Friday, September 11, 2020

BnF notre licorne?


Une licorne, montrez-moi une licorne vivante ... · BnF notre licorne? · Archéologie, selon BnF · Analysons encore une page de BnF

Alors, prenons ce petit passage:

Dès l'âge de 8 à 10 ans, les garçons accompagnent leur père aux champs au moment des labours ; ils l'aident à guider le bœuf pour l'obliger à aller droit. Ce travail ne va pas sans fatigue ni sans dangers : la glaise est lourde et collante sous les pieds, les enfants glissent, le père ne peut arrêter le bœuf et le soc de la charrue laboure leurs jambes, les handicapant à jamais. La garde des troupeaux, qui débute au même âge, est tout aussi génératrice d'accidents. En plaine, il se trouve toujours un passant secourable, mais, isolés dans la montagne, les petits bergers blessés ne survivent pas à une chute dans un ravin.


http://classes.bnf.fr/ema/campagne/enfants/index4.htm

Déjà, l'image qui accompagne ceci à gauche du texte:

http://classes.bnf.fr/ema/grands/847.htm

Je sais suffisamment lire le texte médiéval pour savoir que, c'est un texte imprimé d'avant 1500, d'où le style non antiqua, je le considértais d'abord comme imprimé, mais s'il est du XIV° siècle, comme dit, il devait être écrit à main, et, surtout, le texte en dessous de l'image dit:

"Comment Vlixes fust le hors du sens"

L'image n'est donc pas celui d'un accident survenu dans le contemporain, il est d'un accident évité (par un père dépisté comme non malade mental par sa capacité de l'éviter, il avait simulé pour ne pas avoir à se rendre vers Troie), et ceci en l'an 1189 avant Jésus-Christ, rendu célèbre par maintes poëtes, ici il semble s'agir des Métamorphoses d'Ovide en version vernaculaire (Ovide oralisé).

On voit Ulixes faire des choses fous sur le champs avec la charrue et le bœuf, et on l'arrête en posant son fils Télémaque devant les deux.

L'autre image, des adultes coupent un arbre, et en arrière-plan, on voit des enfants ramasser le petit bois, sans risque car à bonne distance des scies et du chêne:

http://classes.bnf.fr/ema/grands/529.htm

La tonte d'une brebis, je pense que l'enfant qui tient les jambes d'arrière est assez en sécurité, les brebis ne réagissent pas comme des ânes:

http://classes.bnf.fr/ema/grands/846.htm

La cuve de foulage du vin, je pense qu'un enfant à côté pouvait prendre des raisins sans y tomber:

http://classes.bnf.fr/ema/grands/848.htm

Il y a un diarama d'images avec des descriptions comme: La cueillette des blettes, des violettes, La préparation du beurre, Le façonnage du fromage (les enfants restent à côté!), La collecte des oeufs (l'enfant écarté dans la porte de la poulaillère), La récolte des fèves (par contre, confié à d'enfants), La cueillette des maroubes (mère et garçon), La collecte des jujubes (celui qui les cueille quand elles tombent est peut-être enfant, peut-être adolescent), La récolte des oignons (confié aux enfants), La récolte des panniches (mère et fille), La récolte des noisettes (une fillette en reçoit une, de sa mère, qui fait une pause quand deux autres femmes continuent), La récolte des amandes (mère secoue avec baton, garçon cueille par terre), La récolte des châtaignes (ados?), Les champs de canne à sucre (là il y a une tache confié à d'enfants, mais je ne peux pas déchiffrer laquelle - d'ailleurs, était-ce en Europe, ou en des endroits plus sucriers? Les costumes auraient été dépictées en européennes des deux manières), La cueillette des cerises (trois garçons), La récolte des fruits de sycomore (garçon grimpe l'arbre et remplit un panier repris par les parents), Le mauvais temps (le garçon a moins sur la tête que sa mère), Une famille de paysans attablée (le travail d'enfants dépicté : manger à table ... pénible, non?), La cueillette de l'aneth ("un petit garçon aide une jeune fille" - j'aurais dit sa mère - "de cueillir l'aneth"), La cueillette des poires (mère et fille), et ce diarama se trouve ici:

http://classes.bnf.fr/ema/feuils/feuille1/index.htm

Le seul image qui étaye le texte est donc hors le propos du sujet en général, et les images qui sont dans ce sujet ne montrent pas des risques.

