Friday, September 11, 2020

Une licorne, montrez-moi une licorne vivante ...


Une licorne, montrez-moi une licorne vivante ... · BnF notre licorne? · Archéologie, selon BnF · Analysons encore une page de BnF

Si vous me montrerez un Triceratops horridus vivant, gagné, les créationnistes de nos jours ont tendence à considérer ce saurien comme la licorne biblique. Certains d'autres préfèrent Rhinoceros unicornis, donc, si vous promenez untel dans la rue Bobillot, je vais considérer.

Pourquoi cette comparaison?

Quelqu'un m'a demandé de demander à "un historien neutre". Les historiens ne sont généralement pas plus neutres que les journalistes. Ils sont normalement engagés. Par contre, ils sont - aussi comme des journalistes - plus ou moins fiables, parfois à cause et parfois malgré leurs engagements.

Je demanderais à Jean Sevillia? De droite. De Marc Bloch? De gauche. Régine Pernoud? Féministe. Ginzburg? Idolise les contestataires contre le Catholicisme. Michelet? Commence pro-Jeanne d'Arc, mais tout en explicitant que - essentiellement - son éducation en milieu maysanne superstitieuse la rendait prône à halluciner. Finit farouchement anti-scholastique - et je base ce constat sur deux morceaux cités en - il me semble A. Lagarde et L. Michard, de toute manière en - une histoire littéraire. Le passus sur la scholastique l'accuse d'aplatir le cerveau. Fustel de Coulange? En Action française.

Tous les autres? Je ne connais pas le biais d'un historien en avance, ça ne signifie pas qu'il n'en a pas.

On m'a demandé de faire la demande à un historien "neutre" à propos l'expectation de vie, mortalité infantile, conditions de vie d'un enfant paysan au Moyen âge. Ou de ses aînés. Cet historien neutre n'existe pas. Quelqu'un voudra que je pose la question soit à un prof d'histoire (la plupart très à gauche, dans les lycées publiques, comme l'a signalé un Hors Série de Présent), soit à un historien à une des facultés à Paris. Mais avoir telle ou telle position ne signifie ni qu'on soit neutre, ni qu'on soit accessible à répondre à mes questions.

Prenons Helena Schrader, américaine mariée à un allemand, historienne à la faculté de Hamburg (il me semble). Je la fréquente de temps en temps sur quora. Elle n'aimait pas ma méthode de prendre des personnes connues à travers articles de la wikipédie, mais elle ne proposait pas une autre moyenne, plutôt elle soulignait la difficulté d'avoir un matériaux suffisamment large pour faire une extrapolation à peu près fiable.

Il n'y a pas de consens entre historiens sur quelle méthode on devrait appliquer. Il y a des médecins qui sont très médiocres en histoire ou méthodologie historique : une page avait affirmé que l'expectation de vie était très basse, à cause de 60 squelettes de l'époque anglo-saxonne en Angleterre, examinés et "constatés" (par voie de légiste, pas par documentation écrite) que n'aucun avait vécu plus longtemps qu'à 45.

D'abord, 60 squelettes sont un nombre moins importante que les 660 personnes dans juste une des mes collations, pour ne dire rien des autres.

Ensuite, la période anglo-saxonne est essentiellement avant l'an mille, surtout avant 1066. Le Moyen Âge classique que j'aime est surtout à partir de la Première Croisade. On ne peut pas affirmer que les conditions étaient automatiquement les mêmes après.

Ensuite, Angleterre et la France ne sont pas le même pays, c'est possible que c'était plus dur pour les paysans dans un que dans l'autre. Après la peste, Angleterre perd vite le servage, qui se maintiendra en France jusqu'à la révolution, quoique devenu alors plus rare. De l'autre côté Angleterre a ses enclosures, surtout à l'époque Tudor, mais commencés au moins un peu avant la fin du Moyen âge (qui en Angleterre compte comme l'an 1502, mort d'Arthur Tudor, suite à laquelle son frère cadet Henri devient l'héritier d'Henri VII, et sera Henri VIII). Et encore, avant la conquête normande, Angleterre avait un esclavage un peu plus dur que le servage (thraldom).

Mais, surtout, plus tard cette investigation de médecins légistes a été contestée par une dentiste, qui semblait avoir répéré que les squelettes étaient en pas mal de cas plus vieux que le premier groupe de légistes avait conclu.

Il semble qu'il y a parmi les médecins un préjugé anti-médiévale. Souvent, paraît-il, lié à un ensegnement de l'histoire de la médecine dans lequel le "Moyen âge" d'un quelconque aspect de la vie commune ou pratique médicale dure jusqu'à la mise en place d'un dispositif moderne - rien à voir avec le Moyen âge comme terme historique. Le Christ s'est arrêté à Eboli présente un type d'habitations très insalubres comme ayant perduré le Moyen âge sans que l'Église catholique ait fait quoi que ce soit pour les abolir. En réalité, comme constaté dans une revue que j'ai consulté à la BU de Nanterre, donc Nouvel Obs ou Le Point, ces habitations rupestres à Eboli commencent au Siècle des Lumières. Quand l'Église a déjà perdu pas mal de son pouvoir, et ne peut rien changer là-dessus. Et, autre raison, parce qu'on s'est dit qu'une doctrine erronée en théorie de médecine, comme on veut au moins la théorie des quatre humeurs, donnerait forcément des résultats nuls. Comme si l'expérience pouvait pas trouver une bonne cure malgré une mauvaise théorie générale.

Il y a aussi des Protestants qui aimeraient imaginer que - par exemple - la lecture était interdite à tous sauf le clergé.

Avant-hier, j'ai dû donner la réponse sur quora:

Hans-Georg Lundahl
September 9, 2020
féru d'histoire
Q
Pourquoi la lecture était-elle historiquement interdite aux gens du commun au Moyen-Âge ? Est-ce parce que l'élite de l'époque craignaient les individus éduqués et ne voulaient pas qu'ils soient trop nombreux ?
R
Il convient de vérifier "si" avant de demander "pourquoi"!


Si d'autres que les Protestants imaginent ce genre de choses (Gérard Briais n'est pas forcément Protestant), ça vient d'eux (ou de la Renaissance, comme propagande pour le nouveau style du latin).


Hans Georg Lundahl
Paris
Sts Prot et Hyacinthe, martyrs
11.IX.2020

PS, une page de BnF l'enfance au moyen âge, la campagne, et persée Indispensable et caché. Le travail quotidien des enfants au bas Moyen Âge et à la Renaissance.


Ce qui dit qu'un certain type d'accidents arrivait, mais pas combien il était fréquent, ni combien de fois elle était mortelle./HGL

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