Deux versions nettement différentes sur leur séparation:
- Wikipedia
- En 79, quand Titus devient empereur après la mort de son père, il demande à Bérénice de quitter Rome38 et elle retourne en Galilée. Suetone et Dion Cassius donnent la raison de cette rupture: Titus se rend compte que de nombreux romains sont opposés à son union avec Bérénice39,38. Il renvoie Bérénice, « malgré lui, malgré elle » — invitus invitam, écrit Suétone —. Cette phrase est à l'origine des tragédies de Corneille et de Racine38. Il meurt après seulement deux ans de règne, en septembre 81, sans avoir voulu revoir sa maîtresse.
- 38
- Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, Paris, 2011, p. 276.
- 39
- Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, Paris, 2011, p. 277.
- Brasillach? Junod?
- On connaît la suite de ce drame actuellement joué au Théâtre du Nord-Ouest, à Paris, et qui tient dans les retrouvailles entre Titus et Berenice, reine de Palestine, dont il fut jadis l'amant, mais que les lois de Rome lui interdisent d'épouser, car de race étrangère. L'Empereur sacrifie ses sentiments sur l'autel des devoirs que lui imposent sa fonction et les lois de la Cité. Dura lex sed lex ...
- De:
- page 17 de la hors-série sur le théâtre du journal PRÉSENT, l'article "La Reine de Césarée aux arènes d'Avanches (1957) signé Philippe Junod, qui est en plus précisé comme Président de l'Association des Amis de Robert Brasillach
Je rêve? Tite de Rome soumis aux lois racialistes d'Athènes, comme le sont encore aujourd'hui les Juifs observants?
Quelqu'un semble avoir lu et mal digéré La Cité antique de Fustel de Coulanges, sans s'en être rendu compte que Robert Flacellière sur l'Athène aux temps de Péricles n'est pas un bon substitut pour - mon "Vichyssois" préféré - Jérôme Carcopino sur la Rome des Antonins.
En Athènes, à la ville comme les villages entourants, un mariage avec une non-citoyenne était effectivement un délit contre les lois. Et devenir Athénien ou Athénienne sans avoir des parents n'était pas très facile.
Rome après Jules César avait par contre .... que dis-je, après Scipion l'Africain déjà ... avait par contre une visée plutôt universaliste. Tite avait quand même accordé (si ce n'était pas son père Vespasien ou son frère Domitien) la citoyenté romaine à un nommé Flave Josèphe ... non, non l'explication ne tient pas l'eau ... mais, n'ayant pas lu le drame de Brasillach, et la phrase "on connaît la suite" étant un peu équivoque, est-ce que cette bourde est de Brasillach lui-même? Ou est-ce que c'est uniquement de son sectateur un peu mal renseigné voir inculte Junod? De toute manière, Junod ne semble pas être réservé contre cette explication.
La vérité : Rome avait une culture de noblesse de Sénat qui était vraiment trop "qu'en dira-t-on?" et c'est probable que la Rome sénatoriale avant les Césars était la Quatrième Bête de Daniel. Or, l'idée de se plier devant ce "qu'en dira-t-on?" trop dur ou encore des diktats de famille avait persisté. Auguste avait ainsi gâché le bonheur de Tibère. Hélas, à cette niveau là, un préjugé suffisait, une loi n'était pas nécessaire. Et se plier devant un tel préjugé ne me paraît nullement une dévotion exemplaire aux devoirs.
Notons, l'épisode à ses sources anciennes:
....Tacite (Histoires II.2), Suétone (Titus, 7, 1) et l'historien tardif Dion Cassius (Histoire Romaine, LXVI, 15)37. Juvénal en parle aussi dans ses Satires (Satires, VI). « Flavius Josèphe n'en dit rien, car proche d'Agrippa II et de sa sœur, il ne veut pas rappeler à celle-ci un souvenir particulièrement humiliant37
Note 37 nous dit que ces sources sont énumérés par Christian-Georges Schwentzel, sur sa page 275. Opere citato.
Tacite? Pas trouvé Bérénice dans le texte.
