Thursday, October 18, 2018

Taillable et corvéable à merci


Histoire pour Pascal Praud (Rattrapage) · Taillable et corvéable à merci · Que dire sur un article trouvé en LaCroix ce matin?

Si cette phrase a persisté pendant le Moyen Âge (quoique j'en suis pas davantage convaincu que pour "ius primae noctis"), ce serait normalement pour décrire une catégorie spéciale.

Si on lit Régine Pernoud, Pour en finir avec le Moyen Âge, il semble que les corvées comme les devoirs en argent liquide se soient accumulés pendant la fin de l'Ancien Régime, quand la vieille noblesse issue des chevaliers fut remplacée mainte fois par des roturiers anoblis qui étant juristes lisaient les vieux contrats entre seigneurs et village, et, ne trouvant pas dans chaque nouveau contrat une annulation des devoirs de ceux d'avant explicité, imaginaient que les devoirs des villageois se soient accumulés selon les temps.

Ceci de mémoire. C'est en 1991 (ou 1992?) que j'ai acheté ce livre magnifique.

Un peu plus récemment, mais en référence oublié (je pourrai éventuellement retrouver une autre fois), il semble que les évêques pendant le Grand Siècle se soient rendus impopulaires, par préférence Janséniste pour le travail, en supprimant de jours obligatoirement chômés.

Donc, au Moyen Âge, les campagnards travaillaient moins que c'était le cas après, pour les autres. Déjà parce qu'ils étaient une plus grande proportion de la population. En CNEWS-matin ou 20minutes je viens de trouver une chiffre pour les agriculteurs, selon laquelle, en supposant les Français au nombre de 65 000 000, il y en avait un agriculteur par 73 Français.

Au Moyen Âge, c'était davantage comme 9 de la population agricole par 10 en total.

La comparaison est un peu déséquilibré, par le fait que l'agriculteur par 73 Français, ses enfants avant l'âge actif sont comptés comme "autres", tandis que les 9 agriculteurs sur 10 étaient comptés avec leurs familles. Mais, il y a quand même une différence entre le fait de travailler pour sa propre famille et 35 ou 36 autres, et le fait de travailler pour sa propre famille et ensemble avec 8 autres familles d'agriculteurs, pour une dixième famille.

Tant que je sache, l'agriculteur de nos jours est autant accablé par dettes que ceux des pires périodes par les tailles et corvées. Et, il semble que ces pires périodes n'étaient pas le Moyen Âge classique, ni le Moyen Âge tardif.

Hans Georg Lundahl
Montreuil
St. Luc Évangéliste
18.X.2018

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