Monday, November 17, 2008

Diverses questionnettes de philologie



On mangeait fenouil chez les Collodi?
Phereis, pherei; les 2ème et 3ème personnes du présent indicatif, Grec Classique
Apprentissage du français pour des germanophones, difficultés ...
Deux fois Varmie
Le chocolate et la cuiller, hein?
Deux remarques sur Hressa Hlab
D'où viennent les chiffres romains?
pain maison?
Pontos Euxinos est d'abord Pontos Axinos

On mangeait fenouil chez les Collodi?
En effet, fenouil est fenocchio en Italien, avec une faute de prononciation enfantine ça donne penocchio. Serait-ce l'origine du nom donné par Gepetto à son pantin?

Apparemment, non (voir le lien): Pinocchio est pignon de pin en toscan
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Phereis, pherei ... présent de l'indicatif, 2ème et 3ème personnes du grec classic
Les formes reconstruites indoeuropéennes seraient bheresi, bhereti - comment en arrive-t-on à phereis, pherei? Je prétends pas à l'originalité dans cette question, je crois avoir lu la reponse dans une collection d'un colloque tenu à Copenhague, mais aujourd'hui je viens de réviser les possibilités ...

phereis:pherei=epheres:ephere
ebheres, ebheret>epheres, ephere

bheresi>pherei - !
bhereti>phereti/pheresi - !

suite A

bherei bheresi
>bherei bhereisi*
>bherei bherei
>phereis pherei?

suite B
bherei bheresi
>phereis pherei
en directe d'après l'imparfait?

suite C
bherei bheresi
>bherei bhere
>phereis pherei?

suite des verbes en mi
didω(i) didωsi
didωs didωsi

suite D, reprise d'après suite A
*>bhereis bhereisi
>phereis pherei

Je penche à cette possibilité: selon la suite A, premières étapes, la troisième personne prend la diphthongue de la deuxième, puis, en même temps que la deuxième des verbes en -mi, la deuxième des verbes thématiques reprennent un -s d'après l'imparfait, finalement l'analogie de l'imparfait, donnée en haut rend la désinence de la troisième du présent superflue, qu'elle soit -si en ionique ou -ti en dorique. Ou tout simplement:

suite E:
pherei, phereti (aboutissement des règles phonologiques)
>phereis, phereti (après les temps et modes à -s dans la 2ème sg, surtout didw(i)>didws)>phereis, pherei (phereis:pherei=epheres:ephere)

ce que je crois avoir aussi lu dans les textes du colloque. Encore un tableau, qui résume mes mémoires:


PIE?Gr sd l?analogie 1?analogie 2?analogie(3?)
Indicatif du présent,
tout le singulier et 3. du pluriel (6.)
klepjookleptookleptookleptoo κλεπτω
klepjesiklepteiklepteiklepteisκλεπτειc
klepjetikleptesiklepte(si)klepte(si)κλεπτει
klepjontikleptonsikleptousikleptousiκλεπτoυcι
Indicatif de l'imparfait (item)
eklepjomekleptonekleptonekleptonεκλεπτov
eklepjesekleptesekleptesekleptesεκλεπτεc
eklepjeteklepteeklepteeklepteεκλεπτε
eklepjontekleptonekleptonekleptonεκλεπτov
Indicatif de l'aoriste (item)
eklepsaeklepsaeklepsaeklepsaεκλεψα
eklepsaseklepsaseklepsaseklepsasεκλεψαc
eklepsateklepsaeklepseeklepseεκλεψε
eklepsanteklepsaneklepsaneklepsanεκλεψαv


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Apprentissage du français pour des germanophones - les difficultés sont pas celles prévues par les français

Albert Camus dans La chute écrit:


"Broncher sur les imparfaits du subjonctif, en effet, prouve deux fois votre culture puisque vous les reconnaissez d'abord et qu'ils vous agacent ensuite."


