que j'ai du quitter cette messe après avoir entendu ces mots, que Notre Seigneur ne voulait pas "ligoter les consciences" par des signes visibles. Ce que j'ai aussi fait.

Mais ma vie, qu'on ne l'exige point en "signe visible", je ne suis pas moine, mon érudition suffit aux honnêtes.

Hans-Georg Lundahl
BpI, rue du Rénard/Paris
29-II-2012

*Une édition imprimée en France pour servir en secret les Catholiques des Îles Brittaniques, persécutés par les rois héritiers de la Réforme, Anglicaine ou Calviniste selon le pays. **Il s'agit d'un forme de "foi mature" et d'un évolutionnisme visant dévéloppement et mûrissement moral à tout prix, genre Teilhard de Chardin ou peut-être aussi Gustave Thibon.

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