ACER:
Est une église évangélique fondée par l'apôtre Alain-Patrick TSENGUE & le pasteur Paulette Tsengue. Membre de la CEAF et de la Fédération Protestante de France.
Diocèse*:
Fondé par un Saint Denis. Il vécut quand ? Il y a deux versions :
(I) Lutetiae Parisiorum natalis sanctorum Martyrum Dionysii Areopagitae Episcopi, Rustici Presbyteri, et Eleutherii Diaconi. Ex his Dionysius, ab Apostolo Paulo baptizatus, primus Atheniensium Episcopus ordinatus est; deinde Romam venit, atque inde a beato Clemente, Romano Pontifice, in Gallias praedicandi gratia directus est, et ad praefatam urbem devenit; ibique, cum per aliquot annos commissum sibi opus fideliter prosecutus esset, tandem, a Praefecto Fescennino, post gravissima tormentorum genera, una cum Sociis, gladio animadversus, martyrium complevit.
À la Lutèce des Parisiens [c'est] l'anniversaire [céleste] des saints Martyrs Denis l'Aréopagite, évêque, Rustique, prêtre, et Éleuthère, diacre. De ceux-ci, Denis, baptisé par l'Apôtre Paul est d'abord ordiné le premier évêque d'Athènes, ensuite vient à Rome, et ensuite est dirigé par le bienheureux Clément, Pontife Romain, aux Gaules dans le but de prêcher et arriva à la ville mentionné, et là [ici], après de poursuivre avec fidélité l'œuvre confiée à lui pendant quelques années, enfin, par le préfet Fescennin, après les pires genres de tourments, ensemble avec ses compagnons, accomplit son martyre par une peine de la glaive.**
(II) Personnage légendaire venu d'Italie en 245 apr. J.-C., il est chargé, selon l'illustration médiévale, avec six compagnons d'évangéliser le territoire des Gaules. Dans les premières légendes, Denis, oncle de Pancrace, évêque de Rome devenu saint Pancrace, a pris la place médiévale d'apôtre des Gaules. Saint Denis fonde au cours de son apostolat plusieurs églises en France, avant d'être martyrisé avec Rustique et Éleuthère, deux de ses compagnons, vers 250 à Montmartre (mons Martyrum).
Est-ce que le néveu est vraiment "évêque de Rome" ?
Pancrace de Rome, l'un des saint Pancrace, est selon la tradition né vers 289 ou 290, d'une famille noble de Phrygie ; il serait mort martyr à l'âge de 14 ans, en 304, lors des persécutions de Dioclétien à Rome. ... Originaire de Phrygie, Pancrace, ayant perdu ses parents, fut confié aux bons soins de son oncle paternel, Denis. Ils possédaient une grande fortune. Tous deux se rendirent à Rome.
Converti au christianisme par le pape Caïus, le jeune garçon fut dénoncé comme chrétien. Il comparut devant l'empereur Dioclétien ...
Bon, St. Pancrace n'a jamais été évêque, ça c'est une coquille dans la wikipédie sur St. Denis. Il est converti par la prêche du pape Caïus, donc entre 17 décembre 283 à sa mort, le 22 avril 296, et ensuite martyrisé à l'âge de 14 en 304. S'il est né en 290 et converti par la prêche de St. Caïus, il est converti à l'âge de six ans, au plus tard. Possible ? Oui, si l'oncle Denis est à la fois un Chrétien qui le permet de rester Chrétien et un pédagogue assez particulier qui n'a pas lui-même transmis le Christianisme à son neveu. Ou si l'oncle lui-même devient Chrétien au plus tard en 296.
Dans ce cas, cet oncle ne peut pas être le premier évêque de Paris. Regardons le martyrologe pour le 12 mai :
Item Romae, via Aurelia, sancti Pancratii Martyris, qui, cum esset annorum quatuordecim, sub Diocletiano, capitis obtruncatione martyrium complevit.
... Romae sancti Dionysii, qui exstitit patruus sancti Pancratii Martyris.
