Monday, June 17, 2013

Tous les vrais progrès se sont nourris d'un Catolicisme intégriste et arriériste Romain

Pendant les Guerres, Conquêtes et Migrations que les Allemands appellent Völkerwanderung et l'historiographie suédoise appelle Folkvandringstiden, le progrès et l'ordre (devise de Brésil, comme on sait) et le libre esprit et la tolérance existaient.

Mais ce n'est pas grâce au laïcisme d'Attila, ni grâce à la bienveillance d'Odoacar (sauf qu'en marge), ni grâce au Christianisme éclairé que Théodéric le Grand trouvait dans l'Arianisme, que nous avons la Civilisation Médiévale. À laquelle nous devons une meilleure place à la femme, l'abolition de l'esclavage, le maintien des pauvres en liberté et sans qu'ils meurent comme des chiens, l'égard égal sur des droits parfois mais pas toujours inégaux (voir El Alcalde de Zalamea et aussi La Fuente Ovejuna pour un égalitarisme entre les classes dans les droits d'honneur sexuel) sans oublier le droit de chacun et chacune des mariés (un droit pas toujours respecté pleinement, mais existant et qui se faisait de plus en plus respecter) de le faire de libre gré, sans contrainte ni trompérie dès l'âge de 14 pour l'homme et de 12 pour la femme. Ce n'est pas grâce à ça, ni même grâce à des payens qui n'étaient pas dupes des divinités nordiques (je cite Hrolf Kraki avec Beowulf, si ce dernier n'était pas même Chrétien Arien comme à l'époque de son oncle pas mal de ses compatriotes Wisigoths étaient en Espagne). Non, c'est grâce à tout autre chose. Une chose que Jacques Duquesne vient de qualifier de "l'intégrisme réligieux". Citons son article:

Tous les intégrismes religieux - tous - se sont nourris des échecs de la modernité, des espérances déçues. Quand on ne croit plus à l'avenir, on rêve au retour d'un "âge d'or"...


Assez juste, en effet, mais ça a quoi à faire dans un article où on raconte que des musulmans identitaires ont harcelé une crêche?

St Louis IX, Charlemagne, Clovis, les Ottons de Saxe, Henri l'Oiseleur, les Babenbergs, les Croisés (les vrais, pas leurs travestisseurs dans la "croisade pour la démocratie"), les Habsburg ... ils étaient tous au début ce qu'on appelle des intégristes (les derniers Habsburg ne le sont peut-être pas demeurés), pas autrement que les Serbes après Kosovo Polje ou les Russes à partir d'Alexandre de la Niéva (canonisé par les Russes). Ils avaient tous une grande redoute du futur prognostical et une grande nostalgie envers des âges d'or - comme la justice de Justinien.

Le nationnalisme suédois indépendantiste se nourrissait de nostalgie du dictateur-caudillo (en suédois Rikshöfvitsman) Engelbrekt Engelbrektsson. Jusqu'à la sombre époque que Gustave Wasa pirate ce nationnalisme pour faire un régime totalitaire, persécuteur de l'Église Catholique et des Catholiques loyaux. Même ce que comptait comme victoires pour ce début de la prétendue Église Luthérienne de la Suède se nourrissait aussi de nostalgie envers un "âge d'or" - la nation avant son cléricalisme médiéval et l'église avant son prétendu impiétiment sur le temporel.

Si tout intégrisme ou tout autre fait religieux, sauf la tiédeur, se nourrit de la nostalgie, c'est peut-être que c'est un fait humain.

Dans cette attaque portée à "tous les intégrismes religieux - tous", occasionnée par des musulmans identitaires dont on ne peut pas encore prouver une appartenance au salafisme même, puisque les coupables ne sont pas encore pris, Jacques Duquesne englobe avec le prétendu intégrisme musulman (non pas à confondre avec les autres musulmans, pas d'amalgame) un vrai amalgame porté à l'honneur de l'intégrisme catholique.

Croyez-moi, Duquesne, si vous cherchez des "esprits éclairés" pour qui "l'intégrisme est trop simple pour être vrai", vous les trouverez pas parmi les bâtisseurs de notre civilisation, mais plutôt parmi des gens comme Théodéric, persécuteur connu de Boëce. Un héro apolitisé pour la légende Germanique (qui le prenait pourtant quand même pour inféodé à Attila), et dans sa dimension politique très tardivement reclamé par les anticléricaux du XIX Siècle.

Hans-Georg Lundahl
BpI, Georges Pompidou
Les CCLXII Martyrs de Rome
sous Dioclétien
17-VI-2013

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