Je vais probablement faire une réfutatation en détail et y mettre le lien vers sa vidéo. Voici, je vais copier les six problèmes et y répondre :
Problème n° 1 : Origines inconnues
Pas si nous acceptons la tradition de l'Église comme indication des origines. Cornthwaite venait d'un milieu protestant, dans lequel il paraissait évident que l'Église catholique aurait introduit un bon nombre de traditions spurieuses, et apprenait que cette Église ne pouvait pas se distinguer de la première Église au moins du temps que nous avons le canon du Nouveau Testament. Pour lui, la question suivante était, si les auteurs des Évangiles aussi étaient des inventions par l'Église catholique.
Bon nombre de communeautés ont bon nombre de raisons à falsifier les propres traditions et parfois agissent sur ces mobiles, en les falsifiant. Mais les choses les moins aisées à falsifier sont les propres origines. Je ne dis pas les origines d'une communeauté antérieure, mais de la communeauté elle-même.
Supposons que la Sparte antique était à réformes inconnues ou mineurs à partir de Lycurgue. Nous avons davantage de raison de croire dans la Sparte comme réformée par lui que dans la Sparte dont les rois descendent d'Héracles, depuis le retour des Héraclides, et davantage de raisons de croire dans le retour des Héraclides que dans la fondation initiale par Lacédémon et sa femme Sparte. Néanmoins, à part l'origine prétendument divine de Lacédémon, ou de sa femme, je pense que la Sparte des temps mycénéens remonte à Lacédémon.
Pour Walter Leaf, le trope "fils de Zeus" pour ces personnages "mythologiques" désignait surtout un "self made man" (dont le père humain et réel n'avait pas d'intérêt). Item pour Minos ou pour Dardanos. Pour Héracle un peu différemment, je dirais, mais si la seule chose connue d'un "fils de Zeus" est la fondation ou recupération d'une ville ou île, je penche pour qu'il ait eu un père plus insignifiant que lui-même et que la superstition n'ait pas voulu accepter ça, on l'a donc fait prétendre "fils de Zeus" (très différemment d'un Fils de Dieu mort sur la Croix !). Certains prétendent d'ailleurs que Dardanos était fils de Corythos.
Appliquons ceci à une communauté protestante. Si elle dit "George Whitefield et John Wesley nous ont fondé au début du XVIIIe S. parce que l'Anglicanisme était devenu rigide comme l'Église catholique avant elle, et qu'elle avait donc trahi la Réforme" ... je veux bien croire ce qu'elle dit sur le propre origines du Méthodisme, je crois moins que l'Anglicanisme soit "devenu" rigide et impersonnelle et encore moins qu'une rigidité pareille dans l'Église catholique était le mobile des Réformateurs de s'en séparer. Si on compare la crédibilité sur les origines du Catholicisme entre Alexander Hislop et un Catholique, je note que Hislop faisait partie de l'Église libre d'Écosse, elle-même issue de l'Église d'Écosse et celle-ci issue de l'Église catholique à travers les critiques et révolutions de Jean Knox. Il y a donc deux bouleversements entre l'église qu'il prétendait définir et celle à laquelle il appartenait. Le catholique, par contre est lui-même dans la communauté qui a probablement une bonne mémoire de ses origines, et donc son explication de l'origine de l'Église catholique est plus crédible. À ceci appartient l'histoire de l'origine des évangiles. L'église se souvient de leurs origines, comme Rome de l'auteur des Commentaires sur la Guerre des Gaules.
Problème n° 2 : Usage inconnu (Magie et amulettes)
Les amulettes de l'Église catholique sont en connection avec de prières. La médaille miraculeuse à sa propre prière.
Et la prière judaïque comprend des tephillin, qui citent la loi de Moïse.
Les usages de brefs textes du Nouveau Testament utilisés (très visiblement, à partir du pli) comme amulettes devraient se comprendre comme des "tephillin catholiques" et donc pas mettre de doute sur l'existence d'un texte sacré comme ayant une existence aussi en dehors de ces brefs textes.
L'idée pourquoi ça rendrait l'origine traditionnelle moins crédible repose sur un préjugé de l'Évangélicalisme contre les "usages magiques" ou encore ritualistes. Cornthwaite avait effectivement été Évangéliste. Pour un Catholique, les usages en amulette de brefs extraits des Évangiles n'est pas un problème.
Problème n° 3 : Relations complexes (Problème synoptique)
Apparemment, il y aurait des répétitions verbatim très extensives entre les trois évangiles synoptiques.
Pour Cornthwaite, ceci serait infaisable sans un copiage à partir de l'écrit, la tradition orale aurait été trop fluctuante, n'aurait pas été rendue suffisamment uniforme dans sa mise en écrit.
Pour Bernard Scherrer, dernier numéro de 1000 raisons* Jésus est, selon la tradition syriaque, un malpana, un professeur qui enseigne en faisant apprendre des choses par cœur. Supposons que chaque mot attribué à Jésus en Matthieu ait été appris par cœur directement quand Jésus l'a dit. Ces paroles constituent d'ailleurs 56 % du contenu de l'Évangile de Matthieu. Ceci suppose qu'Il les aurait entrainé à apprendre des choses par cœur ou choisi pour avoir déjà une bonne maîtrise de cet art. Et avec ceci, ils avaient aussi un outil pour noter en mémoire, dans un texte fortement formalisé quoique oral, ce qu'ils voyaient dans les actes du maître également. Le résultat ?