Aussi** à Rome, sur Via Aurelia, [anniversaire céleste du] martyr St. Pancrace, qui, quand il était âgé de 14 ans, sous Dioclétien, accomplit son martyre par déracinement de la tête.
... à Rome de St. Denis, qui était l'oncle paternel*** du martyr St. Pancrace.
Non, le St. Denis qui fonda le diocèse de Paris ne peut en aucun cas arriver de la Phrygie à Rome pour voir son neveu et puis soi-même martyrisés par Dioclétien après une conversion sous le pape Caïus. Rappelons que le texte de la wikipédie considère que c'est en 245 que St. Denis arrive de l'Italie. Avec ceci, je pense que tout le monde dirait que l'identification avec le disciple de St. Paul tient mieux. Au tel degré qu'on se poserait la question pourquoi on ne dit simplement pas que c'est le disciple de St. Paul. Est-ce juste une volonté de ne pas croire en St. Paul en quoi que ce soit où qu'une chose catholique puisse venir de lui ?
Non, il y a une autre raison. St. Denis de Paris ne serait pas le disciple de St. Paul, parce que le premier évêque de Paris se trouve très peu d'évêques avant Victorin de Paris, contemporain de St. Athanase :
240-250 Denis de Paris Martyr au IIIe siècle. 250-255 Mallon (Mallo) 255-260 Masse (Maxe) 260-265 Marcus (Marc) 265-344 Adventus (Aventus) 344-346 Victorinus (Victorin) Témoigne en faveur d'Athanase d'Alexandrie en 346.
Ignorons les indications des années pour l'instant. Regardons juste le nombre de personnes. Paris, peut-il avoir sept évêques consécutifs, et le dernier fait un témoignage en faveur de St. Athanase et le premier a rencontré St. Paul à l'Aréopage ? Non. On n'est plus dans les premiers siècles après le Déluge et en plus, un évêque de Paris risque fort d'avoir une expectance de vie beaucoup plus courte que la moyenne. Quelles possibilités a-t-on ?
1) Le diocèse de Paris est effectivement fondé plus tard que la vie de l'Aréopage.
2) La liste des évêques est incomplète.
3) Les évêques ne se sont pas suivis d'une manière consécutive, on a eu des époques quand Paris n'avait pas un évêque.
Comme 1) n'est pas mon hypothèse privilégiée, allons à 2). Je ne suis pas un expert de la question, mais une possibilité est qu'on ait eu dans ce cas un Denis I (l'Aréopagite, le Céphalophore) et un Denis II (prédécesseur immédiat de Mallon, lui aussi pas l'oncle de St. Pancrace).
Ma propre hypothèse privilégiée est, 3) il y a eu des lacunes dans la présence épiscopale. Des longues interregnes. Regardons les années, cette fois. Adventus entre 265 et 344 ? Un seul homme ? Vraiment ? Adventus I et Adventus II ? Ou cet Adventus est un seul homme, soit successeur immédiat de Marc, soit prédécesseur immédiat de Victorin, mais pas les deux. Ou, soit encore, ni ni, il y aurait de la sédévacance à Paris et entre Marc et Adventus, et entre Adventus et Victorin.
Je ne partage pas l'idée selon laquelle on a trop d'années après Jésus-Christ, on ne serait que par exemple 1725. Mais un des arguments proférés est la brévité des listes d'évêques. Il y a assez systématiquement trop peu d'évêques pour tenir entre les temps d'un premier très connu et les premiers qu'on peut attacher à une chronologie post-constantinienne. Regardons Lyon :
148 -177 : Pothinus (Pothin, saint) 177-202 : Irenaeus (Irénée, saint) 202- ? : Zacharias (Zacharie, saint) ? Hélius (Hélius ou Hélie, saint) ... 254 ... : Faustinus ; (Faustin, saint) connu par une lettre de saint Cyprien (200-258), évêque de Carthage et père de l'Église écrite en 254 et destinée au pape Étienne Ier. ? Lucius Verus ? Julius ? Ptolémaeus ... 314 ... : Vocius participe au concile d'Arles du 1er août 314 condamnant le donatisme ? Maximus (Maxime) ? Tétradius (Tetrade) ... 343 ... : Verissimus (Virisime)
Ici, les durées d'épiscopats sont plus crédibles, pourvu bien entendu que les persécutions étaient suffisamment intermittents. 148 à 254, 106 ans, 5 évêques, une moyenne de 21~22 ans par évêque et en plus les deux premiers dépassent cette moyenne, 202 à 254 c'est 52 ans, pour trois évêques, donc un peu plus que 17 ans par évêque. 314 à 343, 31 ans, quatre évêques. Et entre 254 et 314, entre Faustin et Vocius, 60 ans, trois évêques, 20 ans par évêque.
