Monday, April 5, 2021

Alors, j'avoue avoir interprété de manière provocatrice


L'amateurisme chez les droitistes · Alors, j'avoue avoir interprété de manière provocatrice

La "démonstration foutraque" pourrait très bien ne pas être ce qui était cité de Pokorny, mais plutôt mon raisonnement autour.

Essayons de le clarifier. D'abord, le sanskrit n'a pas de mot "kwel". Ensuite, le mot sanskrit "cárati" ne signifie pas "tourner", mais bien "bouger", "se promener" et de la suite.

On présume, de certains quartiers, que le sanskrit, le latin, le grec auraient un ancêtre commun, une langue qui les ressemble également aux trois et donc est aussi dissemblable de chacune qu'elle ne le sont entre elles - comme entre le latin et les langues romanes.

Dans ce cas, cette langue aurait eu très probablement un verbe "kʷeleti" - d'où on peut faire les découpages kʷel- (racine), -e- voyelle thématique (extension de la racine), -ti, désinence active pour la troisième personne du singulier*. Les parties finales, -e-ti donneraient donc en sanskrit "-ati" et en latin "-it" dans la conjugaison consonantique. Par contre, kʷel serait en latin devenu d'abord kwel - et ensuite kwol, kol, épelé col : colit, cultura, cultus, collum. La transition entre kwel et kwol serait sporadique, genre comme "duenos" devenu "bonus".

En sanskrit, kʷ comme en "kʷel-" normalement devient k, tandis que le k normal devient c, mais devant e, kʷ aussi devient c. Ensuite, e, a et o tous deviennent a. Et ensuite, l devient le plus souvent r. Voilà comment un hypothétique "kʷeleti" devient "carati".

Et en latin, colit non plus ne signifie "tourner" mais bien "cultiver", "habiter", "soigner" ou "vénérer". Par contre "colus" comme "quenouille" et "collum" comme "cou" vont dans le sens de "tourner" et on peut imaginer comment une signification primaire de "tourner" par quelque tournure idiomatique pourrait devenir "cultiver" et de la suite et par quelque tournure idiomatique d'une autre langue devenir "se promener" et de la suite. Dans les deux activités on fait des tours ...

On peut y croire, on peut le considérer comme fumesterie, mais si on se reclame de Martin, Les mots latins, on se reclame de cette possible fumesterie, car Martin se base sur Meillet, dont l'œuvre est continué par Pokorny.

Ce qu'on aurait davantage de mal à considerer comme une fumesterie est le nombre de mots qui ont des étymologies dans les autres "branches" de l'indo-européen. Si je ne veut pas admettre la proto-langue, il me faut d'admettre qu'entre ces groupes de langues (germaniques, italiques avec latin, le grec avec ses dialectes, le vieil indien en védique et sanskrit) il y ait eu de situations de "contamination" par bilinguisme - comme au Balkan. C'est l'autre hypothèse. Or, pour cette racine ci, on aurait quasi un jackpot - kʷel se retrouverait en vieil indien et en avestique, en grec, en albanais, en latin, germanique, celtique au moins la branche irlandaise, slavon et baltique. Neuf groupes différents, quoi. Si toutes les racines étaient comme "kʷel" et comme les nombres "deux" à "dix", avec "cent", presque "un" aussi, là on aurait une bonne preuve pour l'origine commune et non seulement parfois voisine de ces groupes.

Or, dans ce cas, ce serait aussi facile de reconstituer la langue d'une de ces groupes à partir d'une autre, ce qui n'est pas le cas. "Caelum" donnerait "heil" en germanique? Non. Au moins il y a la différence entre "ciel" et "sain et sauf". "Himmel" en germanique ce serait en latin "cumulus" - le ciel, est-il un tas?

Ici-même, on a juste trois "branches" où "kʷol-" serait extendu avec un -s- pour donner un mot signifiant "cou" - latin, germanique, vieil irlandais. En baltique, le mot qui signifie "roue" en sanskrit, grec et germanique signifie "cou" - kaklas en lithuanien. Pour un autre mot, est-ce que le slavon "osa" est suffisamment spécifique pour être assuré de venir de "vopsva" = "guêpe"? Certes, "wopswa" donnerait "osa" selon les équivalences établies, mais pourrait-il y avoir coïncidence?

Hans Georg Lundahl
Paris
Lundi de Pâques
5.III.2021

* Certains appellent la troisième personne du pluriel "sixième personne", en grammaire française c'est même assez courant.

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