- Nous les nordiques, on est incultes, alors, car pour nous mettre deux fois le subjonctif de l'imparfait (ou du pluparfait) est plus facile que d'y mettre une fois l'indicatif de l'imparfait (ou du pluparfait) et l'autre fois le conditionnel (ou conditionnel passé). Le conditionnel, chez nous, c'est une forme autant culte que l'imparfait du subjonctif marqué comme tel: chez la plupart des verbes les imparfaits s'égalent en subjonctif et en indicatif, on prend donc populairement l'imparfait de l'indicatif dans les deux phrases. Remettre les quelques verbes "fortes" en subjonctif est pas plus savant et en revanche plus simple que de mettre tous les verbes en deux temps différents, dont le conditionnel qui chez nous est très périphrastique. Les imparfaits du subjonctif ne nous agacent donc pas tellement.

Les chiffres belges/helvétiques conviennent plus à la plupart des étrangers que les chiffres franco-françaises modernes: soixante-dix, quatre-vingt, quatre-vingt-dix convient aux danois et aux celtes, peut-être aux basques aussi, mais les autres nations préfèrent carrément septante, huitante, neuvante ou septante, octante, nonante.

En vocabulaire, enfin, ceux qui savent le latin ou l'anglais trouvent certainement plus de facilité dans certain mots savants que dans certains mots populaires. Les difficultés et atouts sont donc l'inverse que pour les enfants français. Si donc j'ai parfois encore mal à comprendre quelque-chose, parlez-moi pas en "petit-nègre", parlez-moi en suiiiisse, s'iiil vous plaaîît!

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Deux fois Varmie
En Suède Occidentale, au N de Westrogothie à proprement parler, mais en faisant historiquement partie, se trouve Wermland, en Latin Varmia. En Prussie Orientale (actuellement en Pologne) il y avait la région Ermland, en Polonais Warmie - là aussi, le Latin serait Varmia. Une même peuple historique derrière les deux régions? Pas impossible. Les Virdar, de Smaalandie (au S d'Ostrogothie) sont historiquement des Hérules, et il se peut qu'eux aussi étaient une peuplade parlant une langue baltique.

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Le chocolate et la cuiller
Voir "Le Chocolate ... hein?"

ou

Le Chocolate ... hein? (prénez-en une cuiller)
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Deux remarques sur Hressa Hlab (langue construite parlé par population fictive)



sg *hnarka pl hnéraki
> sg hnakra pl hnéraki
by interdiction of clusters like rk, rt, rp; lk, lt, lp,
the muta cum liquida being preferred


ij) javais tort/I was wrong!
Thu-LK-andra, Glu-ND-andra ...


iij) affirmation de ne pas construire esperanto?
Zamenhof detestis la malreglareston lingvistan.
(Mes excuses aux vrais esperantistes, si j'ai fait un erreur!)


b) pourquoi tant des h-?
i) parodie du Proto-Indo-Européen selon la théorie laryngale?

patér < *pxtehr (x=ach-laut)
selon certains!


ij) clin d'oeil à l'Icelandais?
Cette langue raffole des mot debutants en hr, hl, hn ...:
Hringadróttin =Le Seigneur des Anneaux
hnakki =nuc ...


iij) ou à Quenya et Sindarin?
Hwesta Sindarinwa, Hyarmen, Rhûn ...

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D'où viennent les chiffres romains?

Peut-être de la coutume de compter sur les doigts? : On peut compter jusqu'à 99 sur les doigts ... si, si ...

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"pain maison"?

panis mansionem au lieu de panis mansionis ou plutôt panis domesticum = pain [de la] maison (c'est donc un archaisme syntactique).

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Pontos Euxinos est d'abord Pontos Axinos

Pontos Euxinos, la désignation usuelle pour la Mer Noire, veut dire "la mer accueillante". Historia sept-oct 2008, p. 15 devine que:

Il est possible qu'ils aient pris leurs désirs pour des réalités, car les archéologues ont découvert de nombreuses épaves de bateaux sur les fonds de la mer Noire.


Non, les Grecs étaient pas ignares comme ça. Ils étaient par contre superstitieux. Comme "gauche" est qqc sinistre (ce que veut dire gauche en latin), mais les Grecs appellent gauche "aristeros" -mieux, meilleur- pour ne pas irriter les pouvoirs malfaisants, comme les erinyies appelées "furies" en latin se faisaient appeler usuellement en Athènes Euménides -les bienveillantes- : ainsi la Mer Noire s'appellait réellement Pontos Axinos -mer inaccueillante- mais on disait aussi pour le même motif Pontos Euxinos -mer accueillante-.

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