Je dirais qu'entre le martyre de St. Denis, effectivement l'Aréopagite, et le temps de Mallon, Paris a eu une très longue sédévacance, peut-être même intermission de continuité pour des années, et que pendant ce temps, on faisait confiance à des prêtres ou évêques en visite d'ailleurs, d'abord Italie, ensuite Lyon. Je propose aussi que la sédévacance a pu reprendre après Marcus, avant Adventus. Et si les évêques de Lyon se déplacent un peu partout dans les Gaules, pour visiter Paris ou d'autres diocèses et endroits en position analogue, ça donne un taux d'absence à Lyon même qui aide à expliquer des longues périodes qu'ils n'étaient pas dépistés par les autorités romaines et persécutrices.
De toute manière, le diocèse et ensuite l'archidiocèse, avec délais ou interruptions, ça s'attache aux Apôtres. Rome a une présence de l'épiscopat bien plus serré que Lyon. Mais entre la mort du dernier Apôtre et Alain-Patrick TSENGUE, par contre, il n'y a pas de continuité.
L'ACER (Assemblée Chrétienne pour l'Évangélisation et le Réveil) est une structure regroupant plusieurs églises, qui a vu le jour en fin d'année 2003.
2003 - 100 = 1903 ans, on aimerait voir les intermédiaires. Et surtout, ça fait très louche que Mr. TSENGUE s'intitule Apôtre.
Hans Georg Lundahl
Paris
Sts. Anges Gardiens
2.X.2025
Festum sanctorum Angelorum Custodum.
PS. Je prévois une objection de la part de gens qui se demandent comment les dates peuvent avoir été tellement inconnues. N'a-t-on pas simplement daté le règne d'un évêque en simple Anno Domini, l'Année du Seigneur ? Non. L'idée est abordé ici et là un peu plus tard que l'époque qui nous concerne. Elle trouve un traitement systématique chez un autre Denis, Denis le Petit (Dionysius Exiguus). Mais pour lui, c'est surtout une aide au bon calcul de la date de Pâques. C'est entre Charlemagne et le XIIe siècle que l'usage se généralise et donc, non, simplement noter la date quand quelqu'un devint évêque à Paris ou à Lyon, ce n'était pas encore possible à cette époque là. Selon la wikipédie, Denys le Petit meurt à Rome entre 537 et 555.
J'ai aussi consulté : Denis de Paris, Pancrace de Rome, Caïus (pape), Liste des évêques puis archevêques de Paris, Liste des évêques et archevêques de Lyon, le martyrologe romain pour octobre et mai. Et le site de l'ACER PARIS./HGL
* Devenu archidiocèse en 1622, ça veut dire que d'autres diocèses sont attachés à Paris, que d'autres évêques, comme celui de Nanterre, obéissent à celui de Paris, devenu donc un "évêque maître," un archevêque. ** Non, ce n'est pas de la xénoglossie que je traduis le latin, c'est une langue que j'ai étudiée. ** La première commémoration pour le 12 mai est celle des frères Achille et Nérée, eunuques de Domitilla, oui, la Rome païenne était dégueulasse, qui à leur martyre se disaient baptisés par St. Pierre, donc des siècles avant St. Pancrace. D'où cet "aussi" quand on l'introduit. *** En latin, on ne peut pas dire simplement "oncle" mais soit on est oncle paternel (patruus), soit oncle maternel (avunculus, d'où le français oncle).