Suétone? Bingo:
VII. Son intempérance. Sa rapacité. Sur le trône, il remplace par des vertus tous ses vices. Ses spectacles
(1) Outre sa cruauté, on redoutait son intempérance; car il prolongeait ses orgies jusqu'au milieu de la nuit avec les plus déréglés de ses compagnons. On craignait aussi son penchant à la débauche, en le voyant entouré d'une foule de mignons et d'eunuques, et éperdument épris de Bérénice, à laquelle, disait-on, il avait promis le mariage. On l'accusait aussi de rapacité, parce qu'on savait que, dans les affaires de la juridiction de son père, il marchandait et vendait la justice à prix d'argent. Enfin on croyait et l'on disait ouvertement que ce serait un autre Néron. (2) Mais cette réputation tourna à son avantage, et ce fut précisément ce qui lui valut les plus grandes louanges, lorsqu'on s'aperçut qu'au lieu de s'abandonner à ses vices, il montrait les plus hautes vertus. (3) Ses festins étaient agréables, mais sans profusion. (4) Il choisit des amis d'un tel mérite que ses successeurs les conservèrent pour eux comme les meilleurs soutiens de l'État. Il renvoya Bérénice malgré lui et malgré elle. (5) Il cessa de favoriser de ses libéralités quelques-uns de ses plus chers favoris. Quoiqu'ils fussent si habiles danseurs qu'ils brillèrent dans la suite sur la scène, il ne voulut plus même les voir en public. (6) Il ne fit jamais aucun tort à qui que ce fût, respecta toujours le bien d'autrui, et refusa même les souscriptions autorisées par l'usage. (7) Cependant il ne le céda à personne en munificence. Après avoir inauguré l'amphithéâtre et construit promptement des thermes autour de cet édifice, il y donna un splendide et riche spectacle. Il fit représenter aussi une bataille navale dans l'ancienne naumachie; il y ajouta des gladiateurs, et cinq mille bêtes de toute espèce combattirent le même jour.
Dion Cassius:
15. Sous le sixième consulat de Vespasien et le quatrième de Titus, le temple de la Paix fut dédié ; et ce qu'on nomme le Colosse fut dressé dans la voie Sacrée ; ce colosse a. dit-on, une hauteur de cent pieds, et c'est la figure de Néron, suivant les uns, celle de Titus, suivant les autres. Vespasien donnait des chasses sur les théâtres ; quant aux combats de gladiateurs, il y prenait fort peu de plaisir, bien que Titus, à des jeux donnés par les jeunes gens dans sa patrie, eût un jour simulé un combat les armes à la main contre Aliénus. Les Parthes étant entrés en guerre avec d'autres peuples et lui ayant demandé son alliance, il ne leur accorda pas de secours, disant qu'il ne lui convenait pas de se mêler des affaires d'autrui. Bérénice était en grande considération, aussi vint-elle à Rome avec son frère Agrippa. Agrippa fut décoré des ornements de la préture, Rérénice habita le palais et devint la maîtresse de Titus. Elle s'attendait même à l'épouser et faisait tout déjà comme si elle eût été sa femme, au point que Titus, voyant les Romains réprouver cette conduite, la renvoya. D'ailleurs on répandait beaucoup de bruits désavantageux, et, quelques sophistes cyniques étant entrés secrètement à Rome, Diogène, le premier, se rendit au théâtre, et, pour avoir dit force insolences au peuple qui y était assemblé, fut battu de verges ; Hères, après lui, persuadé qu'il ne recevrait pas un châtiment plus rigoureux, se mit à pousser, avec toute l'impudence d'un chien, une foule de cris injurieux, et eut, pour ce fait, la tête tranchée.
En d'autres mots, Titus n'a pas été sur le bout d'oublier la loi romaine avec Bérénice, elle était plutôt redouté comme Yoko Ono par certains fans des Beatles.
Et Junod, peut-être Brasillach, de se faire ridicule avec ce que des bons catholiques en Allemagne et Autriche appellent Rassenwahn.
Hans Georg Lundahl
Paris
St Eustoche de Tours
19.IX.2018
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