D'où il me semble approprié de poser la question d'où ils ont l'idée que des enfants conduisaient les bœfs et risquaient ce genre d'accident. Peut-être y a-t-il une image qu'on a retiré, qui montrait un accident, je vais donc malgré ce manque leur faire confiance qu'on a eu une telle image, juste pour la discussion.

Il se trouve, ça serait un peu comme si je décrirais l'école de nos jours comme : "les enfants et ados devaient se rendre à l'école, en campagne ça arrivait qu'on se tuait en accidents de bus entre village et l'école, en ville que des ados en malaise aigue flinguaient les autres et les profs avent de se suicider, sans de parler des encore plus nombreux jeunes qui se suicident après harcèlement, ou qui avortent après d'avoir cherché un plaisir trop passager dans le sexe, étant interdits de se marier".

Chaque fait est strictement vrai. Mais - pour une description générale plutôt qu'un pamphlet anti-obligation-scolaire - ce serait malhonnête de dire ça, sans d'ajouter que, ceux qui réussissaient l'école pouvaient faire des études et souvent vivre une vie sans de dépenser trop d'effort musculaire au travail, les uns en bureaux artiqtiques entre bons copains, les autres en bureaux commerciaux entre co-spéculateurs, et ils se targuaient de vivre une vie plus réussie que ceux qui n'avaient pas réussi l'école. Ce serait aussi - même qualification - malhonnête de dire ça sans d'ajouter que le libéralisme voulait les rendre aptes à participer dans le gouvernement du pays, et que le protestantisme voulait les rendre aptes à lire leur propre Bible. Ça aussi c'est strictement vrai. Et c'est pertinent pour une vue globale.

Ce que le texte omet, en même genre, mélangeant donc pamphlet anti-travail-d'enfants avec description censée générale, c'est que pas mal de temps, un garçon de 10 qui semait (ou à la limite même conduisait le bœf, si une image de ça existe en dehors du malentendu ulixien) pouvait espérer d'être, à 14, marié et d'avoir un lopin et une hutte à soi. Il y a quelques années, je notais des choses sur l'âge canonique avant, et certains de droite ont répliqué (sans me nommer, peut-être après que d'autres avaient repris mes propos, d'autres qu'ils respectaient davantage qu'un sdf de droite), que non, c'était rare, il fallait attendre jusqu'à d'avoir une ferme ... ce que j'ai trouvé de ce genre n'était pas du Moyen âge français, mais de l'Angleterre de 1820! Non projetable en arrière, mais pas du tout!

Déjà, pour avoir un lopin comme serf, il fallait moins de prévoyance et persévérance, car le seigneur de la seigneurie voulait vous rendre utiles tôt, il ne pouvait pas se débrasser de vous, que de les avoir en tenure, où le propriétaire voulait des gens solides plutôt que des jeunots absolus. Ainsi, les mariage d'ados étaient davantage fréquents en Californie qu'en Nouvelle-Angleterre (ou vieille Angleterre) dans le 19e siècle, parce qu'il y avait de la nouvelle terre à défricher.

Comme c'était aussi le cas en France entre c. 1000 et 1300 ou 1050 et 1250 (je ne me souviens pas exactement des chiffres).

Donc, non, l'âge canonique était en effet réaliste, pas juste pour une minorité de nobles (qui allaient souvent tôt pour la femme, moyenne 16). Et ceci coûtait aux jeunes agriculteurs d'être compétents en agriculture. Mais je ne suis loin de sûr que ça coûtait de conduire des bœfs!

Hans Georg Lundahl
ut in priore bloggato

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