L'Occident ne connaît pas la force de l'oralité, et pourtant on n'imagine pas, au sein d'un club des amoureux de La Fontaine, quelqu'un récitant La cigale et la fourmi en changeant un seul mot.**
Je pense que ceci peut expliquer pas mal de coïncidences entre les Apôtres en bloc (dont dépendait St. Luc sans en faire partie), St. Matthieu (un de ceux-ci), St. Pierre (un autre de ceux-ci, le principal, la source de St. Marc). En plus, pour Clément le Stromatiste, Luc aurait soumis son évangile au pape, au premier pape, St. Pierre, qui, ensuite, prit deux volumina ou rotuli*** et lisait de Mathieu, de Luc, de Mathieu, de Luc, en ajoutant parfois de commentaires propres. St. Marc, son sécretaire, crut qu'il était en train de rédiger finalement son évangile et prit notes, et quand St. Pierre découvrit ceci, il canonisa l'évangile de St. Marc avant celui de St. Luc.
Problème n° 4 : Manuscrits anciens manquants
Ici, Cornthwaite semble, soit ignorant, soit de mauvaise foi. Je devine, ignorant.
Pour la quasi-totalité de la littérature ancienne, beaucoup davantage de siècles manquent au début. L'exception est Homère. La transmission de ses poëmes avant les manuscrits, purement à l'oral, avant la mise à l'écrit par les fils de Pisistrate prouve aussi la possibilité d'apprendre un texte exact par cœur.
Pour un texte comme César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, nos plus vieux manuscrits viennent de deux rédactions (une pour la Guerre des Gaules seule, une pour celle-ci avec la Guerre civile et encore quelques) dont le plus vieux se trouve en chaque cas entre 750 et 800 AdS.° Il y a des témoignages en des auteurs proches en temps à César, mais leur livres aussi sont attestés tardivement. Donc, entre 800 et 850 ans de l'histoire des manuscrits nous manque.
Problème n° 5 : Communautés incertaines
Ici, je ne suis pas sûr de compdrendre exactement le problème, j'y reviendrai en faisant la réfutation de la vidéo.
Je pense que ce qu'il vise est que pas juste les Catholiques ou "Proto-Orthodoxes" (le terme désigne pour ces siècles quelque chose bien avant le schisme entre Rome et Constantinople) mais aussi l'hérésie de Marcion se reclame de l'évangile de St. Luc.
La réponse devrait être que la communauté apostolique se laisse tracer. Ça ne fait pas de sens que de dire que Polycarpe appartenait à une communauté, Irénée à une autre quand ils décrivent, les deux, leur communauté de manières très semblables. Quand Irénée fait référence à Polycarpe comme l'ayant vu. Quand les doctrines sur morale, sur l'hérésie (une contagion à éviter), et sur l'orthoxie (l'inverse positif de l'hérésie) et son contenu sont sensiblement identiques.
Ceci est donc la communauté dont la tradition dit que Jésus les a fondés sur les douze, dont St. Pierre et dont St. Matthias en remplaçant de Judas le traître, ceci est la communauté dont la tradition dit que les gens des Nations peuvent être membres sans de judaïser, et ceci enfin est aussi la communauté dont la tradition dit que les évangiles préservés à nous sont quatre, Matthieu, Marc, Luc, Jean.
Problème n° 6 : Contradictions évidentes
Pour Cornthwaite, la contradiction la plus éclatante est la mort de Judas. Voici la reconciliation attribué à St. Jean, qui connut bien l'affaire (dans la Vie de St. Jean), étape par étape, comme je la comprends.
- Judas jette l'argent et va se pendre ;
- il ne meurt pas, quelqu'un le sauve ;
- les prêtres achètent le champs avec en premier plan que les étrangers soient ensévélis là-bas ;
- il obtient le champs une fois qu'on se rend compte qu'il est encore en vie ;
- en se mettant à la charrue, il explode et en meurt finalement ;
- enfin, son champs ne sert même pas à ensévélir d'étrangers, il reste inoccupé comme maudit quand St. Pierre parle en chapitre premier des Actes.
Alternativement, le plan que les étrangers y soient ensévélis est pris dans un second temps de la réflexion des gens qui avaient agi comme les gardiens de Judas et de sa fortune, même si St. Mathieu résume leur pensée en une phrase.
Vu que la vidéo pourrait contenir d'autres problèmes que juste les six problèmes ici mentionnés, je préfère donner le lien avec une réfutation plus complète, en anglais, sous la vidéo.
Hans Georg Lundahl
Paris
L'évêque St. Pierre de Compostelle
10.IX.2025
Compostellae sancti Petri Episcopi, qui multis virtutibus et miraculis claruit.
* 1000 raisons à croire, n° 9, juillet — septembre 2025, pp. 22—27, "À la recherche de la version originale des évangiles". ** Ibid. p. 23. *** Deux manières de rouler un livre quand le livre était un rouleau. ° Rédaction seule Guerre des Gaules, le plus vieux est MS. Amsterdam 73, écrit à l'abbaye de Fleury dans le neuvième siècle tardif. Pour la rédaction plus extensive, le plus vieux est écrit à Corbie, dans le dernier quart du neuvième siècle, il s'appelle MS Paris lat. 3864. Merci à la wiki anglophone pour ...
Commentarii de Bello Gallico : Manuscripts and publication history
https://en.wikipedia.org/wiki/Commentarii_de_Bello_Gallico#Manuscripts_and_publication_history